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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 15:05

http://etienneduval.perso.neuf.fr/images/Image%20de%20Jacob.jpgLa lutte de Jacob avec l'ange de Chagall

   

 

La lutte de Jacob avec Dieu ou le positionnement de la raison humaine

 

Le texte de la lutte de Jacob avec Dieu, dans La Genèse, ouvre un espace très intéressant pour comprendre l’importance de la raison humaine. Nous sommes pourtant ici dans un univers supposant que la première place revient au Tout Autre. Comment donc l’homme pourrait-il avoir raison contre Dieu Lui-même ?

 

Jacob est inquiet : son frère Ésaü l’attend avec une armée de 400 hommes. Il devra l’affronter pour continuer son voyage vers la maison de son père. Il y a, près de vingt ans, sur les conseils de sa mère, Jacob, le second de la famille, a souhaité échapper à la colère de son frère qui voulait sa tête,  parce qu’il lui avait volé son droit d’aînesse. Il s’était fait passer pour l’aîné, avec la complicité de la mère, pour recevoir d’Isaac, devenu aveugle, la bénédiction paternelle, qui devait assurer le passage de témoin dans la dynamique de la filiation. C’est lui désormais, qui allait assurer la continuité de la famille.

 

Or Jacob s’est enrichi chez son oncle en devenant le propriétaire d’un grand troupeau. Bien plus, grâce à ses deux femmes, filles de son oncle, et à deux servantes, il est maintenant le père de 11 enfants. Sa responsabilité s’est considérablement accrue et il doit accomplir un geste symbolique de grande importance pour l’avenir, en traversant le Yabboq, que le texte de la Septante écrit Yaboq pour bien montrer la parenté entre les deux noms. Seule la troisième lettre est venue prendre la place de la seconde, comme Jacob a pris la place d’Ésaü face à son père et à Yahvé lui-même. En franchissant le torrent, le jeune patriarche tente de traverser sa propre destinée en lui offrant un nouvel espace.

 

La lutte de Jacob avec Dieu

 

Cette même nuit, Jacob se leva,

Prit ses deux femmes, ses deux servantes, ses onze enfants

Et passa le gué du Yabboq.

Il les prit et leur fit passer le torrent,

Et il fit passer aussi tout ce qu’il possédait.

Et Jacob resta seul.

 

Et quelqu’un lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore.

Voyant qu’il ne le maîtrisait pas,

Il le frappa à l’emboîture de la  hanche,

Et la hanche de Jacob se démit pendant qu’il luttait avec lui.

Il dit : « Lâche-moi car l’aurore est levée »,

Mais Jacob répondit :

«  Je ne te lâcherai pas, que tu ne m’aies béni ».

Il lui demanda : « Quel est ton nom ? »

« Jacob, répondit-il ».

Il reprit :

« On ne t’appellera plus Jacob, mais Israël,

Car tu as été fort contre Dieu et contre les hommes

Et tu l’as emporté ».

Jacob fit cette demande : « Révèle-moi ton nom, je te prie »,

Mais il répondit :

« Et, pourquoi me demandes-tu mon nom ? »

Et, là même, il le bénit.

Jacob donna à cet endroit le nom de Penuel,

« Car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve ».

Au lever du soleil, il avait passé Penuel

Et il boitait de la hanche.

C’est pourquoi les Israélites ne mangent pas,  jusqu’à ce jour,

Le nerf sciatique, qui est à l’emboîture  de la hanche,

Parce qu’il avait frappé Jacob

À  l’emboîture de la hanche, au nerf sciatique.

( Genèse, 32, 23-33) Traduction de la Bible de Jérusalem

 

 Jacob s’est transformé en passeur pour faire traverser le yaboq à ses femmes et à ses servantes, à ses enfants et à ses troupeaux. Maintenant, alors que tout son monde finit par s’assoupir et que la nuit pénètre jusque dans le creux de son âme, il se trouve face à lui-même et doit faire son grand passage.

 

La transgression de la sacralisation de l’Écriture

Le torrent se présente comme une frontière, qui constitue un lieu de passage mais qui porte, en même temps, l’interdit. Un gardien inconnu va lui demander des comptes. D’où vient-il, où va-t-il ? Est-il en règle avec la loi ? Jacob se pose des questions. Il y a la position de son père Isaac : pour lui, le droit d’aînesse devait revenir à Ésaü, celui qui était sorti le premier du ventre de la mère. Devenu aveugle, distinguant mal les subtilités de la réalité, il s’appuyait sur la règle imposée par l’autorité. De son côté, la mère suivait l’impulsion de son cœur : elle pensait que le véritable héritier était Jacob et c’est avec sa complicité que son second enfant a extorqué l’héritage. Au-delà de l’autorité, elle pensait confusément qu’il y avait la vérité et que la vérité était de son côté. De nombreux siècles plus tard, la science lui donnera raison puisqu’elle affirmera que Jacob, officiellement second, a été conçu le premier dans le sein de la mère.

 

En fait, « l’Écriture » positionnée du côté de la loi, soutenait Ésaü, comme le père lui-même. Elle avait, pour elle, l’aura du sacré et le poids de l’interdit. Or, en franchissant le yaboq, Jacob transgresse l’interdit et la sacralisation de l’Écriture pour s’adresser directement à Yahvé. Il refuse de s’en tenir à la position de l’autorité.

 

L’avènement de la raison dans la lutte de la vérité contre l’autorité

Jacob entre maintenant dans une lutte sans merci, contre lui-même encore attaché au principe d’autorité, contre son père respectueux des lois, contre Ésaü, victime d’une apparente escroquerie et finalement contre Dieu Lui-même. Il est comme Prométhée face à Zeus. Sans feu, les hommes ne pouvaient mener une existence digne et sereine. C’est pourquoi, le fils de titan vient chercher le feu dans la cheminée de l’Olympe. De son côté, Jacob sait que l’homme doit mener le combat de la vérité pour assurer son avenir à long terme. Il vient donc arracher la raison des filets d’un Dieu autoritaire, qui fait dépendre la vérité de l’autorité et non l’autorité de la vérité. En réalité, le Dieu autoritaire auquel il s’attaque est une pure représentation qui empoisonne son esprit. Il a la fragilité de l’idole qu’il faut, à tout prix, renverser, pour faire triompher la vérité sur l’illusion et le mensonge.

 

Le jeu entre la raison et la vision que lui offre le code de lecture

Bien au-delà d’un testament qui règle les rapports entre un père et ses héritiers, l’Écriture, au sens fort du terme, - qu’il s’agisse non seulement des livres de la Bible ou du Coran, de tous les grands mythes qui sont à la base des cultures, mais aussi de l’écriture qui structure l’univers -, puise ses racines profondes dans la lumière qui soutient la cohérence du monde. Dans un tel cadre, son autorité sera toujours soumise à la recherche d’une vérité qui s’échappe sans cesse. Or il appartient à la raison de traquer celle qui se dissimule.

 

 Dans son combat, Jacob cherche à déchiffrer l’écriture qui est en lui, c’est-à-dire cette trace de Yahvé, qui va déterminer son avenir. Mais il se heurte à sa propre impuissance. Il lui manque un code de lecture, porteur d’une vision globale. C’est alors que Dieu lui demande son nom et lui dit : « On ne t’appellera plus Jacob mais Israël, car tu as été fort contre Dieu et contre les hommes et tu l’as emporté ».  Le patriarche reçoit l’éclairage qu’il cherchait et  sait maintenant à quoi s’en tenir : il a eu raison de lutter contre les hommes et contre les fausses représentations de Dieu, pour faire advenir la vérité contre l’autorité. Sa raison peut maintenant jouer avec la lumière que lui apporte la révélation de son nouveau nom, pour entrer dans un espace de vérité qui orientera son existence à long terme.  C’est bien lui l’héritier d’Isaac son père, comme il est l’héritier de la lucidité de sa mère.

 

La limite de la raison dans la révélation de l’amour, comme fondement ultime de la réalité

Jacob est maintenant prêt à tutoyer Dieu comme s’il était devenu son égal. A son tour, il lui demande son nom. Yahvé pourtant ne répond pas à son désir de connaissance. Il s’en tient à une question : « Et, pourquoi me demandes-tu mon nom ? »  Jacob est mis au pied du mur : il est bien incapable de répondre, mais peut-être plus simplement Dieu ne lui laisse-t-il pas le temps de la réponse. Sa question est comme une castration symbolique qui l’écarte de la toute-puissance. Il n’avait pas encore compris que sa raison était boiteuse. La bénédiction qu’il attend, comme il a attendu celle de son père, n’a d’autre justification que celle de l’amour. Ainsi c’est l’amour qui fonde la raison elle-même. Il n’est plus nécessaire de savoir qui est le premier de la fratrie. Il arrive fréquemment que l’amour favorise le dernier.

 

Etienne Duval 

 

 

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commentaires

H
Your post helped me to have a good idea about the events happened in Jacob's life. To portrait his life via your post was a great attempt by you and I am so excited to be part of it. Thanks for spicing up this one with subjects like these.
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E
Thanks for your appreciation !
D
<br /> Je suis plutôt émerveillé à la lecture de ton texte, qui nous montre bien le retournement de Jacob dans le passage du Iaboq. Tu me donnes une leçon. Habituellement<br /> je fais très attention de respecter les incroyants, agnostiques ou même athées. Je continuerai à le faire mais je dois aussi laisser chacun aborder le sujet comme il le sent. La diversité des<br /> approches qu’elles soient croyantes ou incroyantes en sera enrichie et chacun se sentira plus libre d’être lui-même.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je suis en train de préparer le prochain article du blog. Mon retard tient au fait que j’ai passé une semaine en Espagne pour un colloque passionnant sur la<br /> traduction et l’interprétation des textes sacrés. Je t’envoie ma contribution pour avoir ton avis.<br /> <br /> <br />  <br />
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Y
<br /> Histoire d’une conversion<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ce passage du gué et du combat gagné-perdu m’apparaît finalement comme  l’histoire d’une conversion. Jusqu’ici Jacob a tout gagné, mais<br /> tout  gagné dans le risque, la ruse et  finalement dans la fuite, dans le  provisoire., même s’il a employé tous les moyens dont l’homme<br /> peut  disposer. Ce n’est pas sur de telles bases qu’on peut construire une alliance, une permanence de l’histoire réussie concernant non  seulement le héros<br /> mais sa descendance, une histoire réussie de l’homme. Il a gagné contre son frère avec l’appui positif de sa mère et en  jouant   avec la sénescence de<br /> son père. Réfugié chez son oncle, il a gagné contre son oncle en richesses nombreuses et s’enfuit avec ses  femmes et mêmes les dieux de son oncle même si c’est en s’assoyant<br /> dessus. Et maintenant il revient chez lui, avec le risque renouvelé  d’un conflit fraternel qui rappelle le conflit  fondateur de Caïn et <br /> d’Abel. Quel homme va gagner contre quel homme ? Question lamentable. Ayant passé le gué, il doit combattre contre un Autre, le Tout Autre dans un combat où c’est l’Autre qui choisit de<br /> l’affronter dans un  combat pourrait-on dire « amoureux » comme un certain nombre de peintres l’ont bien compris. Je pense aux combats de certains  mystiques<br /> qui en ressortent avec une blessure qui est un ravissement,  Thérèse d’ Avila ou Jean de la Croix par exemple. Jacob aussi en ressort blessé, marqué à vie d’une claudication,<br /> d’un déséquilibre.  C’est un être nouveau, baptisé d’un nom nouveau, porteur d’une espérance pour tout un peuple, celui des croyants dont la force n’est pas en eux mais dans la<br /> foi. Bienheureux boiteux qui peut désormais  compter sur l’amour du Très Autre et qui peut rire de ses ruses  antérieures de dominateur ou de vainqueur et qui<br /> désormais montre le  chemin d’une humilité ou en tout cas d’une humiliation revendiquée car  illuminée par le sincère face à face avec l’Autre, et tout autre,<br /> et  tous les autres. Face à face où c’est celui qui aime qui gagne.<br />
Répondre
Y
<br /> Histoire d’une conversion<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ce passage du gué et du combat gagné-perdu m’apparaît finalement comme  l’histoire d’une conversion. Jusqu’ici Jacob a tout gagné, mais<br /> tout  gagné dans le risque, la ruse et  finalement dans la fuite, dans le  provisoire., même s’il a employé tous les moyens dont l’homme<br /> peut  disposer. Ce n’est pas sur de telles bases qu’on peut construire une alliance, une permanence de l’histoire réussie concernant non  seulement le héros<br /> mais sa descendance, une histoire réussie de l’homme. Il a gagné contre son frère avec l’appui positif de sa mère et en  jouant   avec la sénescence de<br /> son père. Réfugié chez son oncle, il a gagné contre son oncle en richesses nombreuses et s’enfuit avec ses  femmes et mêmes les dieux de son oncle même si c’est en s’assoyant<br /> dessus. Et maintenant il revient chez lui, avec le risque renouvelé  d’un conflit fraternel qui rappelle le conflit  fondateur de Caïn et <br /> d’Abel. Quel homme va gagner contre quel homme ? Question lamentable. Ayant passé le gué, il doit combattre contre un Autre, le Tout Autre dans un combat où c’est l’Autre qui choisit de<br /> l’affronter dans un  combat pourrait-on dire « amoureux » comme un certain nombre de peintres l’ont bien compris. Je pense aux combats de certains  mystiques<br /> qui en ressortent avec une blessure qui est un ravissement,  Thérèse d’ Avila ou Jean de la Croix par exemple. Jacob aussi en ressort blessé, marqué à vie d’une claudication,<br /> d’un déséquilibre.  C’est un être nouveau, baptisé d’un nom nouveau, porteur d’une espérance pour tout un peuple, celui des croyants dont la force n’est pas en eux mais dans la<br /> foi. Bienheureux boiteux qui peut désormais  compter sur l’amour du Très Autre et qui peut rire de ses ruses  antérieures de dominateur ou de vainqueur et qui<br /> désormais montre le  chemin d’une humilité ou en tout cas d’une humiliation revendiquée car  illuminée par le sincère face à face avec l’Autre, et tout autre,<br /> et  tous les autres. Face à face où c’est celui qui aime qui gagne.<br />
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A
<br /> <br /> Vitrail d’Arcabas à la mairie de L’Alpe d’Huez<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> Merci Josiane de tes réactions. C’est vrai que le texte de Jacob n’est pas très facile à saisir. J’y ai moins vu une question de foi que le problème de la recherche<br /> de la vérité par opposition à la pression de l’autorité qui voudrait fonder la vérité. Autrement dit il s’agit du combat de la vérité contre l’idéologie. Il doit y avoir un peu de cela chez<br /> Arcabas, commenté par sœur Claudine.<br /> <br /> <br />                        <br />               <br />                        <br />
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J
<br /> J’espère que tu as passé de très bons moments au Maroc : intellectuels, spirituels, culturels et festifs ... As-tu écouté de la musique arabo-andalouse ? j'aime<br /> beaucoup le son du<br /> <br /> <br />  "oud ".<br /> <br /> <br /> Au sujet de ton dernier texte, j'étais très embarrassée car je ne comprenais rien à cette  " histoire « ; les peintures reproduites sur le blog me<br /> parlaient davantage et puis aujourd'hui j'ai suivi la visite guidée  (par Soeur Claudine) de l'expo Arcabas au Musée de Fourvière et ses explications lumineuses m'ont donné qq.<br /> pistes ! Je retiens l'idée de la lutte obstinée et de la confiance qui aboutissent à la réconciliation mais le mystère de la foi reste entier, pour moi ...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Les oeuvres d' Arcabas exposées à Lyon sont une vraie fête de la couleur ; elles méritent une visite. Du coup j'ai envie de revoir St Hugues en Chartreuse .<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Porte-toi bien.<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br />
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D
<br /> <br /> La marée<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> Essai de réponse à Danièle<br /> <br /> <br /> Oui, je pense comme toi : la lutte de Jacob avec Dieu, c’est « la lutte pour l’altérité dans la rencontre de l’autre ». C’est aussi, comme le laisse<br /> entendre ton très beau poème, le moment grandiose où l’espoir renaît au cœur du désespoir.<br />
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D
<br /> Essai de réponse à Marie-Claude<br /> <br /> <br /> Le texte ne dit pas qu’il voit Dieu. Il entend sa parole. Mais s’il dit qu’il l’a vu c’est parce qu’il s’est confronté à lui dans la lutte, dans une très grande<br /> proximité. Il l’a senti comme l’aveugle sent les êtres et les choses. Disons qu’il a vu comme l’aveugle : comme tu dis, il en a perçu les contours.<br /> <br /> <br /> Nous passons tous par la lutte de Jacob, un jour ou l’autre. C’est en même temps la confrontation à soi-même et à l’A(a)utre : le passage par la séparation<br /> pour entrer en relation.<br />
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D
<br /> Je reviens cet après-midi. J'ai été pris avec SFR et je dois aller manger.<br /> <br /> <br /> A cet après-midi !<br />
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D
<br /> J’aime bien le coté un peu de provoc de M-C Christophe.<br /> <br /> <br /> Mais j’aime aussi cette chanson<br /> <br /> <br /> Quand la mer monte <br /> <br /> <br /> Tout près du Cap Gris Nez, quand j'ai fini d'pécher,<br /> Once s'retrouve chez Lèonce, on est onsse<br /> On mesure les poissons en vidant des canons<br /> Et on passe vite le cap, car ça tape.<br /> Bientôt plus d'Cap Gris Nez encore moins d'Cap Blanc Nez,<br /> Ce qu'on voit c'est nos nez tout rouge et<br /> Quand les verres que je lève otent le sel sur mes lèvres,<br /> Moi, je pense à Marie qui est partie.<br /> <br /> Quand la mer monte, j'ai honte, j'ai honte<br /> Quand elle descend, je l'attends,<br /> A marée basse, elle est partie hélas,<br /> A marée haute, avec un autre.<br /> <br /> Lors Le nez dégrisé, je quitte l'estaminet,<br /> Et je regarde en rêvant, le ridens,<br /> L'autre côté de la mer, les collines d'Angleterre.<br /> Mon Dieu qu'l'monde par ici est tout p'tit.<br /> Et à gorge déployée sur le flot déchainé,<br /> Je l'appelle à grands cris: "Viens Marie".<br /> P't'ê' qu'à la molliment, pour pêcher c'est le bon temps,<br /> Mon filet m'la rendra dans mes bras.<br /> <br /> Quand la mer monte, j'ai honte, j'ai honte<br /> Quand elle descend, je l'attends,<br /> A marée basse, elle est partie hélas,<br /> A marée haute, avec un autre.<br /> <br /> <br /> Paroles Raoul De Godewarsvelde<br /> <br /> <br /> <br /> Mais J’aime à tout jamais ce texte :<br /> <br /> <br /> "Aux puissants de ce monde apparaissent non moins<br /> schlemilhls, lorsque le poète compare leur pouvoir avec la sublimité de ce soleil qui nous éclaire tous, que l’on soit roi ou pauvre mendiant assis devant sa porte. Nous connaissons<br /> cette sagesse par les chants immémoriaux des peuples hors la loi ou opprimés dont la gaieté nous étonne si souvent. Tant que nous ne parviendrons pas à arrêter la course du soleil, elle se<br /> réfugiera toujours à nouveau sous la protection grandiose de la nature, face à laquelle tous les artifices humains sont vains ".<br /> <br /> <br /> Hannah Arendt La tradition cachée Bibliothèque 10/18 Page<br /> 188 <br /> <br /> <br /> Il me semble que la lutte de Jacob est<br /> la lutte pour l’altérité dans la rencontre de l’autre<br /> <br /> <br /> Danièle lundi 23 avril 2012<br />
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D
<br /> Mon problème c'est que mon ordinateur ne marche pas bien et que je suis en train de changer de neuf box. A bientôt !<br /> <br /> <br />  <br />
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M
<br /> Bon, retour! Prends le temps de te reposer.<br /> <br /> <br /> Je t'avais  fait un peu de provoc, peut être un peu à côté de ton sujet et de la manière dont tu l'auras présenté,  mais surtaout en pensant à ce qu'on pourrait peut-être.. <br /> éventuellement t'opposer. <br />
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D
<br /> Je rentre du Maroc, ce matin. C'est pourquoi je n'ai pas répondu tout de suite. Je le ferai dans l'après-midi.<br />
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M
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Gn 32:31-<br /> <br /> <br /> <br /> Jacob donna à cet endroit le nom de Penuel, car, dit-il, j'ai vu Dieu face à<br /> face **et j'ai eu la vie sauve .(allusion à la règle ne pas pouvoir vivre et voir Dieu) <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Gn 32:32-<br /> <br /> <br /> <br /> Au lever du soleil, il avait passé Penuel et il boitait de la hanche.<br /> <br /> <br /> Etienne, dis-tu qu'il n'a pas vu mais entendu car  c'était en effet pourtant avant le lever du soleil?<br /> <br /> <br />   n'aurait-il  pu en  voir, à l'aurore, que les contours ( le non voir de toute la nuit de lutte ayant été désigné seulement par le"quelqu'un " sui a<br /> engagé la lutte ? mais c'est à l'aurore qu'il comprend qu'il "a vu Dieu"<br /> <br /> <br /> ,<br /> <br /> <br /> Ces groupes protégeaint 'ou le protégeaint?, un troisième l'effrayait, et  c'était celui du sien jumeau. Conscience et lutte de conscience contre conscience, le sort de l'homme?<br /> <br /> <br /> Quelle  leçon que cette lutte solitaire avec Celui qui tait clairement son nom, mais bénit et redonne  inviduellement nom et reconnaissance?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Le Christ en gloire, qui voit Dieu<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> Je ne sais pas si je vais pouvoir te répondre. D’abord Dieu ne justifie pas le mensonge et l’usurpation par Jacob de l’identité de son frère. Mais, en même temps il<br /> sait que si la mère a dû inventer un tel stratagème c’est parce que sa parole n’était pas reconnue. Seule comptait la parole de l’homme Isaac et Dieu sait que la position de Rébecca était une<br /> position vraie et que sans l’écoute de sa parole, la vérité n’était pas possible. Il faudra quand même que Jacob passe par une sorte de renaissance à travers sa lutte pour la vérité contre la<br /> toute-puissance de l’autorité. L’épisode avec Dieu est comme un baptême qui lui donne sa véritable identité et non une identité usurpée. En réalité, il n’a pas vu Dieu, il lui a parlé. On est<br /> passé de la vision à la parole et ce passage est fondamental. C’est bien parce que la parole est fondamentale qu’il faut une parole de la femme et une parole d’homme. Et la parole de Dieu est, en<br /> même temps, féminine et masculine.<br />
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M
<br /> (droit de réponse à " Qui "a écrit:<br /> <br /> <br /> "Décidément le souffle inspirateur n’en finit pas de nous faire respirer, allant d’Yves à Lamartine et de la mère à Marie-Claude"   <br /> <br /> <br /> je demande de relire,<br /> <br /> <br /> je faisais  remarquer que Lamartine ne pouvait s'empêcher d'évoquer SA mère (pas la mienne!) et qu'on<br /> pourrrait penser que l'évocation de cette femme vient en fin de ce poème relatif au(x) génie(s) "comme un cheveu sur la soupe".<br /> <br /> <br /> Mais pour  retourner au songe de Jacob ....<br /> <br /> <br /> Cet Homme agissant trompant et trangressant les règles  par l'inspiration de sa mère et se justifiant -et étant justifié- par la suite par lors du dévoilement<br /> de son songe  à son alter-ego , son jumeau, son autre face différente  que le Père se devait de légitimer<br /> ?<br /> <br /> <br /> Jacob  déclarera avoir vu Dieu, la preuve? il en a la trace à sa jointure et sans  béquille,lui, qui le fera  boîter sa vie restante, n'est-ce<br /> pas?<br /> <br /> <br /> Mais , toujours selon la Genèse biblique :" nul ne peut voir Dieu et vivre...." autre ruse et/ou autre  trangression?<br /> <br /> <br /> Contre-poids nécesssaire  à sa survie et celle de sa descendance?(Equivalence à<br /> celles insufflées par sa mère)<br /> <br /> <br /> Alors qu'en pensez-vous?<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> L'inspiration de Fragonard<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> Décidément le souffle inspirateur n’en finit pas de nous faire respirer, allant d’Yves à Lamartine et de la mère à Marie-Claude. Je vais me glisser dans ce cortège<br /> en offrant au lecteur L’inspiration de Sully Prudhomme :<br /> <br /> <br /> L'inspiration<br /> <br /> <br /> Un oiseau solitaire aux bizarres couleurs<br /> Est venu se poser sur une enfant ; mais elle,<br /> Arrachant son plumage où le prisme étincelle,<br /> De toute sa parure elle fait des douleurs ;<br /> <br /> Et le duvet moelleux, plein d'intimes chaleurs,<br /> Épars, flotte au doux vent d'une bouche cruelle.<br /> Or l'oiseau, c'est mon coeur ; l'enfant coupable est celle,<br /> Celle dont je ne puis dire le nom sans pleurs.<br /> <br /> Ce jeu l'amuse, et moi j'en meurs, et j'ai la peine<br /> De voir dans le ciel vide errer sous son haleine<br /> La beauté de mon coeur pour le plaisir du sien !<br /> <br /> Elle aime à balancer mes rêves sur sa tête<br /> Par un souffle et je suis ce qu'on nomme un poète.<br /> Que ce souffle leur manque et je ne suis plus rien.<br />
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M
<br />  Quel beau poème de Yves, çà existe encore?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ah! l'instinct maternel et sa marque<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Extraits de " LE GENIE DANS L'OBSCURITE"  A M.Reboul dans HARMONIES de LAMARTINE<br /> <br /> <br /> "Le souffle inspirateur qui fait de l'âme humaine<br /> <br /> <br /> Un instrument mélodieux...<br /> <br /> <br /> .........................<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> C'est Homère endormi ,qu'une esclave sans maître<br /> <br /> <br /> Réchauffe de son seul amour;.......<br /> <br /> <br /> ................................................<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> ....C'est Moïse....<br /> <br /> <br /> ......................<br /> <br /> Ainsi l'instinct caché dans la nature entière<br /> <br /> <br /> Mûrit pour l'immortalité.......<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ne t'étonne donc pas qu'un ange d'harmonie,<br /> <br /> <br /> vienne d'en haut te réveiller,<br /> <br /> <br /> Souviens toi des songes de Jacob! Les songes du génie<br /> <br /> <br /> Descendant sur les fronts qui n'ont dans l'insomnie<br /> <br /> <br /> Qu'une pierre pour oreiller!<br /> <br /> <br /> .......<br /> <br /> <br /> Pour ces songes divins qui chantaient dans mon âme,<br /> <br /> <br /> et que nul or ne peut payer,<br /> <br /> <br /> Pendant que le soleil baissait et que la flamme<br /> <br /> <br /> Que ma mère allumait ainsi qu'une humble femme<br /> <br /> <br /> Eclairait son étroit foyer!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Et qu'assis autour d'elle à la table de hêtre<br /> <br /> <br /> Que nous préparait son amour,<br /> <br /> <br /> nous rendions grâce à Dieu de .... etc"<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  Lamartine -développant le fait que le génie dont "le souffle inspirateur" nait dans l'ombre, "dédaigne des palais la pompe souveraine"<br /> -termine sur ce qui pourrait paraître une digression; comme si c'était plus fort que lui il y  méler sa mère.<br /> En y regardant de plus près il me semble qu'il il  en revient à rapprocher  le souffle inspirateur,  la solitude du songe, la nuit dont il faut sortir ,  la femme ou la mère,<br /> et Dieu;<br /> <br /> <br /> Ceci  ne fait-il pas écho à l'influence omniprésente  et instinctive  de la mère (ou de son image)   jusqu'à ce que quelquechose  appartienne enfin au fils et à son<br /> agir ,à partir de son propre songe source, non sans blessure (s),<br /> <br /> <br /> c'est elle (ou celle qui en est l'image)  qui, pour le pire ou le meilleur,  insuffle de  nouvelles branches dans la civilisation qui l'a portée tout en ayant l'apparence de<br /> "rester dans les rails".<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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L
<br /> <br /> La douce lumière qui inonde la terre<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> Merci Yves pour ce très beau poème, qui nous illumine. Tu mets bien l’accent sur la parole féminine que l’on n’entend pas, et c’est là toute la difficulté ! Le<br /> seul problème, dans cette affaire, c’est que Rebecca est obligée de ruser pour se faire entendre. Et, ce faisant, elle installe Jacob dans un  mensonge, qui entraîne la<br /> violence. Il faudra la rude confrontation à la vérité dans le passage du Iaboq, pour retrouver le chemin de son identité et du partage de la (V) vie.<br />
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Y
<br /> Devant la richesse de tous ces commentaires<br /> <br /> <br /> J'aurai plutôt tendance à vouloir me taire<br /> <br /> <br /> Mais je voulais juste  remercier<br /> <br /> <br /> tous  ces partenaires qui m'aident à avancer<br /> <br /> <br /> car bien que fort éloigné de toute cette culture livresque<br /> <br /> <br /> tous ces écrits dessinent comme une fresque<br /> <br /> <br /> que j'aime contempler<br /> <br /> <br /> Merci pour tous ces regards<br /> <br /> <br /> qui m'aident à mieux percevoir<br /> <br /> <br /> En écoutant sa mère<br /> <br /> <br /> peut-être Jacob veut-il nous montrer<br /> <br /> <br /> qu'en cessant de lutter<br /> <br /> <br /> on peut tout à coup écouter<br /> <br /> <br /> la voie toute féminine prête à nous guider<br /> <br /> <br /> qu'en ouvrant notre coeur<br /> <br /> <br /> en réponse à nos cris de terreur<br /> <br /> <br /> comme en écho à nos pleurs<br /> <br /> <br /> peut on entendre une douce lumière<br /> <br /> <br /> qui inonde la terre<br /> <br /> <br /> et que c'est cet Amour<br /> <br /> <br /> qui devrait être<br /> <br /> <br /> le pilier de nos jours<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Yves.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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M
<br /> <br /> Le messager boiteux<br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> Merci Marie-Claude pour toutes ces précisions et la reprise de ce que tu voulais dire. Pour moi claudiquer c’est faire sa place à l’autre, s’appuyer sur lui et<br /> quand je dis autre c’est aussi Autre avec un grand A.<br /> <br /> <br /> En hébreu le nerf sciatique, c’est : עצב השת<br />
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M
<br /> Non Etienne, je n'ai pas "raison", car à cause de la maladresse de  mon doigté tout le commentaire que j'ai voulu envoyer s'est effacé, et donc tu ne l'as pas lu.<br /> C'était suite à la lecture passionnante de ta proposition (cf son titre) assortie de tes commentaires et de ceux qu'interrogent ce "songe "comme mi-éveillé de Jacob ,plus de deux heures de<br /> méditation écrites là-dessus, parties en f... en quoi au juste si ce n'est fumée?<br /> <br /> <br /> ( Bon, çà ne serait pas arrivé si je n'avais délaissé le papier et l'écriture manuscrite ,celle avec laquelle on voit naître progressivement chaque lettre en même temps que l'éléboration de<br /> formulation née de la lutte pour l'extériorisation conscientisante de sa pensée -  sans craindre déboitage, ni rejet au motif de claudication - tant d'êtres, d'idées  pèsent ou agissent<br /> nos êtres.)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bref, si j'ai relevé ces versets biblique(étrangers pour la plupart à la panoplie de ceux qu'on m'avait appris à<br /> dégainer) c'est non pas ,  bien que çà l'évoque, par rapport à "fils de Dieu", mais par rapport au'x) sujet(s) abordé(s) ici:<br /> <br /> <br /> ils me semblaient résumer le point de vue que tu exprimais juste au-dessus:<br /> <br /> <br /> "les hommes ne sont pas des dieux"(et pourtant dans ces versets il est question de "des dieux") à scinder , à confronter ou à voir avec avec Dieu sinon çà claudique avec  "cette<br /> éternelle tentation de  la toute puissance", s'ériger en Dieu?<br /> <br /> <br /> entre les tentations de  dieux et Dieu, quelque chose de bien plus ténu , fragile, plus fortement  déconcertant , qu'un guet de rivière traversable dans un espace temps donné. <br /> C'est  aussi ténu permanent en l'être humain qu'un nerf sciatique, que la hanche matricielle dont il faut se dégager pour naître à sa propre marche,<br /> <br /> <br /> à sa propre humanité non sans corps à vie avec un "quelqu'un" (ange, dieu ou Dieu?) celui que Jacob n'avait pas appelé et qui vient lutter avec lui, combat accepté presque d'avance, mais lutte<br /> jamais vraiment gagnée tant qu'elle n'est pas bénie, et même la claudication suivra Jacob comme un rappel permanent à sa force et à sa faiblesse qui l'a fait devenir homme-"dieu" au sens de<br /> réconcilié avec lui-même et avec son frère son jumeau qui semble au premier abord plus "brut de coffrage"(et non pas par ou pour  les désirs matériels, sociaux  ou maternels aussi sages<br /> paraissent-ils).<br /> <br /> <br /> (j'ai bien aimé aussi l'approche psychananaltyque)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> jE SUIS CURIEUSE DE SAVOIR:<br /> <br /> <br /> QUELLES SONT LES LETTRES HeBRAÎQUES QUI CONSTITUENT CE QUI A été TRADUIT PAR "NERF SCIATIQUE" ET à QUEL AUTRE SIGNIFIANT çà SE SUPERPOSE ?<br /> <br /> <br />  <br />
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M
<br /> <br /> Le Magnificat<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> Oui tu as raison Marie-Claude, dans l’optique de la Bible, qu’il s’agisse de l’Ancien et du Nouveau testament, l’homme est appelé à être fils de Dieu. Mais il est<br /> fils de Dieu à condition d’assumer sa condition humaine. Il faut accepter de s’abaisser pour être élevé.<br />
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M
<br /> Jean 10:34 Jésus leur répondit: N'est-il pas écrit dans votre loi: J'ai dit: Vous êtes<br /> des dieux?<br /> <br /> <br /> Psaume 8:5 Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu, Et tu l'as couronné de gloire et de magnificence.<br /> <br /> Psaume 82:1 Psaume d'Asaph. Dieu se tient dans l'assemblée de Dieu; Il juge au milieu des dieux.<br /> <br /> Psaume 89:26 Lui, il m'invoquera: Tu es mon père, Mon Dieu et le rocher de mon salut!<br /> <br /> Ézéchiel 28:2 Fils de l'homme, dis au prince de Tyr: Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel: Ton coeur s'est élevé,<br /> et tu as dit: Je suis Dieu, Je suis assis sur le siège de Dieu, au sein des mers! Toi, tu es homme et non Dieu, Et tu prends ta volonté pour la volonté de Dieu.<br /> <br /> Zacharie 12:8 En ce jour-là, l'Eternel protégera les habitants de Jérusalem, Et le faible parmi eux sera dans<br /> ce jour comme David; La maison de David sera comme Dieu, Comme l'ange de l'Eternel devant eux.
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S
<br /> <br /> Le songe de Jacob<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> Les hommes ne sont pas des dieux. Comme les anges, ils ne peuvent que monter et descendre, comme s’ils venaient chercher la nourriture spirituelle, qui leur est<br /> nécessaire, pour vivre sur la terre. Vouloir s’établir au sommet de l’échelle c’est recommencer l’expérience de la Tour de Babel. C’est l’éternelle tentation de la toute-puissance, que l’homme<br /> est sans cesse appelé à dépasser, comme Dieu le fait comprendre à Jacob dans le texte de la lutte avec l’ange.<br />
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D
<br /> L’échelle de Jacob<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le récit de la lutte de Jacob et les commentaires du blog me laissent entendre un autre songe. Pour cette raison, il me semble bon de faire un retour en arrière<br /> pour justifier le passage de la lutte à l’échelle, bien que l’ordre chronologique soit inversé.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Rêves quasi-identiques ou plus exactement emboîtés l’un dans l’autre, comme la tête du fémur qui vient se loger dans la hanche. Bien sûr que Jacob est angoissé. au<br /> moment même où il doit fuir devant les menaces de son frère, quitter son pays, la demeure de son père, errer, la nuit, sur les chemins, dormir à même le sol, une pierre en guise d’oreiller, le<br /> ciel au-dessus de sa tête. C’est à ce moment là,  à cet endroit précis que Jacob l’esprit confus a un songe:<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Jacob quitta Bersabée et partit pour Harân.<br /> <br /> <br /> Il arriva d'aventure en un certain lieu et il y passa la nuit, car le soleil s'était couché. Il prit une des pierres du lieu, la mit sous sa tête et dormit en<br /> ce lieu. Il eut un songe : Voilà qu'une échelle était dressée sur la terre et que son sommet atteignait le ciel, et des anges de Dieu y montaient et descendaient ! Voilà que Yahvé se tenait<br /> devant lui et dit : Je suis Yahvé, le Dieu d'Abraham ton  ancêtre et le Dieu d'Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je la donne à toi et à  ta<br /> descendance. Ta descendance deviendra nombreuse comme la poussière du sol, tu déborderas à l'occident et à l'orient, au septentrion et au midi, et tous les clans de la terre se béniront par toi<br /> et par ta descendance. Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras et te ramènerai en ce pays, car je ne t'abandonnerai pas que je n'aie accompli ce que je t'ai promis. Jacob s'éveilla de<br /> son sommeil et dit : En vérité, Yahvé est en ce lieu et je ne le savais pas !                 Il eut peur<br /> et dit : Que ce lieu est redoutable ! Ce n'est rien de moins qu'une maison de Dieu et la porte du ciel !              Levé<br /> de bon matin, il prit la pierre qui lui avait servi de chevet, il la dressa comme une stèle et répandit de l'huile sur son sommet. A ce lieu, il donna le nom de Béthel, mais auparavant la ville<br /> s'appelait Luz.         Jacob fit ce vœu : Si Dieu est avec moi et me garde en la route où je vais, s'il me donne du pain à manger et des<br /> habits pour me vêtir, si je reviens sain et sauf chez mon père, alors Yahvé sera mon Dieu et cette pierre que j'ai dressée comme une stèle sera une maison de Dieu, et de<br />          tout ce   que tu me donneras je te payerai fidèlement la dîme.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Rabbi Shmouel bar Nahmane livre une interprétation qui me semble très intéressante de ce songe : Les envoyés de Dieu évoquent Les génies ou les ou les princes<br /> protecteurs des nations: leurs représentants. L'échelle, c’est l’expression concrète du temps, du déroulement de l'histoire. Jacob a donc vu le génie de Babylone redescendant après avoir gravi 70<br /> échelons. Puis celui des Mèdes et des Perses escalader 52 échelons et redescendre, ensuite il assista à l'ascension du génie des Grecs jusqu'au centième échelon pour enfin redescendre. Lorsque<br /> arriva le tour du prince d'Edom-Rome, l'Occident, Jacob ne put compter les innombrables échelons qu'il gravissait. Alors, Pris de panique, Jacob s'écria: "celui-là ne descendrait-il donc<br /> jamais?". Dieu Lui répond: "N'aie Pas Peur, mon serviteur Jacob (Jérémie 30,10). Même si tu le voyais monter et prendre lieu à côté, je le ferai descendre de là, ainsi qu'il est écrit: "Même si<br /> tu t'élèves comme l'aigle et que tu places ton nid parmi les étoiles, de là je te ferai descendre, parole de Dieu » (Rabbi Shmouel bar Nahmane, vivait sous domination romaine au début du<br /> premier millénaire).<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> L’angoisse de Jacob au niveau individuel est amplifiée par ce texte qui la transpose au niveau de la nation : l’Égypte, l’Assyrie, la Babylonie, la Perse, la Médie,<br /> la Grèce, Rome, Byzance et l’Occident… Ce texte fait allusion aux grandes étapes de l’histoire de l’humanité, à la naissance, au développement, à l’apogée et à la décadence à travers les<br /> siècles.<br /> <br /> <br /> Mais cette échelle n’a pas des dimensions infinies Dieu se trouve à son sommet. Il se peut même qu’un jour elle soit remplacée par la montagne de Dieu vers laquelle<br /> afflueront fraternellement tous les peuples.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Voici ce que j’ai recueilli en ce qui concerne le songe de Jacob<br /> <br /> <br /> Belle journée de lundi de Pâques à tous Danièle<br /> <br /> <br />  <br />
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S
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D
<br /> Penser en son propre nom ou l’âge de raison à quarante ans !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Jacob n’est pas tout jeune : il a environ une quarantaine d’années et sans doute un peu plus. C’est pourtant, à ce moment là, qu’il atteint l’âge de raison<br /> dans sa relation à son devenir humain. Il pense par lui-même et il est curieux de voir qu’il existe une autre expression pour dire la même chose : penser en son propre nom.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Penser en son propre nom, c’est exactement ce que fait Jacob et Dieu l’approuve dans son passage : « Tu as été fort contre Dieu et contre les<br /> hommes » et ce message est inscrit dans son nom d’homme. Il n’est plus question de penser  par référence à un autre, par référence à une autorité quelle qu’elle soit,<br /> fût-elle l’autorité de Dieu. Car ce n’est plus par rapport à l’autorité que l’homme mûr doit se situer, mais par rapport à la vérité. A quarante ans, il est temps de se dégager de l’autorité qui<br /> autorise, pour entrer dans l’autonomie du sujet : en faisant cela l’individu s’engage dans la vérité car une telle attitude est inscrite  dans son nom d’homme, qu’il<br /> s’appelle Jacques ou Jacob !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Penser en son propre nom, c’est devenir sujet à part entière sans être enfermé dans la toute-puissance.<br />
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B
<br /> <br /> La lettre Beth et la création du monde<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> Suite<br /> <br /> <br /> " Ces portes ont été englouties par la terre". En outre, le Heth (H) est lié à toi puisque vous formez ensemble le mot Faute (HeT).<br /> <br /> Aussi, vous ne figurez ni l'un ni l'autre dans les noms des saintes tribus. Le Tet et le Heth se retirèrent à leur tour.<br /> <br /> <br /> La lettre Zaïn (Z) se présenta et dit : qu'il Te plaise ô Maître du monde,  de créer le monde avec moi car Tes enfants veillent au Sabbat grâce à moi : " Souviens toi<br /> (Zekhor) du jour du Sabbat pour le sanctifier". Le Saint, béni soit-Il, répondit : Je ne créerai pas non plus le monde à partir de toi car tu loges la guerre, le glaive aiguisé et la lance de<br /> combat (Zyoun). Tu ressembles au Noun (impliquant la chute). Le Zaïn ne s'attarda pas.<br /> <br /> <br /> La lettre Vav (V) se présenta et dit : Maître du monde, qu'il Te plaise de créer le monde avec moi car je suis une lettre de Ton nom. Le Saint, béni soit-Il, répondit : Vav !<br /> Qu'il vous suffise à toi et au Hé (H) d'être des lettres de mon Nom. Vous appartenez au secret de mon nom, gravés et inscrits dans mon nom. Ce n'est pas avec vous que je créerai le monde !<br /> <br /> <br /> La lettre Dalet (D) accompagnée du Guimel (G) se présentèrent et firent la même demande.<br /> <br /> <br />  Le Saint, béni soit-Il, leur répondit : Qu'il vous suffise de rester associés, car comme les pauvres (Dalim) ne disparaitront jamais du monde, il faut les<br /> pourvoir  (Gamol) en bonté. Dalet c'est la pauvreté (Dalout), Guimel c'est la compensation (Guemilout) qui soulage. Vous ne vous séparerez donc pas l'une de l'autre, qu'il vous suffise de<br /> vous sustenter mutuellement.<br /> <br /> <br /> La lettre Beit (B) se présenta et dit : Maître du monde, qu'il Te plaise de créer le monde avec moi, c'est grâce à moi que l'on Te bénit (Baroukh) dans l'En-haut et dans<br /> l'En-bas. Le Saint, béni soit-Il, lui dit : Certes oui ! C'est par toi enfin que Je créerai le monde, tu seras l'inaugurateur de la création du monde.<br /> <br /> La lettre Aleph (A) s'abstint de se présenter. Le Saint, béni soit-Il, lui dit : Aleph, Aleph, pourquoi ne te présentes tu pas devant Moi comme toutes les autres lettres ? Le<br /> Aleph répondit : Maître du monde, j'ai vu toutes les lettres comparaître devant Toi sans résultat, qu'avais je alors à faire ? De plus Tu as déjà donné ce cadeau précieux à la lettre Beit, et il<br /> ne convient pas que le Roi suprême retire le don qu'il vient de faire à un serviteur pour l'accorder à un autre. Le Saint, béni soit-Il lui dit : Aleph, Aleph, en dépit du fait que Je créerai le<br /> monde avec la lettre Beit, tu seras la première de toutes les lettres de l'alphabet, Je n'aurai d'unité qu'en toi, et tu seras aussi le commencement de tous les calculs et de toutes les oeuvres<br /> du monde. Toute unification reposera dans la lettre Aleph seule. Le Saint, béni soit-Il, façonna enquite les grandes lettres de l'En-haut et les petites lettres de l'En-bas. C'est pour cette<br /> raison que l'on trouve deux Beit (B) dans le premier verset de la Genèse : "Béréshit" (au commencement), "Bara" (créa) suivis de deux Aleph (E) : " Elohim Eth". Les premiers Beit et Aleph sont<br /> les lettre de l'En-haut, les seconds des lettres de l'En-bas, toutes, en-haut et en-bas, étaient rassemblées en l'unité.<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.lezardes-et-murmures.com/pages/Les_lettres_et_la_creation_du_monde-1118296.html<br /> <br /> <br />  <br />
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C
<br /> Les lettres et la création du monde<br /> <br /> <br /> Quand le Saint, béni soit-Il, voulu créer le monde, les lettres étaient encloses. Et pendant les deux mille ans qui précédèrent la création, Il les contemplait et<br /> jouait avec elles. Lorsqu' Il décida de créer le monde, toutes ces lettres se présentèrent à Lui de la dernière à la première.<br /> <br /> La première à comparaître fut la lettre Tav (T)  "Maître des mondes, dit-elle, qu'Il Te plaise de m'enployer à créer le monde, car je suis le sceau de ton sceau qui est<br /> Vérité(Emeth). Toi-même as pour nom Vérité. Il sied à un roi de commencer par la lettre de vérité et de se servir d'elle pour créer le monde.<br /> <br /> Le Saint, béni soit-Il, répondit : "tu es digne et juste, mais tu n'es pas appropriée pour que ce soit à partir de toi que Je crée le monde. Et ceci pour deux raisons : d'une part tu es appelée à<br /> être inscrite sur le front des hommes de confiance qui accomplissent la Torah de la première lettre (Aleph) à la dernière (Tav) et qui mourront sous ton signe; d'autre part tu es le sceau de la<br /> mort (maveth). Telle que tu es tu es impropre à commencer la création du monde. Le Tav se retira aussitôt. (Extrait "Le Zohar" -préliminaires 2b)<br /> <br />  La lettre SHin (Sh) se présenta et dit : Maître des mondes, qu'il Te plaise de m'employer à créer le monde, car je suis le début de ton nom Chaddaï (Donnant à suffisance) et il<br /> sied de créer le monde avec un nom saint.<br /> <br /> Le Saint, béni soit-Il, répondit : Tu es digne, bon et vrai, mais puisque les lettres du mensonge (SHéker) t'ont prise pour être avec elles, je ne peux pas créer le monde par toi : le mensonge<br /> (SHéker) n'a de consistance que si le Kof (K) et le Rech (R) te prennent. Nous apprenons par là que l'homme qui veut mentir utilise d'abord un fond de vérité pour échafauder ensuite son mensonge.<br /> En elle même la lettre CHin est la lettre de vérité, signe de vérité des patriarches par lequel ils se sont unis. Par contre, le K et le R (KaR = le froid) sont des lettres qui apparaissent sur<br /> le côté du mal, or afin d'être effectives elles accueillent entre elles la lettre Sh, ce qui donne KéSHeR (le complot). A ces mots le SHin sortit de devant lui.<br /> <br /> La lettre Tsadé (TS) se présenta et dit : Maître du monde, qu'il Te plaise de créer le monde à partir de moi car j'appose mon sceau sur les justes (Tsadiqim), et Toi-même qui te<br /> nommes "Juste" (Tsadiq), tu es distingué grâce à moi comme il est écrit "YHVH est juste et il aime ce qui est juste" aussi convient-il de créer le monde avec moi.<br /> <br /> Le Saint, béni soit-Il, lui répondit : Tsadé, Tsadé, tu es juste mais tu dois rester caché et ne pas trop te dévoiler afin de ne pas fournir d'argument contre le monde. Tu as la forme de la<br /> lettre Noun surmontée de la lettre Yod venant du nom de l'alliance sainte. Selon ce secret, lorsque le Saint, béni soit-Il, créa le premier homme, Il lui fit deux visages. C'est pourquoi la face<br /> du Yod dans le Tsadé est tournée en arrière dans le Tsadé et celle du Noun est tournée en avant. Ils sont dos à dos et non pas face à face, que le Tsadé soit tourné vers le haut ou tourné vers le<br /> bas.<br /> <br /> Le Saint, béni soit-Il, lui dit donc : De plus, Je devrai un jour te scinder pour que tu apparaisses face à face, mais celà aura lieu ailleurs. Le Tsadé se retira et s'en fut.<br /> <br /> <br /> La lettre Pé (P) se présenta et dit : Maître des mondes, qu'il Te plaise de m'employer à créer le monde car la Délivrance que Tu es appelé à effectuer en ce monde est inscrite en<br /> moi : Pédout (visite en délivrance). Il convient donc de créer le monde à partir de moi.<br /> <br /> Le Saint, béni soit-Il, lui répondit : Tu en es digne, mais la faute (Pécha) qui se cache est dessinée en ta forme : ) l'image d'un srpent qui frappe et ramène sa tête vers son corps.<br /> Pareillement, celui qui a failli baisse la tête et étend les bras. Il en alla de même de la lettre Ayin, initiale de Avon (l'avanie). Bien qu'elle se réclamât de l'humilité (Anava) qu'elle<br /> comportait, le Saint, béni soit-Il, déclara : Ce n'est pas avec toi que Je créerai le monde. Le Pé et le Ayin sortirent de devant sa face.<br /> <br /> <br /> La lettre Samekh (S) se présenta et dit : Maître des mondes, qu'il Te plaise de créer le monde à partir de moi car en moi se trouve un appui (Semikha) pour ceux qui tombent, comme un<br /> verser l'atteste : YHVH soutient tous ceux qui tombent".<br /> <br /> Le Saint, béni soit-Il, lui répondit : C'est précisément à cause de cela que tu dois demeurer à ta place sans bouger, car s'il t'arrivait de l'abandonner, qui veillerait sur ceux qui tombent, eux<br /> qui se retiennent à toi ? Le Samekh aussitôt se retira.<br /> <br /> <br /> Le Noun (N) se présenta et dit devant le Maître du monde : Qu'il Te plaise de te servir de moi pour créer le monde, car je suis la lettre initiale de l'expression : "Redoutable<br /> (Nora) en louanges" et de l'expression " Agréable (Nava) est la louange pour les justes".<br /> <br /> <br /> Le Saint, béni soit-Il, répondit : ô Noun, retourne à ta place car à cause de toi, qui es l'initiale du mot chute (Néfila), la lettre Samekh (l'appui) est revenue à la sienne. Va t'appuyer sur<br /> elle. Sans attendre, le Noun repris sa place en se retirant. <br /> <br /> La lettre Mem (M) se présenta et dit :  Maître du monde, qu'il Te plaise de commencer le monde à partir de moi car grâce à moi Tu es appelé Roi (MéLeKh). Le Saint, béni<br /> soit-Il, répondit : Tu dis vrai, mais ce n'est pas avec toi que Je créerai le monde puisque ce dernier à besoin d'un roi. Rejoins ta place accompagné du Lamed (L)  et du Caph (K) car il ne<br /> faut pas que le monde demeure sans roi.<br /> <br />  La lettre Caph (K) descendit alors du Trône de gloire et dit en tremblant : Maître du monde, qu'il te plaise de créer le monde avec moi puisque je suis ta gloire (Kavod).<br /> Dès que le Caph descendit    du Trône de gloire, deux cent mille mondesen frémirent et le Trône vacilla. Ces mondes tremblaient, craignant de tomber.<br /> <br />  Le Saint, béni soit-Il, s'écria : Caph, Caph, que fais tu ici ? Retourne à ta place, Je ne créerai pas le monde à partir de toi car l'Extermination (Keila) réside en toi, par toi se <br /> fait entendre "l'Extermination et le meurtre". Réintègre ton Trône et restes-y !  Dès lors le Caph se retira et rejoignit sa place     <br /> <br /> La lettre Yod (Y) se présenta et dit : Maître du monde, qu'il Te plaise de m'employer à créer le monde car je suis l'initiale du Nom saint (YHVH). Il convient donc que Tu crées<br /> le monde avec moi. Le Saint, béni soit-Il, répondit : Qu'il te suffise d'être inscrite dans mon Nom. Tu es gravée en Moi et toute Ma volonté tient en toi. Retire toi, il n'est pas bien que tu<br /> sois arrachée à mon Nom.<br /> <br /> La lettre Tet (T) se présenta et dit : Maître du monde, qu'il Te plaise de créer le monde avec moi qui Te fais dénommer Bon (Tov) et Droit. Le Saint, béni<br /> soit-Il, répondit : Je ne créerai pas le monde à partir de toi puisque ta volonté est enclose et cachée en ton sein, selon les paroles suivantes : " Combien est grande ta bonté que tu tiens<br /> cachée pour ceux qui te craignent" Comme la bonté est abritée en toi, tu n'as pas part au monde que Je vais créer mais au monde à venir. De plus, parce que ta bonté est dissimulée en ton sein,<br /> les portes du Temple seront englouties, ce qu'exprime un verset<br />
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M
<br /> <br /> Le déchiffrage de l’écriture maya grâce à l’informatique<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> Je suis très admiratif de cette leçon de lecture et d’interprétation, qui concerne le corps perçu comme une écriture. Toute la compétence du médecin passe dans<br /> cette lecture et cette interprétation. Je n’avais jamais autant compris, avec les différentes approches des uns et des autres relatives à la lutte de Jacob, que le monde tout entier est bâti sur<br /> une écriture ;  les scientifiques  et les poètes n’ont alors de cesse d’en assurer la lecture et d’en déchiffrer l’interprétation.<br />
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J
<br /> Le corps, une écriture qu’il faut apprendre à déchiffrer et à interpréter<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La grossesse gémellaire<br /> <br /> <br /> Jacob est issu d'une grossesse gémellaire. Dans de nombreuses mythologies, les jumeaux sont décrits soit comme identiques, soit comme opposés. Ils expriment, à la<br /> fois, une intervention de l'au delà et la dualité de tout être, les oppositions de l'homme et le combat qu'il doit livrer pour les surmonter. Ce sera une volonté constante de progrès,<br /> l'enseignement tiré de l'expérience personnelle qui permettra l'abandon d'une partie de soi même en vue de la suprématie de l'autre.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le talon est notre racine<br /> <br /> <br /> Jacob est né en tenant le talon de son frère. Il y a contraste entre la naissance banale d'Ésaü, expulsion du paradis utérin, délivrance de la mère et le geste<br /> volontaire de Jacob: sortir et suivre son frère. Le talon est notre racine, notre point de contact avec le sol, celui sur lequel on s'appuie pour marcher, pour éviter de perdre pied. Bien avant<br /> d'avoir des souvenirs, bien avant de pouvoir parler, l'enfant se dresse sur ses talons, développe sa motricité, apprend à explorer le monde, se différencie de la plupart des animaux.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Les hanches enchâssent le paradis<br /> <br /> <br /> La hanche est un élément clé de la ceinture pelvienne. Liaison entre la cuisse et la fesse, elle ne manque pas d'attirer les regards et de susciter des fantasmes<br /> colorés d'érotisme. Entre les hanches, le bassin contient, chez les femmes leur utérus. Retour au paradis. Si bien qu'entre le talon qui nous met en contact avec la terre, et les hanches qui<br /> enchâssent le paradis, il y a les jambes, également attractives pour le regard et qui peuvent au naturel figurer l'échelle de Jacob. la motricité de la jambe et la sensibilité du pied passent par<br /> le plus gros nerf du corps humain: le nerf sciatique. La névralgie du sciatique gène la marche. Dans certains cas, elle devient paralysante.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La boiterie ou la marque des avatars de la vie sur le corps<br /> <br /> <br /> La boiterie de Jacob, à l'issue de sa nuit de crise, peut être interprétée comme une rupture de la liaison entre Jacob et sa mère, entre Jacob et son frère qui a<br /> cohabité dans le même utérus, une nouvelle chute, une nouvelle naissance, la possibilité de prendre un nouveau nom.<br /> <br /> <br /> Mais Jacob ne revient pas au point de départ, il a déjà bien vécu. La boiterie peut être interprétée comme la marque des avatars de la vie sur le corps. Les mains<br /> calleuses qui témoignent de l'expérience chez les romains (callidus), la boiterie des êtres disposant d'une connaissance surhumaine (Ephaïstos). La dissymétrie entre la bonne jambe qui fait<br /> avancer et la mauvaise qu'on a du abandonner et qu'on est obligé de supporter, la singularité opposée à la dualité.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Une leçon de courage<br /> <br /> <br /> C'est une leçon de courage qui incite à poursuivre son chemin malgré les difficultés. J'aimerais qu'elle fasse réfléchir sur la nécessaire bienveillance qu'il faut<br /> entretenir avec soi même: ne pas s'emporter sur ce qu'on juge comme sa partie sombre, l'intégrer comme une richesse, un sous ensemble de sa partie considérée comme noble.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Jacques de Beaumont.<br />
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L
<br /> <br /> Une lutte qui est aussi un jeu<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> Droit de réponse !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Une joute qui est, en même temps, un jeu<br /> <br /> <br />  Je crois que ta manière de réagir nous situe dans la bonne problématique. Tu dis que tu te prends au jeu. Il s’agit bien d’un combat au départ,<br /> mais c’est un combat que Dieu transforme en jeu. Dieu lui-même se prend au jeu non pas pour gagner mais pour entrer finalement dans la parole.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le maître enseignant qui reconnaît l’élève<br /> <br /> <br /> Oui je pense que tu as raison et ta remarque va tout à fait dans le sens de la transformation de la joute en jeu.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Boiter pour marcher droit<br /> <br /> <br /> Oui, c’est tout à fait cela. Personnellement je penche pour cette interprétation plus que pour l’idée de soumission  mais on peut encore<br /> discuter.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Jacob veut savoir qui a raison<br /> <br /> <br /> Dans l’angoisse, Jacob doute de la justesse de sa position, et en cherchant, en dernier ressort, qui a raison, il sort de son enfermement et s’engage dans une<br /> recherche de la vérité, c’est-à-dire dans la voie de la raison. La scène qui nous est proposée est le moment où l’enfant rebelle atteint l’âge de raison. C’est pourquoi elle est tout à fait<br /> essentielle.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Prométhée un titan ou un homme ?<br /> <br /> <br /> Tu as raison de dire que ce n’est pas tout à fait un homme, mais une sorte de demi-dieu. En fait c’est aussi la position de l’homme en voie de devenir, qui butte<br /> sur sa propre toute-puissance. C’est pourquoi je vois ici une parenté avec le personnage de Jacob.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Une conclusion avec laquelle je suis entièrement d’accord<br /> <br /> <br /> « La vérité, ne serait-ce pas qu’un Père et une Mère s’entendent pour choisir le meilleur fils pour assurer la pérennité de la<br /> famille ? Le poids d’une tradition trop formaliste empêche cela, mais le point de départ, ne serait-il pas simplement l’aveuglement d’Isaac qui garde l’autorité après avoir perdu le<br /> discernement, situation qui appelle la transgression. »<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Comme quoi il faut bien introduire un peu de lutte pour se rapprocher de la vérité !<br />
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J
<br /> Suite<br /> <br /> <br /> L’angoisse ne fait aucun doute, quant à ce que veut savoir Jacob je pense que c’est , surtout « vais-je m’en tirer ? ».<br /> Devant l’ampleur du danger, il abandonne ses stratagèmes de filou, il sait qu’il est au bout de la route.  Certains avancent que Jacob aurait choisi là un ultime<br /> stratagème : annonçant qu’il a vu Dieu et est resté en vie, il fera ainsi peur à Esaü. Je crois qu’il ne faut pas aller aussi loin sinon, alors que voudrait nous dire le texte sinon que la<br /> raison est celle du plus malin.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> -        <br /> « L’opposition semble se faire entre une position d’autorité et une position de vérité »<br /> <br /> <br /> .Dans le texte même du combat, je ne vois pas une telle opposition, je vois un Maître enseignant et son élève, une leçon, un violent<br /> entraînement à l’issue duquel le Maître fait une prise savante à l’élève trop fougueux comme pour le calmer. .  Eventuellement je verrai une opposition entre la filouterie<br /> préalable de Jacob et la vérité de l’Ange/Dieu qui oblige cet escroc qui jusque là est allé de menteries en menteries à l’affronter de face.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> -        <br /> « La parenté de texte avec le mythe de Prométhée : la lutte contre Dieu est nécessaire lorsqu’il s’agit de fausses représentations de<br /> Dieu »<br /> <br /> <br /> Bien sûr, le mythe de Prométhée présente une certaine ressemblance, mais l’ensemble est très différent : Prométhée n’est pas un homme<br /> mais un Titan, un dieu primordial, plus près de l’ange que de l’homme. Les hommes sont un peu otages dans sa lutte contre Zeus. Par ailleurs, je ne vois pas « de fausses représentations de<br /> Dieu » dans cette histoire, mais un échec de la tradition..<br /> <br /> <br /> Pour moi, ce texte explique un problème de succession[1] que la tradition n’a pu résoudre et<br /> pour lequel la Mère a fait appel à son malin/filou de fils préféré. Sans doute, la Mère a raison dans sa démarche, mais avoir raison et être dans la vérité, est-ce la même chose ? La pensée<br /> chinoise dit « ce qui est vrai est ce qui marche », on  en est très proche là. Ensuite, après que Jacob ce soit enrichi d’embrouille en embrouille il a bien fallu<br /> conclure, rétablir la paix  et Dieu l’a fait au nom de la « Bonté supérieure » dans l’intérêt général.<br /> <br /> <br /> La vérité, ne serait-ce pas qu’un Père et une Mère s’entendent pour choisir le meilleur fils pour assurer la pérennité de la famille ?<br /> Le poids d’une tradition trop formaliste empêche cela, mais le point de départ, ne serait-il pas simplement l’aveuglement d’Isaac qui garde l’autorité après avoir perdu le discernement, situation<br /> qui appelle la transgression..<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Jacques BESOMBES avril 2012<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> [1] Dans le genre, on pourra se reporter au beau film « le discours d’un roi » qui<br /> relate comment devant l’inaptitude de l’héritier il a bien fallu dans une manœuvre douteuse et en se référant ô ironie au respect de la tradition,  le débarquer et faire<br /> appel au second bien qu’il ait eu un gros handicap.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Etienne, voici ce que m’évoquent les points que tu dis être en suspens ;<br /> <br /> <br /> -                    <br /> « Le nouveau nom donné à Jacob avec l’approbation de sa lutte »<br /> <br /> <br /> Un nouveau nom pour un nouvel homme qui, au plus fort de sa peur, a affronté le danger au lieu de se dérober, d’user de stratagèmes, comme il en avait l’habitude.<br /> Le nouveau nom entérine la révolution opérée, la conversion de Jacob. C’est un adoubement, un anoblissement que le sens de ce nom confirme.  Ce que tu appelles<br /> « l’approbation de sa lutte » m’apparaît plutôt comme l’attitude du « Maître enseignant » qui reconnaît dans l’élève avec lequel il s’est confronté un valeureux combattant.<br /> Comme l’a vu Baudelaire, commentant le tableau de Delacroix : « l’homme naturel et l’homme surnaturel luttent, chacun selon sa nature, Jacob<br /> incliné en avant comme un bélier et bandant toute sa musculature, l’ange se prêtant complaisamment au combat, doux, comme un être qui peut vaincre sans effort des muscles et ne permettant pas à<br /> la colère d’altérer la forme divine de ses membres. »<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Je pense que l’Adversaire, Ange ou Dieu, domine le combat sans qu’on puisse parler de victoire d’un côté ou de l’autre, pour moi, il s’agit d’une joute d’apprentissage pas d’un combat à<br /> mort.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> -        <br /> « Le coup donné à la hanche et la remise de Jacob face à sa condition humaine »<br /> <br /> <br /> J’ai trouvé cela qui correspond assez bien à notre affaire :<br /> <br /> <br /> « le grappling (de l'anglais « lutte ») désigne l'ensemble des techniques de contrôle, projection, immobilisation et soumission d'un adversaire dans un combat debout ou au sol, à mains nues. Les<br /> techniques de soumission incluent les luxations et étranglements. Le concept de grappling est généralement opposé à celui des techniques de percussion (coups de<br /> poings, pieds...) ». wikipedia.<br /> <br /> <br /> Deux adversaires s’affrontent une nuit entière, à l’aurore, le dominant marque l’autre par une sorte de clé et sitôt après lui suggère d’arrêter le combat, mais il<br /> faut encore un certain temps au dominé pour qu’il reconnaisse la situation.<br /> <br /> <br /> La HANCHE est une partie essentielle à l’équilibre vertical par-là elle est nécessaire pour le « marcher droit » . On notera que peut-être<br /> « Israël » voudrait dire aussi « celui qui marche droit avec Dieu » ? Boiter pour marcher droit, comme l’aveugle est clairvoyant ?<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> -         « Dieu qui donne son nom, non pas de manière rationnelle, mais en bénissant Jacob (Dieu se définit par une grande bienveillance) : ainsi Jacob n’a aucune prise sur<br /> l’Autre, tout en bénéficiant de son Amour »<br /> <br /> <br /> <br /> Tout à fait d’accord. Dieu est  l’innommable, en répondant (tel Jésus souvent) par une autre question à cette question qui cherche à le limiter,<br /> il prend la main et ainsi il permet  à Jacob de le reconnaître comme Dieu.<br /> <br /> <br /> -    « L’angoisse face à Esaü, qui l’attend avec 400 hommes : il veut savoir qui a<br /> raison »<br /> <br />
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L
<br /> <br /> La clairvoyance <br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> Le temps de la lutte pour comprendre que la mère était du côté de la vérité de Dieu<br /> <br /> <br /> Jacques, ce que tu dis se tient, notamment la remise en ordre après une transgression. Mais il me semble que certains points sont laissés en<br /> suspens :<br /> <br /> <br /> -         <br /> Le nouveau nom donné à Jacob avec l’approbation de sa lutte<br /> <br /> <br /> -         Le coup donné à la hanche et la remise de Jacob face à sa condition humaine<br /> <br /> <br /> -         Dieu qui donne son nom, non pas de manière rationnelle, mais en bénissant Jacob (Dieu se définit par une grande bienveillance) : ainsi Jacob n’a aucune prise sur l’Autre,<br /> tout en bénéficiant de son Amour<br /> <br /> <br /> -         L’angoisse face à Esaü, qui l’attend avec 400 hommes : il veut savoir qui a raison<br /> <br /> <br /> -         L’opposition semble se faire entre une position d’autorité et une position de vérité<br /> <br /> <br /> -         La parenté de texte avec le mythe de Prométhée : la lutte contre Dieu est nécessaire lorsqu’il s’agit de fausses représentations de Dieu<br /> <br /> <br /> -         Etc.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Mais tu as raison de t’opposer à des interprétations peut-être trop faciles. C’est cela qui fait avancer. Tu ne veux pas excuser la ruse de<br /> Jacob et je pense qu’il faut l’admettre jusqu’à un certain point. Mais je pense qu’il se plie alors à la position de la mère qui a compris qu’il était le seul à pouvoir assurer la poursuite de la<br /> filiation dans la famille. Ce qu’elle conteste, c’est l’autorité comme déterminant de la vérité de la vie. Cette vérité ne s’impose pas : elle est le résultat d’une grande clairvoyance dans<br /> l’analyse de la situation. Rebecca voit beaucoup plus clair que son mari aveugle… Jacob s’est senti coupable. Il lui a fallu tout le temps de la lutte pour comprendre que sa mère était du côté de<br /> Dieu et qu’elle avait raison.<br />
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J
<br /> <br /> La lutte de Jacob avec l’ange de Gustave Doré<br /> <br /> <br /> Le pratiquant d’art martial voit que Jacob, en complet déséquilibre est déjà vaincu par son inébranlable adversaire (Jacques Besombes)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> La lutte de Jacob avec Dieu <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> « Deux nations sont dans ton ventre, et deux peuples se sépareront au sortir de tes entrailles; un de ces peuples sera plus fort que l'autre, et le plus<br /> grand sera assujetti au plus petit. (Genèse 25-23 Segond)» <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Courage ! Je vais tenter d'exprimer ce que m'évoque ce texte en m'aidant des commentaires. Tout d'abord, en élargissant un peu le périmètre,  il<br /> apparaît une étonnante histoire pleine de tromperies, d'enrichissement et d'une innombrable progéniture. <br /> <br /> <br /> Tout comme Yvon, je peine à trouver dans cette histoire  une recherche de vérité, ou alors s'agit-il seulement de «la vérité du vainqueur» ? Non,<br /> dans cette longue affaire de captation d'héritage, je vois plutôt :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 1- d'une part l'affirmation de la clairvoyance d'une mère : Rebecca qui<br /> préférant son fils Jacob « un homme tranquille qui restait sous les tentes» à son autre fils Esaü «<br /> un habile chasseur, un homme des champs» que son père aime parce qu'il lui apporte du gibier à manger (Genèse 25-27 ),  va œuvrer  afin de faire attribuer le patrimoine à son fils préféré, transgressant<br /> ainsi la tradition. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que nous rencontrons cela.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 2- et d'autre part, le combat de Jacob avec Dieu, ou l'Ange ou.... tous les autres et lui-même aussi, m'apparaît après toutes ces luttes ; conclu<br /> par  le passage obligé vers la sérénité grâce à « un lâcher prise » à l'aurore, magistralement exprimé passant du « je ne te lâcherai<br /> pas...» à un infructueux « Révèle moi ton nom, je te prie... » pour<br /> finir dans le silence de l'acceptation.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  La morale que j'imagine dans cette histoire effectivement apparemment amorale est que souvent, comme on le sait, face à un scandale, un « bug »<br /> du système traditionnel  ( Esaü aux yeux de sa mère n'est pas capable de faire fructifier le patrimoine), l'Histoire procède souvent par  un bond de<br /> transgression brutal (le putsch, la révolution) entre deux périodes dites de progrès continu, mais que sitôt<br /> cela fait  il convient de retrouver au plus vite le respect de la tradition.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> A propos de tradition, citons une fois encore la sagesse chinoise qui confie à l'Empereur « le mandat du ciel[1]  » mais considère qu'il est  légitime de le renverser s'il est infidèle à ce mandat.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je n'ai pas très envie de pousser le texte plus loin, au risque de lui imposer notre propre façon de voir. La vérité est bien davantage l'affaire du Nouveau Testament, que celle de cette épopée archaïque.<br /> <br /> <br /> Les historiens chinois ont interprété le succès d'une révolte comme étant justement une preuve que le Mandat du Ciel avait été retiré à la dynastie pour être remis<br /> en de meilleures mains. En Chine, le droit de se rebeller contre un souverain injuste est donc un élément constant de la philosophie politique depuis la dynastie des Zhou.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> __________________<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> [1]  Le Mandat du Ciel est similaire à la notion européenne de « roi de droit divin ». Dans les deux cas, le but est de légitimer le pouvoir du<br /> souverain par une approbation divine. Une différence fondamentale repose cependant dans le fait que le droit divin européen confère une légitimité sans condition, alors que le Mandat du Ciel<br /> chinois était sous la condition d'une juste conduite du souverain. Ainsi, une révolution n'est jamais légitime dans une « monarchie de droit divin », telle que l'était la<br /> monarchie française. En Chine au contraire, la philosophie du Mandat du Ciel approuve que l'on renverse un souverain injuste.<br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Jacques BESOMBES MARS 2012<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />
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