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12 mars 2009 4 12 /03 /mars /2009 11:58

Chagall par lui-même


Traverser la crise en passant de l’individu au sujet



La crise actuelle affecte directement notre système économique. Mais plus fondamentalement c’est l’homme lui-même qui est concerné. L’habit que les siècles passés ont confectionné pour lui est désormais démodé. Il est devenu trop petit parce que l’être humain a grandi. En fait, parler d’habit c’est s’attacher à la représentation. Or, ici, il ne s’agit pas simplement de représentation et d’apparence. Le cœur de l’homme lui-même aspire à s’ouvrir comme un bouton de rose pour faire advenir le sujet, un être arque bouté  sur une histoire collective et projeté, en même temps, vers un destin personnel dont lui seul a la responsabilité.

 

Sortir de la confusion entre individu et sujet

Le système libéral s’est construit sur le primat de l’individu ; l’individu est apparu comme une victoire sur l’enfermement des communautés et des corporations. Il semblait porteur de liberté et ouvrait un espace nouveau pour les conquêtes économiques et scientifiques à venir. Mais l’expérience a montré qu’il introduisait des morcellements et de terribles inégalités. Ainsi de nouvelles pauvretés se sont développées dans des marges qui se sont élargies, et des esclavages encore inédits sont aujourd’hui porteurs de souffrances et de destructions jadis insoupçonnables. A l’origine de tels déséquilibres, il y a eu la confusion entre l’individu et le sujet, vecteur des libertés fondamentales. Sans doute le sujet est-il un individu limité dans l’espace par un corps. Mais il est en même temps un être social ouvert à toute l’humanité : à toutes les femmes comme à tous les hommes. Il se déploie dans l’unité entre deux composantes paradoxales de son être en devenir.

 

Vivre dans la tension entre communauté et société

Dans notre sphère culturelle, en libérant l’individu, les hommes ont refoulé la dimension communautaire. La communauté rattachait aux racines et aux traditions du passé : il convenait de s’en détacher pour donner tout son élan à une société ouverte sur l’universel. C’était elle qui devait devenir la matrice nouvelle d’un homme nouveau.  Mais la société avait un fardeau trop lourd à porter et la communauté refoulée est revenue à la charge avec l’arrivée de nouvelles populations, originaires du Maghreb et de l’Afrique. Les nouveaux habitants se présentaient avec le trésor de leurs racines sans lesquelles ils ne pouvaient s’épanouir. Mais la société d’accueil ne pouvait tolérer que resurgissent, à son insu et contre sa volonté, des communautés qui lui rappelaient les archaïsmes du passé. En France en particulier, elle a mené le combat pour la libération de populations, à son goût, trop arriérées. Or, en voulant les libérer, elle les a enchaînées, les empêchant de s’intégrer dans la culture française. Elle n’a pas compris que le sujet en devenir a besoin, en même temps, de la communauté qui le rattache à ses racines particulières et de la société qui l’ouvre à plus d’universalité.

 

Passer de la violence à la parole

Dans un tel contexte, la violence est devenue, en Occident, un véritable épouvantail auquel il fallait à tout prix résister pour défendre la civilisation. Les Occidentaux oubliaient ainsi qu’ils avaient été les auteurs des pires violences que la terre ait connues. Mais peut-être cherchaient-ils aussi à se défendre contre le retour d’un monstre qu’ils avaient bien connu et qu’ils projetaient sur les migrants envahisseurs. En fait ils méprisaient les mythes, qui donnaient sa juste place à la violence et oubliaient qu’ils révélaient les structures de notre inconscient et les soubassements nécessaires de toute culture. Ce sont pourtant ces mythes rejetés qui ont donné naissance à la raison.  Pour eux, la violence est constitutive de l’homme parce qu’elle introduit la séparation indispensable et donne naissance à la parole créatrice. Sans la violence qui réagit contre l’inégalité des rapports de force sous-jacents aux rapports sociaux, comment serait-il possible de donner leur place aux négociations porteuses de progrès pour les groupes particuliers et l’humanité tout entière ? Ici encore le sujet est dans l’entre-deux : entre la violence et la parole. C’est lui qui est le garant du nécessaire passage de la première à la seconde. Il ne s’agit pas de nier la violence mais d’opérer constamment sa transformation en parole.

 

Ne pas séparer connaissance et création

La culture a longtemps considéré la connaissance comme le terme ultime de toute activité humaine. Le désir de connaître apparaissait porteur de tous les autres désirs. L’Université française, et c’est aussi sa gloire, est encore aujourd’hui le témoin d’une telle conception. Sans doute a-t-elle en partie raison, mais elle en vient ainsi à déconsidérer la pratique créatrice. Et c’est dans l’espace qu’elle a laissé vacant que les Grandes Écoles ont trouvé leur juste place. Nous vivons aujourd’hui dans une dichotomie, qui contribue à nourrir le penchant schizophrénique de notre civilisation. Contrairement à ce que beaucoup pensent aujourd’hui, le sujet n’est pas tout entier du côté de la connaissance : il est une fois encore dans l’entre-deux, entre connaissance et création. Et c’est d’ailleurs la création qui donne sens à la connaissance comme l’avait fortement suggéré Marx lui-même, en évoquant la praxis. 

 

Passer du collectif au réseau

Devant les soubresauts de la crise, les partis de gauche veulent réhabiliter le collectif. L’intention est louable, mais elle est manifestement en décalage avec l’évolution actuelle. Si c’est bien la constitution du sujet qui définit la modernité, il devient nécessaire d’en prendre acte et de faire en sorte que les sujets interagissent entre eux et donc entrent en réseau pour trouver leur pleine dimension dans un surcroît d’intelligence et de créativité. Selon une telle perspective, internet est devenu un outil de choix indispensable mais il n’est pas le seul même s’il est devenu un activateur de tous les autres réseaux. A ce niveau, l’optimisme doit être en partie tempéré car un problème extrêmement important commence à se poser : celui de la régulation des réseaux. Il ne pourra trouver sa solution sans l’ouverture au politique, qui pourrait découvrir ici une nouvelle place et de nouvelles méthodes, susceptibles de le transformer radicalement.

 

Lier l’économique et le social

 Une des dichotomies qui affectent le plus le comportement des Français est celle qui oppose l’économique et le social. Elle se traduit depuis longtemps par l’opposition entre la gauche et la droite. Or une telle dichotomie contrarie fortement l’émergence du sujet dont la fonction est de séparer et de lier en même temps. Pour lui, l’économique doit interagir avec le social et vice versa. C’est probablement là que se situe la nouvelle pratique révolutionnaire, celle qui doit faire passer la société à un autre niveau pour la transformer radicalement. Les choix extrêmes, qu’ils soient de droite ou de gauche, ne peuvent contribuer qu’à accroître l’hémiplégie dont nous souffrons et écarteler le sujet qui s’apprête pourtant à trouver sa place.

 

S’ouvrir à l’interculturel et au métissage

Nous avons la chance en France d’être le réceptacle de plusieurs cultures : culture occidentale, culture maghrébine, culture africaine… Nous commencions à tourner en rond dans un modèle où l’autre n’était plus présent. Or l’autre est là tout près de nous et attend à notre porte pour que nous l’accueillions dans notre maison. C’est une aubaine inespérée car comment pourrions-nous devenir des sujets à part entière sans nous ouvrir à lui et à sa culture ? Et comment l’étranger pourrait-il trouver sa place en France s’il est obligé de sacrifier ses racines culturelles ? La pulsion du sujet naissant semble nous contraindre à faire jouer les individus et les cultures ensemble pour obtenir un nouveau métissage, une œuvre d’art aux multiples couleurs.  

 

Unir politique et poésie

Le sujet a une âme est c’est la poésie qui la porte en lui permettant de s’épanouir dans l’esthétique. Aussi, dans un monde où il cherche sa place, n’y a-t-il plus art d’un côté et politique de l’autre. Comme l’ont montré les récents événements de Guadeloupe et de Martinique, la poésie est appelée à inspirer les pratiques de la cité et des peuples, pour ouvrir la voie à de nouveaux destins. Elle est là comme l’assurance que la violence va être constructive en trouvant un débouché dans la parole partagée de la négociation. 

 

De la création à la production du sujet

Ainsi le politique est appelé à  devenir un des lieux privilégiés de la création.  Mais il n’est pas le seul : il en va de même pour toutes les pratiques humaines. Un nouvel espace dialectique est en train de naître : le surgissement du sujet pousse à la création dans tous les domaines et la création devient le terreau où le même sujet va pouvoir se développer.  Bien plus, en devenant sujet créateur, l’homme en vient à participer à la création du monde et donc aussi à la production des autres sujets, qui en est le couronnement.

 

 Etienne Duval

 

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commentaires

E
C'est vrai que nous ne sommes pas en mesure de changer de système. Il y aura des améliorations non négligeables, mais, si nous n'en faisons pas plus, je pense que le climat politique va s'aggraver sérieusement et il est encore difficile d'imaginer la suite.
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J
il me faut du temps pour lire vos articles ; les comprendre ? Je n'ose le penser ... Quelques phrases me font réagir . Commençons par " Traverser la crise ..."  Globalement , j'adhère à tes propos , le raisonnement ne me semble pas trop difficlie à suivre intellectuellement mais qu'en est-il pratiquement ? Concrètement ? Quelle est cette parole qui pourra empêcher la bestialité ? J'ai peur qu'il ne sorte pas grand chose de cette crise , qu'on se dépêche de refaire comme avant mais que dire à ceux qui n'ont plus de travail ?Oui il faut inventer de nouveaux modes de vie ( le troc à Londres " marche " très bien ,parait-il : un morceau de musique contre une pinte de bière pourquoi pas ?)  Oui , je suis persuadée qu'il faut inventer sa vie pour éviter l'exclusion dont tu parles à la fin des " Dénis d'évidence" .Je veux bien faire le pari que c'est possible mais ne suis pas très optimiste . 
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F
Ca y est : j'arrive au bout de ce que mon ordi a gardé de ton  gigantesque courrier et je trouve l'article "Traverser la crise" qui,  lui, est un vrai et beau texte. Il embrasse bien large tout de même...  Bien d'accord sur ce que tu dis de la pratique  et l'idée de mettre ça  dans le vieux conflit Fac/Ecoles est très intéressante. Mais j'ai  toujours été dans le camp des écoles... Nous avions eu une bonne base  à propos de "pratique" avec Jolif et c'est pourquoi j'avais fait ma  thèse sur la IIa pars...    Pour ce qui est de l'individu et de la société, je ne crois pas  possible de revenir en arrière. Les nouvelles communautés, si elles  existent un jour, seront faites par la coalition volontaire  d'individus libres  et non pas télécommandés par leur tribu et le  reste. Autrement dit, le monde sera protestant et non pas catholique,  ce qui n'ira pas sans inconvénients non plus.    Excuse le décousu de mes missives. Nous pourrons reprendre ça de vive 
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E
Dans la contribution que j'ai présentée, j'ai voulu attirer l'attention sur un point qui m'apparaît fondamental : ne pas rater l'essentiel qui consiste à mettre le sujet au centre. Le sujet se réalise et s'exprime toujours par une tension paradoxale : il est en même temps un individu et un être social. La constitution du sujet est aujourd'hui une exigence politique sinon, face à la mondialisation, nous risquons le chaos et la crise est le bon moment pour provoquer les changements essentiels. En fait il s'agit d'une véritable révolution. Le risque, comme tu le soulignes est que nous restions dans les aménagements pour revenir rapidement à la situation antérieure. Je me range assez facilement à ton appréciation. J'ai bien aimé tes réflexions sur la violence. Mais faut-il réellement tout casser pour changer les choses ? J'ose espérer qu'il y a une autre voie : pour moi la véritable parole est violence, mais une violence qui permet d'éviter la violence bestiale. Or où est la parole aujourd'hui ? Qui parle dans la politique, dans les syndicats, dans les religions, dans les Eglises, en dehors des paroles partisanes et régressives, qui s'écartent du paradoxe du sujet ? Il y a peut-être Obama mais  l'état de grâce est  bientôt terminé. Il me semble urgent de faire ressortir la violence de la parole pour faire naître une véritable parole.
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J
Etienne,bonjour.Ton texte met en lumière un certain nombre de notions qui ne sont pas évidentes. Outre la dichotomie entre l'économique et le social, la violence et la parole, en politique la droite et la gauche,la culture française et celles des communautés immigrées, qui est bien perçue, celle entre individu et sujet, societé et communauté, connaissance et création, collectif et réseau, politique et poésie, est étrangère à nos moyens d'appréciation et d'analyse.Les difficultés actuelles mettent en question les excès de libéralisme et d'individualisme sur le collectif et le social. J'ai le sentiment, après la journée de manifestations du 19/03, qu'il est malheureusement nécessaire qu'elles s'aggravent pour que les images éblouissantes du libéralisme et de l'individualisme qui ont été élaborées depuis près de 30 ans, soient sérieusement remises en cause. En effet, pour la plupart, les difficultés actuelles ne sont qu'un intermède + ou - long à une reprise de la situation antérieure.Quel degré d'intensité et de violence devront atteindre les difficultés et protestations actuelles pour aboutir à l'ouverture de négociations permettant l'expression de paroles contradictoires, leur écoute attentive et intéressée, leur partage et finalement la mise en oeuvre de différentes mesures.Je suis sceptique sur le fait que ns soyons à l'aube d'une volonté de rencontre entre la politique et la poésie. Le métissage des races et des cultures ( qui n'en est qu'à ses débuts) doit aussi se réaliser par l'instauration de nouvelles règles d'encadrement de la finance, de l'économie et du partage des biens.Soyons optimistes malgré tout, c'est à travers les difficultés et des aller et retour que le MONDE est en devenir!
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E
Saint Augustin est en effet particulièrement intéressant qur le problème du sujet. C'est ce qui fait sa grande modernité.
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F
Nous avons bien lu ton dernier blog,  et nous ne pouvons qu'être d'accord avec l'esprit du texte. En cours de philo. avec Pascal Marin nous sommes en plein dans la "subjectivité" en étudiant la mémoire et le temps dans Saint Augustin.
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E
Merci Yves, pour ton texte que j'ai beaucoup apprécié. Être d'accord avec le texte que j'ai présenté n'a aucune importance. Cela peut flatter mon égo mais ne fait pas avancer la réflexion. Par contre émettre un autre avis et surtout ramener le lecteur à l'individu concret, comme tu le fais et comme l'a fait Laurent, m'intéresse énormément. Vous nous faites tous avancer et surtout vous nous sortez des apparences et du mensonge, car nous risquons de nous cacher derrière des mots savants, comme le dit Ibrahim. C'est alors que tu as une audace que je n'ose pas afficher aussi franchement que tu le fais : la violence et la révolte doivent "venir rejoindre le silence de nos coeurs pour venir se transformer en source de bonheur". Oui, tu as raison, il faut s'accorder le temps du silence...
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Y
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Écrire un commentaire ou ne rien ajouter, taire mon ignorance face à ce débat d'idées encore une contradiction que je dois affronter. Proche de Laurent, je me sens un peu dépassé. Tant pis, je me risque, de toute manière, pour réinventer sa vie, si c'est de cela dont il s'agit ; l'on sait bien que nombreux sont les instants où nous devons lutter choisir entre deux joies, départager deux tourments alors tu as raison, Etienne, accepter avant tout de mourir est certes le meilleur des agencements.Y a t-il véritablement une part d'irréconciliable entre les hommes, serions-nous frappés d'une réelle malédiction  Pourtant devant chaque soubresaut de l'histoire, l'homme semble vouloir se réveiller et se redresser enfin dans l'espoir de réparer.<br /> Une émission, entendue, hier sur la lutte que semble vouloir mener nos dirigeants contre les paradis fiscaux a fait naître, en moi, une petite lueur d'espoir.  Mais n'y a t-il pas, tapis sous l'ombre de quelque palmier, quelques funestes financiers qui attendent que l'orage soit passé. Mais comment les condamner puisque moi-même j'ai du mal à lutter contre mes propres désirs de volupté. Et puis comment faire autrement ? Artisan, je me lève chaque matin, surtout absorbé par "comment vais-je gagner mon pain" ? Où trouver le temps de cultiver mon jardin ? Il en est de même pour nombre de mes voisins. Nombreux, sont ceux que je côtoie,  et qui semblent tout aussi révoltés que moi. Mais la violence que cette révolte sous entend, pour devenir fructueuse, doit avant tout venir rejoindre le silence de nos cœurs pour pouvoir se transformer en une source de bonheur. Si nous ne nous accordons pas ce temps nécessaire, ces paroles bruyantes risquent à nouveau d'organiser un désastre, qui loin de soigner les maux qu'elles voulaient anéantir ne feront que les recouvrir.
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E
Excuse-moi Ibrahim : je n'avais pas vu que tu avais réagi. J'en étais resté aux deux premières lignes de ton message en ne découvrant pas le reste. Tu accordes plus d'importance que moi à la poésie des mots, aux poètes plutôt qu'à leurs utilisateurs, aux qualités du coeur plus qu'aux stratégies politiques. Je respecte ta position telle que tu la présentes.
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I
<br /> <br /> <br /> <br /> J’aime réagir à chaud quitte à ce que je commette quelques écarts que je pourrais corriger après.<br /> D’abord le mot Violence pourquoi a-t-il remplacé le mot force et le mot esthétique pourquoi a-t-il remplacé le mot beauté et le mot praxis pourquoi a-t-il remplacé le mot sagesse ?<br />  <br /> Est-ce pour faire plus moderne ou pour faciliter l’application de ces qualités d’une façon médiocre ?<br />  <br /> La poésie a certainement été utilisée aux Antilles comme slogans pour défendre une cause certes mais c’est surtout la poésie de la négritude de Senghor de Césaire, de Martin Luther King qui avait à travers plusieurs générations véhiculé des principes de justice et d’équité et réveillé les consciences de ceux qui ont milité mais aussi de ceux qui ont écouté et<br /> satisfait les revendications populaires.<br />  Les cultures ont plutôt des supports linguistiques et artistiques que géographiques <br />  Que seront ces cultures occidentales, africaine, maghrébines sans les langues gréco romaines et leurs descendants et l’arabe et ses succédanés, et le Wolof ou autres et leurs variantes.<br />  Quant à la crise je pense qu’elle atteint tout le monde et à tous les niveaux,  j’ai plutôt envie de réfléchir à ce qui nous en sortira qu’aux raisons de son installation. Je crois que les Français s’en sortiront par une sorte de charité fraternelle universelle qui fera éviter des famines et des combats fratricides de survie. La politique pourrait agir seulement pour<br /> propager la bonne parole de la solidarité familiale, nationale et<br /> internationale.<br />  J’ai trop parlé peut-être pour me relaxer après une semaine chargée de mots mais des mots poétiques et agréables à lire et surtout à entendre de bouches si diversement inspirées.<br />  <br /> Ibrahim Beydoun
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E
Tu as raison : ces textes sont trop intellectuels. Tu proposes de ton côté une voie de conversion avec une forme de renaissance, qui m'édifie. C'est vrai qu'il faut réintégrer toutes les parties disparates et refoulées de son être pour aboutir au don de soi. Sans le dire c'est aussi de sujet dont tu parles. La question que tu formules c'est de savoir comment en parler. Pour moi la formule qui me semble à privilégier est le langage symbolique des mythes, des contes, des paraboles et de la poésie. Mais je souhaite maintenir ta question ouverte. Je pense qu'il faudrait une sorte d'engagement du sujet dans sa parole, si possible créatrice... Une voie à chercher par chacun...
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L
Bonjour Etienne,Je m'excuse mais ces textes m'échappent !Trop intellectuels !Je reste sur des valeurs plus simples teintées de spiritualité :--La méconnaissance de la puissance du mental et de tout ce qui est inconscient en soi conduit l'être humain dans la fuite vers l'extérieur de lui-même et l'attente éperdue d'amour et de reconnaissance. Se réunifier avec toutes ces parties disparates de soi-même, avec son ombre comme avec sa lumière fait partie du chemin de l'humain (tu aimeras ton prochain comme toi-même J-C)--La condition humaine est une forme de la Vie qui donne cette chance exceptionnelle de prendre conscience que nous ne sommes qu'une forme, qu'une enveloppe périssable, mais que notre Esprit, notre nature profonde nous relie à Tout.La vocation profonde de l'être humain est d'abandonner toute attente et toute identification à son Moi, de renaître et devenir Amour cad que l'être peut alors entrer en empathie réelle avec tout... (celui qui n'a pas tout abandonné, ne peut pas me suivre J-C)Donc une intention qui conduit ma vie, malgré les vicissitudes, les souffrances, etc.Mais même cela est trop intellectuel, puisqu'il ne s'agit que de qualité d'être et pas de mots !Bises et pleins de beaux souvenirs... Laurent
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E
Sous un habillage de mots différents, il me semble que nous ne sommes pas très loin l'un de l'autre. Equilibre, écologie, intériorité, interdépendance sont des notions importantes, qui me conviennent tout à fait. L'important est que le sujet responsable prenne consistance dans un monde en tension sans doute, mais si possible plus équilibré.
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A
Je souhaitais qu'Etienne ne fasse pas paraître ma remarque irrévérencieuse sur l'orthographe : mais c'est fait ( et ce n'est pas grave...)    A mon sens , la crise , précédée de la prise de conscience écologique , pourrait favoriser la sensibilisation aux notions d'intériorité et d'interdépendance.    Le goût et la nécessité de l'intériorité pourrait faire contrepoids à l'idée que les transformations de sstructure sociale suffisent.    La notion d'interdépendance ( et même d'interconnexion ) , expérimentable en tous domaines , pourrait hisser le niveau de moralité des hommes.Des messages tels que , par exemple , le chrétien ou le bouddhiste , actualisés et modernisés , pourraient être appelés à la rescousse.    Dans la pratique , on transcendera les crispations identitaires , tout en respectant les racines , on bannira la culture du superflu , on reviendra à l'agriculture extensive et on enseignera la créativité.Il ne faudrait pas exciper de l'urgence économique pour délaisser l'urgence écologique : on trouvera bien un moyen de mener de conserve  ces deux démarches.
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E
Vous poussez l'honnêteté intellectuelle très loin. C'est peut-être normal pour un mathématicien !
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A
ARQUE existe ( 3è personne du singulier du présent de ARQUER )mais ARQUE  BOUTE  n'existe pas pour autant.
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E
Ne vous inquiétez pas trop : je suis comme vous. Mais je fais quand même des fautes d'orthographe !!!
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A
en attendant de participer éventuellement ( avec mes moyens limités) au débat , je me permets de relever ( hors forum...) une faute : au début , c'est ARC-BOUTé    et non pas ARQUE  BOUTé ; du reste , le mot ARQUE n'existe pas  (sinon avec un accent aigu sur le E ).A vrai dire , je suis un obsédé d'orthographe : c'est peut-être psychiatrique de la faire passer avant le fond... ; j'ai besoin de soins
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E
Merci Olivier ! J’avais bien le droit de m’amuser un peu. J’en ressors un peu mieux informé. Ta distinction entre site et blog me paraît tout à fait pertinente. Bon courage pour la suite de ton travail!
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O
<br /> <br /> Olivier @ 14 mars 2009 18:39<br /> <br /> <br /> Le sémanticien, Etienne, ce serait plus Jean Véronis de Aixtal … Donc, voici bien faite la différence entre site Web et blogs ; même si leurs noms sont identiques. Colle si j’avais repris le nom de mon Site La Nébuleuse des Sites Compilés pour le blog Bloguer ou ne pas bloguer ou pour Nuage de blogs. Quoique, entre Nuage et Nébuleuse ! … Bien, maintenant : un site est fait de pages web entre lesquels on peut placer des liens internes ; comme dans un Livre dont vous êtes le héros. Dans un blog, il y a aussi des pages (contact, à propos, etc) ; mais surtout, un blog est fait d’articles, de billet, quotidiens ou pas … Caprices et cloud est le titre d’un billet dans le blog Bloguer ou ne pas bloguer. Plus que de la sémantique, c’est de l’informatique ; discipline où les abus de langages sont trop fréquents : un Apple est aussi un PC (ordinateur personnel). Un langage informatique sert (entre autres) à créer un logiciel qui est un ensemble de programmes fait de procédures et sous procédures dans les langages évolués (parenthèse pour les IUFM). Voilou : je ne confusionnais pas <br /> <br /> <br />
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E
Je vais tout à fait dans ton sens. Je souhaite en effet que nous ayions le courage de traverser la crise pour faire advenir le sujet et la gratuité et si possible inventer un autre système que le capitalisme sous sa forme ultra-libérale.
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G
Quoi qu'il en soit, je continue à gamberger, puisque me voilà lancé. Je verrai -et tu verras- s'il en sort quelque chose avant les environs du 20 avril.S'agissant de la crise actuelle et de comment la traverser, la question est aussi  de savoir si nous la traverserons : Maris et Dostaler, que je te signalais, rappellent comment, selon Freud et Keynes, "nous" sommes animés d'une pulsion de mort. "Nous", c'est à dire le système structurellement et nous-mêmes comme groupes et comme individus -ou sujets. En d'autres termes, et cela conduirait à poser la question autrement, on peut souhaiter qu'en effet la capitalisme, quant à lui, ne "traverse" pas la crise, ce qui pourrait "nous" donner une (dernère ?) chance. Mais je pense qu'il faut  très vite aller dans le sens que tu dis : le sujet et la gratuité, alors que, peut-être, nous sommes sous l'effet d'une sorte de sidération, une sorte d'effet-tabou ? qui empêcherait de ... voir les choses comme elles sont, d'y toucher ?? et par conséquent d'imaginer un futur, avec des intelligences libérées ???Bon. Je vais continuer à rêver.
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E
Olivier, je m'excuse d'avoir été si confus que j'aie amené un spécialiste de sémantique à s'égarer lui-même. J'ai un site qui s'appelle Mythes fondateurs http://mythesfondateurs.perso.cegetel.net/ et j'ai un blog, qui s'appelle le blog de mythes fondateurs : http://mythesfondateurs.over-blog.com/. Ta confusion vient de mon ambiguïté de départ. Tu voudras bien m'en excuser !
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O
Etienne : j’ai signalé un nouvel article qui est dans un blog existant depuis longtemps. Le titre que vous mentionnez et celui d’un article (billet) ; le nom du blog est Mythes fondateurs. C’est bien ce genre de précision sur un travail tel que le votre.
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E
<br /> J'ai trouvé ton début de réflexion si intéressant que je l'ai mise sur le blog actuellement, qui semble avoir de la difficuté à démarrer. Tu parles du déni, du refus de voir une réalité lorsqu'elle nous menace. Nous avons tous peur de la mort si bien que nous en arrivons à la refuser. C'est peut-être le problème essentiel de l'homme, qui l'empêche d'avancer. Sans doute est-ce vrai pour la crise actuelle, qui pourrait annoncer la fin du capitalisme. Ce serait pourtant tellement merveilleux si nous acceptions de nous mettre au travail pour inventer un autre système, plus tourné du côté du sujet ouvert aux autres que vers l'individu égoïste (je plaide pour ma tambouille).<br /> Tu feras ce que tu voudras... Et ce sera bien fait !<br />  
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G
Tu te doutes un peu que ta proposition, que je retourne dans plusieurs sens, m'embarrasse. Dans les questions qui me tiennent à cour, comme tu dis, je n'en vois guère qui soient très originales, ou sur lesquelles j'aurais à dire des choses particulièrement pertinentes. En dehors de mes radotages quasiment autistiques (ceux, par exemple, que j'ai infligés à ton ami chinois). Pour rester dans des lieux que je pense très communs, et dans lesquels je tourne souvent en rond, je vois toutefois une question que je me pose sous différentes formes , ou à divers sujets, depuis fort longtemps. J'en ai trouvé une formulation par Lucien Sève dans une tribune du Monde il y a quelques années : "jamais le capitalisme n'a été aussi massivement et aussi évidemment destructeur, et jamais il n'a été aussi peu contesté" (Je cite de mémoire) .L'incapacité à voir et admettre (ce qui m'apparaît comme) des évidences - et à agir avec logique ! - m'intrigue depuis longtemps. Je peux dater : 1959-60, lorsque je commençais à réfléchir un peu sérieusement sur les questions politiques, dont celle du moment qui risquait de me rattraper personnellement : la guerre d'Algérie. L'évidence s'imposait que celle-ci était inacceptable, qu'elle perpétuait une situation évidemment injuste, intolérable et assez évidemment sans avenir : la situation coloniale. Je pourrais énumérer ainsi quelques autres refus d'évidences (selon moi) qui m'ont laissé pantois. Le dernier exemple est sous notre nez, évidemment la "crise mondiale", dont les origines me semblent fort évidentes : le fonctionnement du système capitaliste et sans doute sa nature même, et qui sont assez évidemment déniées d'une manière générale. Je ne prétends pas être particulièrement lucide ou informé ! Je suis sûrement, moi aussi, passé à côté de bon nombre d'évidences que j'ai ignorées. Ce qui m'intrigue, c'est le fonctionnement de ce déni. Mais, pour revenir à mes scrupules et à mes doutes, je n'ai là-dessus que mes approximations, issues de réflexions qu'on trouvera avec avantage directement chez les bons auteurs. J'en ai fait mon petit bricolage personnel. Très sincèrement, je ne vois pas bien ce que je pourrai(s) apporter de très intéressant.J'espère, par méchante vengeance, t'avoir un peu embarrassé. Chacun son tour, comme à confesse !!!
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E
J'ai demandé à Gérard de préparer un prochain blog. Mais comme sa réponse rejoint le problème de la crise dont nous discutons ici, je me permets de la reproduire dans le commentaire suivant.
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J
Merci de me tenir toujours informée de votre réflexion et toutes mes amitiés.
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O
Merci à Olivier, qui ce matin, déjà signale le nouvel article du blog dans son blog des blogs : http://www.blogoliviersc.org/
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D
<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis heureux de constater que l'économiste, qui est aussi un humaniste, est d'accord avec la ligne générale de ce texte.
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H
Merci, Etienne, de ce beau texte dont je partage la trajectoire générale
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E
Denis, tu as absolument raison ! Mais il n'y a pas que cela dans mes propos...
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D
Un petit point de détail : les grandes écoles, qui commencèrent petitement, furent créées pour remplacer l'université, supprimée par la Convention nationale.J'ai l'impression, pour te résumer, qu'en dehors de la relation homme-société, quel que soit le nom dont j'affuble cette dernière, tout salut est impossible.L'idée est ancienne, certes, mais comme tu le dis, toujours d'actualité.
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  • : le blog mythesfondateurs par : Etienne
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  • : Mythes, articles à partir des mythes, réactions sur le site Mythes fondateurs http://mythesfondateurs.over-blog.com/ Le mythe et le conte sont la parole dans sa première gestation. C'est pourquoi, si la parole est malade, comme le dit Vittorio Gasman, il devient urgent de revenir à ses fondements qui sont encore à notre disposition, à travers les mythes et les contes. Lorsque la parole ne fonctionne pas, c'est la violence qui gagne. Les mythes et les contes, par l'apprentissage du processus symbolique qu'ils proposent, sont là pour nous aider à faire sortir la parole de la violence. C'est de la naissance de l'homme lui-même dont il s'agit.
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