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22 novembre 2018 4 22 /11 /novembre /2018 11:14

Arbre de vie, tenture murale indienne installée dans mon appartement

 

Le difficile passage d’une logique de la raison

à une logique de l’amour

 

L’homme est pris dans l’élan de la vie qui se transforme en désir. Et le désir lui-même se porte dans deux directions : celle du désir de connaître et celle du désir de l’autre. Le premier donne naissance à la raison et le second conduit à l’amour. De son côté Saint Augustin insistait sur la passion qui constitue l’étoffe du désir avec une audace incomparable : « Celui qui s’est perdu dans ses passions s’est moins perdu que celui qui a perdu sa passion ». Et, au cours de l’histoire de l’humanité, nous voyons se manifester les deux orientations de la vie, qui mettent en scène la raison et l’amour. Elles ne sont pourtant pas sur le même plan ; il faut un saut pour aller de la raison à l’amour, qui donne son sens ultime à la vie humaine. Dans le passage de l’une à l’autre, nous assistons à un retournement de l’élan qui porte la vie.


« Les nuits d’ivresse printanière » ou la lutte entre la raison et l’amour 

« Les nuits d’ivresse printanière » sont un film chinois de Lou Ye, présenté au public en 2010. En 2009, le festival de Cannes a voulu saluer sa performance en lui accordant le prix du scénario. Il s’agissait bien, en effet, d’une performance puisqu’il a été tourné dans la clandestinité. Tout se passe en cachette pour éviter l’œil inquisiteur du pouvoir qui cherche à tout maîtriser. Méfiante à l’égard du comportement de son mari Wang Ping qu’elle soupçonne d’infidélité, Li Jing engage un espion. Elle découvre alors que Wang Ping a une liaison homosexuelle avec Jiang Cheng. Au lieu de se prêter main forte, la raison et l’amour s’engagent dans une lutte forcenée. Wang Ping finit par se suicider. Et, pour faire sauter les normes qui emprisonnent l’amour, Li Jing, son espion dont elle est la petite amie et Jiang Cheng se lancent dans une folle équipée où se mêlent jalousie et obsession amoureuse. Parce que la raison et l’amour n’ont pas réussi à s’entendre, l’échec est à la clef et le printemps se confond avec l’automne, au point que les fruits attendus se sont évanouis dans une inévitable stérilité. Par derrière toutes les intrigues avortées, le film cherche à montrer qu’en étant prisonnier de la raison dominatrice, le pouvoir, qui ne laisse pas d’ouverture à l’amour, condamne la société à la stérilité.


Le mythe de la chute met en garde contre la toute-puissance de la raison

Sans doute, la Chine, telle que nous la présente Lou Ye, est-elle en train de s’égarer, comme l’ont fait Adam et Eve. Elle cède à la tentation du serpent, qui invite à manger de l’arbre de la connaissance, situé au milieu du jardin. « Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (Genèse, 3, 5). Il y a alors confusion entre l’arbre de vie et l’arbre de la connaissance. L’arbre de vie en effet porte en même temps la connaissance et le rapport à l’autre qui s’accomplit dans l’amour. De son côté, l’arbre de la connaissance fait abstraction de l’ouverture à l’autre et invite à la toute-puissance de la raison pour maîtriser et transformer le monde. La conséquence peut alors être dramatique car si l’autre n’a pas de place véritable, le sujet peut difficilement s’imposer et l’amour n’a plus d’espace pour se déployer librement. Qu’il le veuille ou non, l’homme est alors sous la menace de l’aliénation, voué à une toute-puissance qui ne le reconnaît pas et sans cesse privé de la nourriture de l’amour qui lui permet d’exister.


Si la raison ne peut écarter l’amour dans sa liberté, l’amour lui-même a besoin de la raison pour s’accomplir

Bien qu’ils se situent à des niveaux différents, raison et amour ont partie liée. La raison qui ouvre à l’universel a besoin de l’amour pour retrouver la proximité et le sens du concret. Elle devient d’autant plus efficace qu’elle se conjugue avec la bienveillance. En France actuellement, on voit bien comment une politique faite de rationalité butte sur les problèmes de pouvoir d’achat et de pauvreté. De la même façon, l’amour exige un minimum de rationalité pour ne pas s’égarer comme le montre l’exemple du film chinois. Ce qui est en cause, c’est la création elle-même : seule la conjugaison de la raison et de l’amour peut permettre à l’homme de prendre en charge, à sa mesure, le développement de la planète et de son environnement, dans le grand mouvement de la création de l’univers.


Il y a un saut entre la logique de la raison et celle de l’amour

Ce qui fait difficulté dans l’articulation entre la logique de la raison et celle de l’amour, c’est qu’elles se situent sur des plans différents. Au lieu de se faire dans la continuité, le passage de l’une à l’autre exige un saut qui souligne le changement de niveau. Et même plus que d’un saut, il s’agit de retournement de la trajectoire humaine. Alors que la raison recherche la maîtrise dans son élan vers l’universel, l’amour est dans l’accueil du don de la vie pour le transmettre à l’autre. C’est à une véritable conversion que l’homme lui-même est appelé. Et si le sens de son existence puise une partie de son parcours dans la rationalité, il ne peut s’accomplir définitivement que dans l’amour. D’une certaine façon, le glissement d’une logique à l’autre a été symbolisé, dans l’histoire, par l’avènement du christianisme qui instaure un dépassement de la loi. Mais alors, au plan religieux, cela ne peut signifier que le christianisme lui-même rende caduque le judaïsme, qui conserve sa place, même s’il y a appel à un changement de perspective.


Pour accomplir la trajectoire de la vie, l’amour doit affronter la mort

Du point de vue de la raison, la mort est une fin inéluctable. Il faut garder les pieds sur terre, personne ne peut y échapper. Par contre l’amour, par une sorte de transcendance interne, porte une part d’éternité. Pour lui, la mort n’est plus une fin : elle est le lieu d’un rebondissement de la vie. A chacun pourtant de choisir l’option qui va engager le sens de son existence.   

Le conte indien de « L’Arbre » traduit cette intuition qui fait de la mort une force de vie. Dans une contrée du pays, il existe un arbre extraordinaire, plus vieux que le monde. Chaque année, il produit des fruits extraordinaires, quels que soient les aléas du climat. Mais, jusqu’ici, personne n’a osé les approcher de sa bouche. Une sagesse héritée des temps anciens prétend que cet arbre pourrait engendrer la mort. Il porte en effet deux branches principales et l’une des branches donnerait naissance à des fruits empoisonnés. Or, lors d’une grande famine, les habitants de la contrée se voient condamnés à une mort certaine. Ils se sont réunis sous l’arbre de la sagesse. Tous reconnaissent qu’ils pourraient conserver la vie, s’ils savaient quelle est la branche des fruits empoisonnés. Alors, un homme qui n’a plus qu’une journée à vivre, se dresse sur ses deux jambes chancelantes et attrape un fruit sur la branche de droite. Son visage s’épanouit si bien que tous se précipitent pour l’imiter et finissent par sortir de la famine. Aussi, le soir même, le conseil du village se réunit et décide de couper la branche de la mort. Le lendemain matin, les habitants se lèvent plus tôt que d’habitude pour aller chercher leur nourriture miraculeuse.  Mais, en arrivant, ils découvrent que l’arbre est mort pendant la nuit. Il lui était impossible de survivre sans la branche des fruits empoisonnés.

Décidément, la logique de l’amour est paradoxale. Et si c’était la voie qui nous aide à retrouver le véritable sens de la vie ! A condition de ne pas perdre la raison…

Etienne Duval

 

 

 

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commentaires

D
Maitre zokli spécialiste des problème de couple il ma ramener mon mari fou amoureux dans 7jours au plus , jai eu mon résultat en 7jours<br /> <br /> vous pouvez l'appeler directement ou l'Ecrire sur whatsapp au 00229 61 79 46 97
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E
Bonjour Paul,<br /> <br /> Je veux vous remercier, une fois encore, pour votre dernier texte. Plusieurs personnes à qui je l’ai fait lire l’ont trouvé magnifique.<br /> <br /> Belle fête de Noël !
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T
Nous attendons tous de Macron non seulement une parole qui porte haut et loin mais aussi un coeur qui s'ouvre avec des mesures concrètes et significatives. C'est le le seul et vrai baptême pour ouvrir l'avenir, Sinon ce sera la chienli pour beaucoup de temps.
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E
Je voudrais préciser que le rôle du tiers consiste à faire passer la violence comme force d’agression de l’autre en force de séparation permettant d’ouvrir l’espace de la parole.
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B
Tout à fait d’accord<br /> <br /> Bon après-midi.<br /> <br /> Bernard Beaudonnet
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D
Centralisme technocratique soit versée dans les poubelles de l'histoire. Dans ma jeunesse, j'avais entendu centralisme démocratique pour un certain parti qui est déjà parti à la poubelle de l'histoire.<br /> A quand la Bretagne libre ?<br /> Hélas !<br /> denis jeanson
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O
Il faut repenser la décentralisation <br /> Avec simultanément une réforme fiscale à la base et retrouver des pouvoirs locaux avec gouvernement et assemblées. Les corps intermédiaires ne pourront se développer qu’ à proximité de zone locales/ horizontales de vrais pouvoirs. Sinon retour au jacobinisme et aux grosses têtes !
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E
Je suis entièrement d'accord.
G
La France n'est jamais sortie du jacobinisme, prolongation de la monarchie absolue, qui est moins une doctrine qu'une structure mentale, politique, administrative. Elle est jacobine. Cf Furet sur les analyses d'Augustin Cochin, (Penser la Révolution française, 2ème partie, Ch. III. ). Centralisme assimilé à l'égalité, donc à la république, donc intouchable. <br /> <br /> G.J.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> ><br /> Il faut repenser la décentralisation <br /> Avec simultanément une réforme fiscale à la base et retrouver des pouvoirs locaux avec gouvernement et assemblées. Les corps intermédiaires ne pourront se développer qu’ à proximité de zone locales/ horizontales de vrais pouvoirs. Sinon retour au jacobinisme et aux grosses têtes !
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B
Raison de plus pour y toucher!
G
Je ne veux pas allonger les discours, surtout pas les miens.<br /> Simplement deux ou trois remarques :<br /> 1) Je reproche au système actuel (politique, économique et social) de tenir à - et par- une logique soutenue par une croyance toute puissante : celle que ce régime est le seul possible ; cela depuis les années Reagan, Thatcher, suivis par la politique mitterandienne et européenne et ses conséquences : ces réalités qui surgissent dans une confusion brutale. Dans nos conforts et trop de certitudes, on ne les voyait pas ( celles que rappelle Francesco, et dont j'ai eu quelques effets sous les yeux dans ma vie professionnelle ) .<br /> 2) Je ne pense nullement qu'il s'agit de tout foutre par terre. Impossible, illusoire, sans résultat -sinon désastreux. Mais de casser réellement cette logique-là. L'expérience scandinave indique une possibilité. Une « loi du marché » -question principalement technique-, si elle est véritablement régulée par un Etat véritablement démocratique -question radicalement politique, donc régulièrement éludée. De mon point de vue très excentré, je proposerais que la religion très française du centralisme technocratique soit versée dans les poubelles de l'histoire.<br /> 3) J'ai toujours pensé et dit que Macron est un imposteur (fort habile certes, mais qui vient lui aussi d'une autre planète) ; et je me suis demandé combien de temps il faudra pour qu'on s'en aperçoive. (Je l'ai d'ailleurs écrit à mon vieux et ancien complice étudiant et presque révolutionnaire d'avant 68, Jean-Yves Le Drian – alors qu'il se ralliait à lui et qui semble se préparer en ce moment une sortie honorable. Mais ceci est une autre question, très subalterne).<br /> <br /> Bien amicalement<br /> Gérard
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E
Je sais bien qu’il faut casser une certaine logique. Mais il se trouve que nous sommes actuellement au-delà et que nous entrons dans la confusion et la violence dont il faudra bien sortir. Pour en sortir il faudra passer de la violence à la parole pour pouvoir négocier. Dans cette optique, chacun doit reconnaître sa part de responsabilité dans la violence mimétique (j’imite la violence de l’autre), y compris Macron lui-même, pour pouvoir détricoter une dynamique dont on n’arrive pas à sortir. Pour moi la violence est constitutive de la parole, mais il faut faire le passage. C’est un moment clef pour donner naissance à une nouvelle parole plus crédible (avec la confiance retrouvée) et plus constructive. Comme s’il fallait accoucher d’un nouveau monde. Il faut un tiers et ce n’est pas Macron qui peut jouer ce rôle de tiers car il est partie prenante dans le combat qui est en train de se mener. De Gaulle a joué ce rôle de tiers en Algérie et dans la décolonisation mais il n’a pu le jouer en 1968. Rocard l’a admirablement joué pour la Nouvelle Calédonie. Je ne vois pas encore qui pourrait l’âtre aujourd’hui…
B
J’ai souligné certains points très positifs de la politique de Macron ( importance de l’Europe, mise en œuvre de réformes longtemps ajournées et qui me paraissent nécessaires pour sauver notre pays dans cette mondialisation effrénée….), mais cela ne veut pas dire que j’approuve sa façon très autoritaire de gouverner, teintée d’un certain mépris notamment à l’égard des plus faibles, ni certaines décisions ou certains comportements ( cour à l’Arabie Saoudite, facilitation de la vente de l’aéroport de Toulouse aux Chinois quand il était ministre des finances, pour ne citer que deux exemples dans des domaines très différents….)<br /> Il n’en reste pas moins que je considère que c’est actuellement le meilleur président que nous puissions avoir.<br /> Amitiés et bonne soirée.<br /> Bernard Beaudonnet
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E
Personnellement, j’ai cru en Macron pendant longtemps. Mais aujourd’hui son crédit s’est beaucoup affaibli. C’est maintenant que l’on va pouvoir juger de sa valeur réelle face au guêpier actuel. S’il réussit, je l’applaudirai des deux mains. Pour y arriver, il doit comprendre que la population des gilets jaunes a besoin de reconnaissance comme tu l’as toi-même suggéré et il est un peu le seul à pouvoir leur accorder. En même temps les gilets jaunes n’obtiendront le droit à la parole que s’ils acceptent leur responsabilité dans la violence actuelle. Ils doivent sortir de la logique habituelle, qui veut que c’est toujours l’autre qui est responsable du désordre violent. Chacun y a sa part. C’est lorsque chacun reconnaît sa part dans la violence que l’on peut se mettre autour d’une table pour en parler, et, par la parole, essayer d’en sortir.<br /> Bonne fin de soirée !
J
Merci Etienne . je suis entièrement d' accord avec toi .<br /> <br /> Amitiés.
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B
Bonjour<br /> Le texte d’Hugues Puel appelle, de mon point de vue, les remarques suivantes :<br /> • Les héritages sont, bien sûr, l’une des causes majeures d’inégalité entres les citoyens. On peut donc penser qu’un alourdissement des droits de succession serait un acte de justice. On pourrait faire la même remarque à propos de la transformation de l’ISF en ISI qui ne taxe pas les valeurs mobilières mais seulement les valeurs immobilières. Le problème est que la France n’est pas un pays isolé mais en concurrence avec d’autres pays voisins qui ont en général une fiscalité globalement plus légère. Si l’on taxe trop lourdement les riches ou les très riches, ce qui serait juste, ils quitteront le pays le privant de possibilités d’investissement, donc de création d’emplois.<br /> La véritable solution est de se diriger vers une harmonisation de la fiscalité entre les pays d’Europe dans un premier temps. Le Président y travaille, au moins dans le domaine de la taxation de l’impôt sur les sociétés, mais les résistances sont fortes notamment au Luxembourg et en Irlande. De même, la France est en tête en Europe pour la taxation des GAFA et a obtenu un compromis avec l’Allemagne pour une taxation, sans doute à minima pour l’instant, mais c’est un premier pas qui peut être suivi par d’autres.<br /> • Concernant la dissolution de l’Assemblée nationale, je doute que ce soit une solution pertinente. En effet, on peut craindre qu’il en résulte une forte poussée des extrêmes emmenés par Marine Lepen et Jean-Luc Mélenchon qui sont, chacun à leur manière, incapables de gouverner, même si je ne mets pas leur discours dans le même sac. Parallèlement, on peut craindre une poussée des Républicains dont le discours actuel n’est pas très crédible. Le parti socialiste n’est pas encore ressuscité. Le seul élément qui pourrait être positif, de mon point de vue, serait une éventuelle poussée des écologiques.<br /> • Je crois que le gouvernement, sans doute « très influencé » par le président a péché par suffisance technocratique, en n’expliquant pas suffisamment le sens et la cohérence de ses actions et par manque d’attention aux plus faibles, que ce soit dans leur difficulté à évoluer ou dans leur difficulté à boucler leur fin de mois. Espérons qu’il s’amende fortement sur ces points.<br /> • De toute façon, il faut bien être conscient que le défi majeur de nos sociétés dans l’avenir sera le risque d’accroissement des inégalités et la génération d’emplois mal payés et inintéressants. C’est à ces sujets qu’il faut s’attaquer. On ne pourra avancer là-dessus qu’en travaillant à une harmonisation fiscale entre pays et en renforçant le rôle d’arbitre des gouvernements, ce qui ne pourra être effectif qu’avec un renforcement de l’Europe.<br /> • Pendant que j’écrivais ce texte, le mail de Gérard Jaffrédou est arrivé. Je comprends parfaitement sa colère à propos d’un système économique qui génère autant d’inégalités et qui facilite autant les intérêts privés au détriment de l’intérêt commun. Donc la tentation pourrait être de dire mettons tout parterre et reconstruisons un autre système plus juste…<br /> Mais voilà par quoi remplacer le système actuel? Avons-nous un modèle dont s’inspirer ? Je n’en vois guère : voulons-nous vivre comme les Chinois ? Comme les Américains ? Comme les Indiens ? Comme les Africains ? En réalité, je crois que c’est en Europe que l’on vit le mieux en dépit de toutes les imperfections de notre système. Certes il serait judicieux de s’inspirer de ce qui se fait le mieux sur notre continent, notamment dans les démocraties du nord. Mais cela restera un système libéral ou néo-libéral.<br /> En fait, je crois que le meilleur système demeure une économie de marché mais fortement régulée par l’état qui doit être l’arbitre du bien commun et doit agir pour le moyen et le long terme, contrairement aux entreprises qui laissées à elles-mêmes n’agissent en général que dans l’intérêt de leurs actionnaires et donc pour le court terme. Mais cette régulation ne peut pas se faire de manière efficace au niveau d’un pays comme la France ; elle ne peut se faire qu’au sein d’un ensemble plus vaste comme l’Europe qui pourrait ensuite peser sur la conduite du monde. C’est pour cela que je suis un Européen convaincu. Et il faut bien reconnaitre que le seul chef d’état européen véritablement convaincu et agissant comme tel est actuellement Emmanuel Macron. C’est une des raisons pour lesquelles je le soutiens en dépit de critiques justifiées dont il a été fait état plus haut.<br /> Voilà, je me suis laissé entrainer par un discours un peu trop long…<br /> Amitié à tous.<br /> Bernard Beaudonnet
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B
Je suis à peu près d'accord avec tout ce que tu dis. En particulier, je ne suis pas très pour la dissolution de l'Assemblée Nationale. Mais je m'interroge un peu plus que toi sur la manière de gouverner de Macron.<br /> <br /> Bonne soirée !
F
oui, d'accord (Etienne Duval), et il me semble comprendre que ces espaces de horizontalité/proximité pour la parole "constructive" et avec plusieurs corps intermédiaires sont proposés sur plusieurs mois à venir au niveau local ou départemental ou régional... qui acceptera l'offre de ces espaces qui me semblent être effectivement plus pertinents aux niveaux d'une proximité de lieux et de conditions de vie des intéressés...? Oui, sortir de la violence réelle ou symbolique....
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F
Merci pour tes réactions rapides. J'entends tes interrogations qui restent en partie les miennes.
F
Assez d'accord avec cette analyse (Bernard Beaudonnet). je peux continuer avec quelques observations disparates qui en rajoutent un petit peu:<br /> - entre raison et et amour, l'important est de trouver/créer les instants de conciliation entre ces deux pôles. Déjà dans la vie personnelle de chacun, dans sa famille ou groupe de vie, dans son contexte social etc etc.. jusqu'aux niveau plus hauts.... comment opposer ou concilier colère, émotion et analyse plus globale et objective des situations... comment concilier intérêt particulier( dimension subjective...) et respect et solidarité commune et collective ( dimension objective...) ?<br /> - Les ponts, les passerelles... alors c'est qui "le dialogue, l'écoute, la négociation"....? Je crie, je souffre, je suis en difficulté, donc j'ai raison et il faut faire ce que je réclame... je bloque la vie et les espaces de vie des autres pour cela.... cela a certainement un coût... aux autres de le payer probablement.... et les questions commune de l'écologie, du travail, des ressources, des impôts etc etc...vous les ferez en fonction de moi... Et l'appel au dialogue, aux abonnés absents... et l'observation des règles de vie commune, selon nos rêves et nos envies... <br /> - La prise en compte sociale de l'émotion, on connait un peu dans des expériences ailleurs: Amérique latine, Philippines... Russie, Pologne... et je peux rappeler l'Italie actuelle, avec le "mouvement 5 étoiles" qui est arrivé au gouvernement sous la domination de l'extrême droite qui vit des émotions populaires et gère en fonction de cela... Plusieurs journalistes du journal Le Monde, message que j'ai par internet, on fait une étude comparative: "sur un axe de Melanchon à Le Pen,où se situent les revendications des "gilets jaunes" : assez instructifs et significatif pour préparer Le Pen après la dissolution de l'Assemblée Nationale... <br /> - si on tient compte de la petite expérience de gestion du budget de chacun, nous avons tous un équilibre à garder entre "sorties et entrées".... pour le budget d'une Nation, quelle sorties et quelles entrées....?<br /> - je ne peux pas m'empêcher de penser à un film très intéressant et symbolique de Ettore Scola (italien encore, évidemment...) sorti en 1976 (!!!) : "Affreux, sales et méchants"....<br /> - et je souhaite à chacun, comme à moi, depuis 15 jours maintenant, d'être victime de problèmes de déplacement pour des consultations médicales importantes (qui vont être repoussées de plusieurs mois en conséquence) et de ne pas trouver des produits frais et simples dans les deux petits supermarchés proches de mon domicile, ne pouvant pas me déplacer plus loin pour ces courses...<br /> = situations complexes certes et inédites, intéressantes à observer, mois à vivre, en direct soi-m^me et à lire aussi en perspective... entre idéologie (qui est parfois, souvent, du côté de l'amour...) et sociologie, économie et autres approches (qui sont souvent du côté de la raison).... <br /> tout cela pour contribuer au bouillon du débat....<br /> Francesco
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E
Merci Francesco de nous ramener au concret. Chacun peut aisément en tirer bénéfice.<br /> <br /> Bonne soirée !
G
Je ne prétends pas être « plus avisé » que qui que ce soit ; je crains surtout que ce qui me paraît assez évident soit très insuffisant.<br /> La situation actuelle est le résultat des quelques décennies : depuis que triomphe la vision très idéologique, « néo-libérale » selon laquelle le libre marché, la liberté la plus grande donnée aux entreprises et d'abord aux plus puissantes, le transfert vers celles-ci des services publics, et la réduction de l'État dans ce domaine -ce qui n'est nullement une réduction de la technocratie, du centralisme, du poids des normes etc... Tout ceci est accompagné par le discrédit systématiquement jeté sur les partis politiques (qui, parfois, prêtent le flanc) et d' abord sur ceux qui cherchent à maintenir des positions critiques, l'effacement de leur rôle dans les institutions quasi monarchiques de la Vème république.<br /> Tout ceci et ce que j'oublie, est -à mon avis- à l 'origine de ce qui se passe en ce moment : refus des partis politiques et des syndicats ; malgré des revendications fortes, extrêmement légitimes, peu de vue d'ensemble, c'est-à-dire politique, en face d'un pouvoir qui pense avoir raison puisqu'il est dans les logiques prétendument rationnelles de l'économie, qui, on le répète depuis quarante ans et plus : « n'a pas d'alternative ». En penser une serait « faire de la politique », ce que ne veulent ni les « gilets jaunes », ni le Macron du « en même temps »et du « ni-ni ».<br /> C'est cela qui m'inquiète.<br /> On peut observer (comme Jean-François Gossiaux, étudiant les Pouvoirs ethniques dans les Balkans, PUF, 2002) que lorsque les systèmes politiques se disloquent, et que la réflexion recule, le recours au nationalisme s'impose comme ce qui peut réunir les populations. La « Nation » est alors pensée comme un corps organique qui ne tolère aucune impureté, aucune division. On sait ce que ça peut donner , on voit qui est à l'affût.<br /> Ce qui peut conduire à cela, c'est -à mon avis- cette prétendue « logique » qui s'est imposée depuis quarante ans (et bien plus en réalité) où la « toute-puissance » du système économique (capitaliste, n'ayons pas peur du mot ! ) apparaît éternelle, indestructible, et la meilleure possible. Ce qui me semble discutable et que je vois rarement discuté, car cette « toute puissance » du système est l'objet d'une croyance, qui vaut par son extension maximum, et qui par nature et par définition ne se discute pas. Ni par conséquent la toute-puissance des ses laudateurs et de ses agents. Ce qui nous fait une logique implacable qui a tous les aspects de la rationalité pure.<br /> Dans cette rationalité là, il n'y a aucune place pour « l'amour », plus simplement : pour le respect d'autrui et de sa dignité. Aucune. Ceci appartient à un autre monde que la raison ne connaît pas. SAUF pour badigeonner d'un peu de rose, de « social », de « valeurs républicaines » ou d'un brin «d'humanité » les choix imposés par les « nécessités » économiques et les normes européennes (celles-ci aussi éloignées que possible d'un contrôle qui pourrait être -au moins apparemment- démocratique, ce qui n'est pas, dans son origine, sa préoccupation essentielle). Bref, pour faire « de la pédagogie » afin que ces citoyens infantiles et ignares (mais qui les a rendus tels, et le sont -ils vraiment?... ) comprennent enfin tout le bien qu'on leur veut par les « réformes» qui vont, bien entendu, toujours « dans le bon sens ». Par exemple, elles passent prudemment, sans les voir, à côté des milliards (planqués où ?), dont on parle bien peu, et qui ne rentreront jamais dans les caisses (vides?) de l'Etat. Le plus rationnel est de ponctionner les moins riches, qui sont les plus nombreux, et qui n'ont guère qu'un gilet pour se défendre. Et il leur sera demandé d'avantage d'efforts pour être de bons citoyens conscients et sauver la planète en même temps que l'économie intouchable. Les dirigeants et meilleurs bénéficiaires de cette économie sont, par nature et fonction, d'excellents citoyens, les « premiers de cordée » qui font avec amour ruisseler l'abondance. D'eux, on ne doit rien exiger de plus. La logique de l'ensemble est parfaite.<br /> A moins qu'on ne s'aperçoive que, comme dit mon excellent voisin de Lesches en Diois qui a du bon sens, « le ruissellement, en réalité, va plutôt vers le haut ». Et qu'on en tire quelques conclusions logiques. Sans oublier, de préférence, autrement que dans les mots et les théories, le respect d'autrui et la dignité de chacun et de tous.<br /> Qu'on veuille bien m'excuser pour toutes ces évidences sommaires.<br /> Gérard Jaffrédou.<br /> 5.XII. 2018
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E
Je suis amusé par la réflexion de ton voisin sur le ruissellement qui irait plutôt vers le haut. Quand on habite la montagne, on sait que la pluie arrose d’abord les sommets. Et, dans notre société, ce sont effectivement ceux qui ont le rang le plus élevé, qui sont les mieux servis. Cela signifie qu’il manque chez nous d’horizontalité et d’égalité : ce qui fait le lit de la toute-puissance. C’est l’horizontalité qui offre un espace aux corps intermédiaires. Et la politique, en un sens, consisterait à conjuguer horizontalité et verticalité. Mais en privilégiant fortement l’horizontalité, c’est-à-dire, en prenant le contrepied d’une politique de toute-puissance, les gilets jaunes contribueraient également à contrarier l’émergence du politique. En fait, nous ne pouvons offrir un véritable espace pour le politique que si nous retrouvons la parole. Mais cela n’est possible que si les uns et les autres sortent de la violence réelle ou symbolique. Pour cela il faut savoir, comme le suggérait Bernard Beaudonnet, que les gilets jaunes ont plus besoin de reconnaissance que de pain pour pouvoir entrer dans le jeu commun.
J
Bonjour Etienne,<br /> <br /> Excuse -moi de ne pas avoir lu ton blog.<br /> Les Gilets Jaunes ont certainement raison sur le fond mais à un moment donné il faut arriver à contrôler le mouvement.<br /> La situation s’aggrave et me fait très peur.<br /> Je me demande comment on en est arrivé à " fabriquer " des personnes qui n'ont plus de limites verbales et physiques ... Il me semble qu'il y a une responsabilité collective à cette perte de valeurs. Qu'ai-je raté dans mes contacts avec les jeunes, les moins jeunes pour qu'on ait perdu toute notion de respect de la vie humaine, des institutions ?<br /> Il est grand temps de revoir notre manière d’envisager les conséquences des programmes TV, des jeux vidéo.<br /> De repenser aussi cette notion que " tout se vaut " : un chien en plastique de Jeff Koons comme un Rembrandt ...<br /> De stopper les déchaînements de consommation à outrance " Black Friday " ...<br /> <br /> Courage à tous et souhaitons-le-nous moins pire.<br /> Amitiés.
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E
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur ce mouvement. Notre président est trop technocrate, mais il n’est pas assez proche des gens. Or pour beaucoup, c’est moins de pain dont ils ont besoin, que de reconnaissance. Mais avec le déchaînement Il de violence, je ne sais pas trop comment on pourra en sortir. Chez les filets jaunes, plus personne n’est vraiment responsable. Or, pour parler (car il faudra bien arriver à parler), il faut être responsable. Il faut même se sentir responsable de la violence destructrice et ne pas se disculper en la rejetant trop facilement sur les seuls casseurs. Enfin, espérons que le pire ne soit pas le plus sûr. En tout cas, merci de ta réaction.
B
Merci Etienne de m’avoir fait passé ce texte de Paul Gravillon, avec lequel je suis bien sûr d’accord, même si le sens d’une ou deux phrases m’échappe un peu.<br /> <br /> Bernard Beaudonnet
Répondre
D
Je trouve le texte de Paul Gravillon très intéressant mais il n'est pas toujours facile à comprendre.
H
Du point de vue politique, j’estime que l’erreur majeure de notre président est de ne pas avoir accompagné sa réduction pertinente des charges des entreprises d’une aggravation sévère de l’impôt sur les héritages qui est la source principale des inégalités dans notre pays. Il aurait échappé au qualificatif de président des riches. Maintenant c’est l’insurrection et ses désordres dont on ne peut sortir que par la dissolution de l’Assemblée nationale.<br /> <br /> Amitiés à chacun<br /> <br /> Hugues Puel
Répondre
E
Personnellement je n’ai pas d’avis sur les propositions d’Hugues. D’autres, plus avisés que je ne le suis, en ont sans doute.
P
Je suis étonné que personne n'ait évoqué l'importance du rôle des médias dans les rapports humains d'aujourd'hui et ce que Mac Luhan disait : le vrai message c'est le contenant davantage que le contenu, Internet bouleverse de fond en comble ce qui se passe entre les gens, à la fois absents à leur environnement immédiat et présents à ce qui est le plus lointain, mais aussi le plus impersonnel, réaction de foule et, en même temps de solitude et d'individualisme, personne ne représente personne et tout le monde parle au nom de tous, aucune représentativité possible, aucun corps intermédiaire, aucune démocratie possible, c'est à la fois la masse et la solitude. Quant à l'expression elle est celle de l'anonymat à grande échelle, il n'y a plus de vraies rencontres mais seulement des réseaux. Les grandes manifs ont cédé le pas à des hordes qui ne savent et ne peuvent s'exprimer que par la violence : des petits pères tranquilles se découvrent soudain sous les défroques de chemises noires fascistes, pardon : de gilets jaunes, la triste couleur des traîtres de jadis. Tel porte-parole (il n'y a plus de porte-drapeaux) déclare tranquillement aux media qu'il ne répond plus de rien pour le prochain week-end, tout devient plus problématique et incontrôlable qu'un match de foot et ses supporters hystériques. C'est une société du spectacle où l'on n'agit plus, on se donne en spectacle, Mac Luhan distinguait les médias chauds des médias froids, aujourd'hui on est les deux à la fois dans la plus grande confusion et le Président n'est plus qu'un mouton noir, on a voté pour lui et voilà qu'il devient un vulgaire bouc émssaire sur lequel on crache comme on le faisait du Christ en sa passion. La société n'est pas malade, elle est médiatisée, la raison ne dialogue plus elle salive des soliloques technocratiques enfermés dans leur solipsisme creux où personne n'écoute plus personne : la raison sonne creux. Et l'amour ? Qu'est-ce qu'il fait l'amour ? Il fait des graffitis énormes sur l'Arc de triomphe et il piétine le soldat inconnu parce qu'il n'est plus l'amour, parce qu'aucun de ces graffiteurs n'a été capable d'écrire "Je t'aime !".
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E
Merci d’ouvrir un nouveau débat en faisant intervenir le secteur des médias que vous connaissez bien et qui est complètement bouleversé par internet. Le corps finit par passer à la trappe et avec lui l’environnement immédiat. Vous soulevez des problèmes importants et même essentiels. Le sujet, dont l’émergence est si fondamentale, en vient à être absorbé par une foule irresponsable et l’échange entre les gens est médiatisé comme vous dites si bien que l’amour est illusoire. Décidément votre texte ouvre un nouvel espace à la discussion qui dépasse de loin le problème des gilets jaunes. Mais, en même temps, il élargit considérablement la réflexion sur les gilets jaunes eux-mêmes.<br /> Personnellement je pense pourtant qu’il faut faire avec internet et le numérique en général. Comment ? C’est tout ce qu’il reste à explorer.
B
Bonjour à tous<br /> Le texte du blog traite en effet d’un sujet très important ; son sens, présenté plus simplement dans le mail de rappel d’Etienne, montre clairement cet aller-et-retour nécessaire et fructueux entre la raison et l’amour qui est reconnaissance inconditionnelle de l’autre dans son unicité, sa complexité et ses contradictions.<br /> Ce qui se passe en ce moment dans notre pays, qui était en germe depuis un certain temps déjà, en est une illustration parfaite. On assiste, en effet, à une opposition radicale entre les « élites » et la technocratie qui engagent des réformes avec un regard présenté comme rationnel et universel, à bien des égards d’ailleurs, de mon point de vue, difficilement contestable ( volonté clairement affichée de poursuivre en l’amplifiant l’aventure Européenne, recherche de comptes équilibrés réformes de long terme pour résorber le chômage de masse en France, lutte contre le dérèglement climatique notamment, tous ces éléments étant d’ailleurs liés…) et une partie importante des citoyens que les « élites » ne voyaient plus. Or ces citoyens délaissés et un peu méprisés appellent à être reconnus comme des êtres humains à part entière et donc d’une certaine façon à être aimés tels qu’ils sont et avec leurs difficultés quotidiennes que les gouvernants ne connaissent pas. L’élite technocratique a oublié que le citoyen quelque il soit a besoin de reconnaissance dans tout ce qu’il est et qu’il sera plus facile de dialoguer avec lui et de le faire évoluer vers un regard plus universel et donc plus rationnel s’il est d’abord reconnu et d’une certaine façon aimé. Si ce souci du plus faible avait été davantage présent dès le lancement d’un important programme de réformes, celui-ci aurait pu être mené plus facilement, avec une participation plus active de tous, et avec moins de souffrance.<br /> C’est là qu’apparait la complémentarité entre la raison universelle et la reconnaissance de chacun dans ses particularités et ses aspirations légitimes.<br /> En particulier, on touche là de près à la difficulté qu’il y aura à réussir, dans les temps, les réformes nécessaires pour limiter le dérèglement climatique : la raison universelle nous dit clairement, à travers l’analyse scientifique, ce qu’il faut faire mais les actions à mener doivent toucher tout le monde avec justice sans oublier que celui qui pollue le plus est en général le plus riche ; il y a donc nécessité que chacun sache reconnaitre l’autre avec ses difficultés et l’intégrité de sa personne pour pouvoir agir justement et efficacement ; cela est en définitive un regard d’amour sur l’autre à l’opposé du comportement individualiste qui prévaut souvent dans nos sociétés modernes et qui risque de les mener à leur perte.<br /> Voilà quelques réflexions sur ce qui se passe actuellement en France à la lumière du texte d’Etienne…<br /> Amitiés à tous.<br /> Bernard Beaudonnet
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E
Bernard, je me retrouve tout à fait dans ce que tu dis. Et, d’une certaine façon, plus que je ne l’ai fait moi-même, tu soulignes que les manifestants ont plus besoin de reconnaissance que de pain. En ce sens, tu fais apparaître une proximité entre mai 68 et les événements actuels. En 1968, en réclamant le droit à la parole, les manifestants soulignaient l’exigence d’une reconnaissance des citoyens, non plus comme de simples individus mais comme de véritables sujets.
E
Les événements qui se passent actuellement sont graves. Les intentions des gilets jaunes peuvent être entendues face à un pouvoir trop technocratique. Mais la situation actuelle peut nous faire courir les plus grands dangers.<br /> Le plus grand danger par rapport à la violence, c’est de mettre cette violence entièrement du côté des casseurs. Les gilets jaunes, quoi qu’ils en disent, sont les premiers responsables : il faut qu’ils le sachent et qu’ils en prennent la responsabilité. Sinon, nous allons entrer dans des mouvements de violences incontrôlables.
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G
Bien d'accord.<br /> <br /> Et certaines postures religieuses n'imprègnent pas leur vision du monde d'une forte rationalité ni d'un grand respect d'autrui. <br /> <br /> Bon dimanche à nouveau. Ici il s'annonce gris, crachineux, plutôt froid.<br /> <br /> Gérard
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E
Oui, c'est vrai. Personne n'échappe à ces insuffisances y compris les religieux eux-mêmes. Ce qui est problématique.
G
Je ne sais si c'est un pas de plus.<br /> <br /> Tu me portes à exprimer une idée (trop ?) simple qui m'accompagne depuis longtemps, issue de constats répétés. Les meilleures actions sont celles qui sont imprégnées d'amour - disons pour éviter les grands mots : de chaleur et de respect d'autrui, et tout à la fois bien pensées, fondées sur une analyse réelle et juste. (Il n'est pas mal non plus d'y avoir été poussé par des relations qui ne sont pas loin de l'amour et restent dans le raisonnable...). Cette combinaison mystérieuse entre "l'amour" et la "raison" -pour reprendre tes termes- est ce qui crée de l'humanité, ou la perpétue, ou la restitue. On peut trouver quelques exemples. On trouve plus facilement les exemples du contraire : l'absence de "raison" ou "d'amour" ou des deux à la fois conduit immanquablement à la barbarie.<br /> Je reste convaincu que les religions, du moins celle que nous connaissons le moins mal et qui nous a fraternellement réunis, si elles restent fondées sur leur message central (qui tient en peu de chose), sont de ce point de vue, vitales. Ce qu'on y ajoute et tue la raison ou ignore "l'amour" "vient (assurément) du Malin".<br /> <br /> Ceci dit, je suis bien conscient que je n'ajoute pas, quant à moi, grand chose au débat.<br /> Bon dimanche !<br /> Gérard
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E
Tu as raison et c’est bien ce qui m’a amené écrire cet article. Les grandes dictatures n’imprègnent pas leurs actions d’un grand amour. Et, en France, aujourd’hui, l’excès de technocratie va à l’encontre de la proximité des gens et de leurs besoins les plus concrets. Mais le mot amour est tellement usé que j’ai failli ne pas l’utiliser. En tout cas, le vrai amour doit comporter beaucoup de respect.<br /> Bon dimanche à vous deux !
P
La difficulté, en Occident, est de ne pas faire d'exclusive quand on oppose deux notions mais de les tenir ensemble, comme vous le faites en remplaçant la contradiction par la dialectique. Vous montrez la richesse de cette volonté d'inclure plutôt que d'exclure car alors on se contente de supprimer l'un des termes du problème : on ne résout pas le problème on le supprime. Je pense que cette tournure d'esprit est trop ancrée dans nos mentalités pour avoir des chances de changer cette référence dualiste. A cette habitude de penser s'ajoute la difficulté de concevoir l'affectif à l'égal de la raison. Et j'en reviens souvent à la formule de Pascal : "Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas" : on n'a jamais mieux exprimé le propre de la pensée humaine. Toutes mes amitiés, Paul Gravillon.
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E
Je vois que nous sommes tout à fait sur la même longueur d’ondes et vous vous exprimez avec plus de précision que je ne l’ai fait moi-même, lorsque vous dites qu’il faut savoir remplacer la contradiction par la dialectique. Et, sur ce point, Pascal est notre maître à tous car d’emblée il associe le cœur et la raison. Et cela, il le fait, même à l’intérieur de la connaissance elle-même, car il prétend que la logique rationnelle tournée vers la maîtrise n’est rien si elle n’accepte pas de recevoir dans l’intuition.<br /> En tout cas merci.
C
Cher Etienne ,<br /> <br /> J’ai lu ton blog, mais vraiment cela me semblait trop formel , compliqué et discutable à perte de vue, pour<br /> <br /> pouvoir y répondre …<br /> Par contre , j’ai beaucoup aimé ta conclusion et là desssus je suis toujours d’accord pour discuter avec toi .
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E
Merci Claire d’avoir répondu à mon blog. Pour mon égo, j’aime bien quand les autres sont d’accord avec moi. Mais, dans la réalité, la critique est souvent préférable parce qu’elle me fait avancer. Tu as raison, au moins pour une part, dans les propos que tu m’adresses. Je pense en particulier que l’ai eu tort de partir d’un film compliqué que la plupart ne connaissent pas. Et mon interprétation n’est pas tout à fait certaine. Ce que je voudrais retenir, c’est que la vie conjugue tout le temps en associant les contraires : la vie et la mort, la connaissance et l’amour, le jour, la nuit… Nous le reconnaissons facilement dans l’abstrait mais pas toujours dans la vie.
D
Bonjour Étienne.<br /> Tu n'es pas le seul à voir son blog sans réponse.<br /> Pour répondre, il faut avoir le temps.<br /> Pour prendre mon exemple.<br /> Mon dictionnaire de toponymie de la Région Centre-Val de Loire, est copié à environ 80 % pour les noms des communes et des monuments importants, ayant existé, existant, voire à exister.<br /> Ceux qui s'en servent n'ont pas l'honneur de me prévenir. Et pourtant son contenu navigue sur wikipedia en toute tranquillité.<br /> L'important n'est pas de connaitre ceux qui s'en servent, mais le plaisir qu'ils ont de faire partager.<br /> Tel est ton cas. Nous te partageons tous, avec le plus grand plaisir, sans ou avec le producteur.<br /> Très amicalement et fraternellement.<br /> Denis
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E
Mon problème était de ne pas avoir été compris.<br /> <br /> En tout cas, merci de ton amitié.
G
Cher Etienne !<br /> Je réponds rapidement (cette fois-ci) navré de te voir déçu et perplexe.<br /> <br /> Je différais un peu ma réponse, pas seulement parce que je suis dans quelques travaux (qui m'embarrassent un peu), plutôt parce que que craignais d'aligner des considérations trop évidentes. <br /> Je pensais partir de la remarque de Roland Ducret, qui disait qu'en matière d'amour, il connaissait surtout des contre-façons. J'aurais aujouté que l'amour sans une action concrète qui va dans le sens de la justice avec le respect absolu d'autrui est une forte contre-façon, cette action impliquant notamment de la rationalité pour être efficace. Sinon c'est un ensemble de bons (?) sentiments rien de plus, c'est-à-dire bien peu de chose. J'aurais précisé si besoin que l'action qui se prétend juste et se veut efficace, parce que pragmatique, réaliste et revendiquée comme rationnelle, mais néglige de respecter les hommes et les femmes dans leur vie réelle et leur dignité, est une rationalité qui est devenue folle. Et finalement destructrice.<br /> <br /> Si je t'ai bien compris, tu dis cela et beaucoup mieux.<br /> <br /> Bonne soirée, bonne semaine... à la prochaine.
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E
Je suis tout à fait d’accord avec toi. Il n’y a pas d’amour sans justice et pas de réelle justice sans amour, pas d’universalité sans proximité, pas de rationalité dans la gestion publique sans respect de chacun et d’attention à ses besoins concrets. Nous sommes au cœur de la dialectique, pas d’unité sans la dualité, pas de verticalité sans horizontalité, pas de parole sans écoute. Nous sommes finalement des enfants et il nous faut réapprendre à jouer, car la vie est un jeu.
D
Bonjour,<br /> <br /> J’aimerais savoir pourquoi mon dernier blog a suscité peu de réactions. Je pensais pourtant qu’il répondait à une interrogation très actuelle. Souvent les politiques, qu’elles soient nationales, européennes ou tout simplement internationales, empruntent la voie de la technocratie tout entière tournée vers une rationalité qui ne tient pas compte des sujets humains dans leur particularité. Il m’a semblé alors qu’il fallait jouer, pour être plus efficace, entre une dimension universelle que garantit la rationalité et l’empathie soucieuse de proximité que garantit l’amour, sans même se référer à une dimension religieuse. Lorsque je gouverne, je dois aimer les gens à qui je m’adresse. En même temps, la recherche du bien commun doit, pour une meilleure efficacité, être à l’écoute des citoyens dans leur diversité. Dans mon esprit, c’était la condition pour entrer dans une dynamique créative beaucoup plus humaine. Je n’ai pas réussi à me faire comprendre. C’est pourquoi j’aimerais savoir ce que vous en pensez. Le texte du blog est en fichier joint.
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G
Cet article est référencé par google.
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Y
Etienne,<br /> je réponds à ta demande insistante :).<br /> <br /> En lisant ton titre je pense à nous, vivant dans des démocraties « (néo)-libérales » (oxymore pour moi), considérés et incités en permanence à être des individus rationnels, à optimiser notre profit. Dans cette optique, la notion même d’amour perd son sens d’ouverture, se réduit à ce qu’elle n’est pas, la petite part en nous de rationalité.<br /> Mais, déjà, ton titre me dérange car la raison est plus de rapport entre nous que de logique surplombante; elle ne dérive pas d’une (seule) logique qui, pour un mathématicien, n’est pas première comme essai formel de preuve dans un cadre donné.<br /> <br /> Sur ton introduction et particulièrement ta première phrase. Pour moi, le désir est premier, au sens de connaissance et d’abord de pur désir de soi, avant d’être érotisé dans et avec l’autre. Désir comme, par exemple, prolongement du « conatus » de Spinoza dans une visée d’amour où l’un n’a pas de frontière avec le tout. <br /> Ainsi, j’inverserais plutôt ta première phrase en écrivant que le désir se transforme dans l’élan de la vie.<br /> (Est-ce que ce changement n’est plus compréhensible qu’il te faille écrire le contraire pour avoir une chance de convaincre ?)<br /> Et je ne crois donc pas aux deux directions et à la dialectique de St Augustin qui en découle.<br /> <br /> Même type de critique sur l’exemple tiré du film. La raison comme rapport n’a plus le même sens selon qu’elle est optimisation du désir de l’individu dans la norme sociale ou bien qu’elle est recherche de « commun », de connaissance nécessairement commune, de langage commun. Dans cette polysémie, j’ai beaucoup de difficulté à suivre ton argumentation qui joue sur raison et amour comme deux pôles antagonistes et parfois comme niveaux différents.<br /> <br /> Je proposerais une autre « logique » qui ne sous-tend pas une opposition morale, un effort, un combat mais une compréhension de l’amour comme voie naturelle du désir, ne pouvant donc pas « faire perdre la raison », excluant ainsi « la logique paradoxale de l’amour ». <br /> <br /> Quant à la mort, elle est culturellement associée à l’amour puisqu’elle fait partie du questionnement dans le désir de connaissance.<br /> La présenter comme affrontée traditionnellement à l’amour revient à ce cadre dialectique de St Augustin qui aboutit à une morale pratique de moyen terme entre extrêmes dont l’un, la connaissance rationnelle, est inatteignable.<br /> Bien sûr, le désir de se « développer » contenu dans le conatus peut impliquer coopération, comme on le voit dans tout le monde vivant y compris végétal, mais aussi, parfois, guerre. Mais cela revient alors à considérer la contradiction à un niveau non individuel et porter son analyse sur les conditions naturelles de vie ou la confiance entre individus.
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E
J’ai bien fait de te faire réagir par une demande insistante. <br /> Sur le premier paragraphe, je suis d’accord avec toi. C’est bien pour cela que j’ai rédigé l’article. <br /> Par ailleurs, en me référant au mythe de la chute, avec l’arbre de la connaissance, c’est de la connaissance rationnelle que je voulais parler et non simplement de la raison. Et j’ai souhaité faire confiance au mythe, qui me semble se référer à une structure de base, montrant le lien entre le désir de connaître rationnellement le monde et l’homme, et le désir de l’(A)autre, qui s’accomplit dans l’amour. <br /> En ce qui concerne le désir, on peut discuter sur ce qui est premier entre l’élan de la vie et le désir. Sur ce point je suis spontanément bergsonien, en donnant la priorité à l’élan de la vie. Mais je te laisse tout à fait suivre une autre voie<br /> En ce qui concerne le film chinois, j’ai voulu montrer qu’en voulant tout maîtriser à travers une logique rationnelle et universelle, le pouvoir ne laissait pas de place réelle à l’amour, qui joue dans l’individualité, la réciprocité et la proximité. Mais on peut toujours discuter en partant du film tel qu’il est proposé.<br /> Enfin, je ne vois pas d’opposition entre l’amour et la mort, au contraire. Si je donne l’impression du contraire, c’est que je n’ai pas réussi à me faire comprendre.<br /> Cela m’intéresse de me confronter à quelqu’un d’autre, ayant des références qui ne sont pas toujours les miennes. Personnellement c’est volontairement que je me réfère aux mythes parce qu’ils nous présentent les structures fondamentales du fonctionnement humain, qui peuvent être comprises par tout le monde. Je ne suis pas volontairement Saint Augustin : j’ai simplement voulu attirer l’attention sur une attitude, qui, avec la passion, privilégie la dynamique de la vie. Je suis moins à l’aise avec Spinoza que j’ai étudié mais que je ne connais pas vraiment.<br /> En tout cas merci pour ta prestation très personnelle.
P
Je voudrais savoir si je peux utiliser le nouvel article de ton blog pour un groupe dans lequel je fonctionne. ( sur téléphone)
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D
Cela ne pose aucun problème, au contraire (mail).
H
La raison nous permet d’affronter l’immanence du temps qui passe, tandis que l’amour nous ouvre sur la transcendance. ,<br /> <br /> Il me semble que ce n’est pas très éloigné de ta position.<br /> <br /> Amitiés
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E
Oui je suis d’accord avec toi parce que la transcendance s’exprime dans le rapport à l’autre et, en particulier dans l’amour.<br /> Bien amicalement et merci pour ta réaction.
I
J'ai aussi souligné qu'il fallait distinguer, dans le mythe de la chute, arbre de la connaissance, qui peut engendrer la toute-puissance, et arbre de vie, qui fait jouer ensemble raison et amour de l'(A)autre..
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I
Je suis inquiet par rapport à ce blog qui suscite très peu de réactions. Sans doute est-ce de ma faute. Mais, en même temps, lorsque je me relis je trouve que des points importants sont soulignés. A savoir que :<br /> - l’homme est un être historique et se constitue dans le temps<br /> la vie est un jeu et l’homme lui-même se fabrique historiquement par le jeu<br /> - il y a un jeu entre la raison et l’amour de l’autre, comme entre la justice et l’amour lui-même<br /> - raison et amour de l’autre ne fonctionnent pas au même niveau bien qu’ils soient amenés à jouer ensemble<br /> - la raison vise l’universel et recherche la maîtrise alors que l’amour est dans le dessaisissement, dans l’accueil du don de la vie et de sa transmission<br /> - le passage par la mort (au mois symbolique) permet de passer à un autre niveaau<br /> - …
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E
Les 25 plus belles citations d’amour pour déclarer sa flamme<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> 25 <br /> 25 belles citations d’amour pour déclarer sa flamme © Illustration Luna Joulia<br /> Une belle citation peut rendre votre déclaration d’amour bien plus romantique. Qu’elles soient d’auteurs célèbres ou qu’il s’agissent de simples proverbes, découvrez 25 belles citations d’amour qu’on aimerait s’entendre déclamer.<br /> BEYONCÉ<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « Il n’y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d’exister pour quelqu’un. »<br /> Beyoncé<br /> SIMONE SIGNORET<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « Le secret du bonheur en amour, ce n'est pas d'être aveugle mais de savoir fermer les yeux quand il le faut. »<br /> Simone Signoret<br /> PROVERBE AFGHAN<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « La magie du premier amour est d'ignorer qu'il puisse finir un jour. »<br /> Proverbe afghan<br /> MICHEL MORGAN<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « Le bonheur existe. Il est dans l'amour »<br /> Michel Morgan<br /> SERGE GAINSBOURG<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « L'amour est un cristal qui se brise en silence »<br /> Serge Gainsbourg<br /> TONIE MARSHALL<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « L'amour, c'est un moyen comme un autre de priver quelqu'un de sa liberté »<br /> Tonie Marshall<br /> YVES DUTEIL<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « L'amour c'est quand le temps se transforme en mémoire et nous fait le présent d'un passé plein d'espoir »<br /> Yves Duteil<br /> ALFRED DE MUSSET<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais onaime. »<br /> Alfred de Musset<br /> SERGE GAINSBOURG<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « La vie ne vaut d'être vécue sans amour. »<br /> Serge Gainsbourg<br /> ARTHUR RIMBAUD<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « L'amour est à réinventer.<br /> Arthur Rimbaud<br /> JEAN DE LA FONTAINE<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « Amour, amour, quand tu nous tiens, on peut bien dire : Adieu prudence. »<br /> Jean de La Fontaine<br /> PAUL LÉAUTHAUD<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « L'amour, sans la jalousie, n'est pas l'amour. »<br /> Paul Léauthaud<br /> WILLIAM SHAKESPEARE<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « Ce que l’amour peut faire, l’amour ose le tenter. »<br /> William Shakespeare, dans « Roméo et Juliette »<br /> DANIEL PENNAC<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « L’amour rend aveugle. L’amour doit rendre aveugle ! Il a sa propre lumière. Eblouissante. »<br /> Daniel Pennac<br /> MADAME DE STAËL<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « L'amour est un égoïsme à deux »<br /> Madame de Staël<br /> MARCEL ACHARD<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « L’amour, c’est être toujours inquiet de l’autre. »<br /> Marcel Achard<br /> HONORÉ DE BALZAC<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « L'amour est un trésor de souvenirs. »<br /> Honoré de Balzac<br /> ANATOLE FRANCE<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « En art comme en amour, l'instinct suffit. »<br /> Anatole France<br /> GABRIEL GARCIA MARQUEZ<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « L’amour aussi ça s’apprend. »<br /> Gabriel Garcia Marquez<br /> TRISTAN BERNARD<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « Ce qui ressemble à l’amour est toujours de l’amour. »<br /> Tristan Bernard<br /> SAINT AUGUSTIN<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « La mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure. »<br /> Saint Augustin<br /> VIRGILE<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « L'amour triomphe de tout. »<br /> Virgile<br /> ANDRÉ GIDE<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « Le plus grand bonheur après que d'aimer, c'est de confesser son amour. »<br /> André Gide<br /> PIERRE CORNEILLE<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « La raison et l'amour sont ennemis jurés. »<br /> Pierre Corneille<br /> ANDRÉ BRETON<br /> <br /> © Illustration Luna Joulia<br /> « L'amour est toujours devant vous. Aimez. »<br /> André Breton
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R
Ce dictionnaire contient 33 citations et proverbes : L'amour et la raison.<br /> La raison et l'amour adoucissent nos mœurs, comme une fiancée en robe souple d'amour-propre, avec le plaisir pour devoir. <br /> Citation de Francis Picabia ; Choix de poèmes (1947)<br /> J'ai toutes les raisons de t'aimer. Il me manque la déraison. <br /> Citation de Robert Mallet ; Apostille ou l'amour et le futile (1972)<br /> Il n'y a de vrai au monde que de déraisonner d'amour. <br /> Citation de Alfred de Musset ; Il ne faut jurer de rien (1836)<br /> Là où l'amour n'existe pas, la raison, elle aussi, est absente. <br /> Citation de Fiodor Dostoïevski ; Les carnets du sous-sol (1864)<br /> On aime par la raison qu'on est aimé, et c'est la meilleure de toutes. <br /> Citation de Mary Sarah Newton ; Essais divers, lettres et pensées (1852)<br /> La raison du plumard est toujours la meilleure. <br /> Citation de Coluche ; La pute (1986)<br /> L'amour n'a aucun sens, et c'est pour cette raison qu'il est sacré. <br /> Citation de Amélie Nothomb ; Hygiène de l'assassin (1992)<br /> L'amour, c'est une chose qui embrouille la cervelle et fait clocher la raison. <br /> Citation de George Sand ; Antonia (1863)<br /> Entre l'amour et la raison, il y a la même différence qu'entre la poésie et la science ! <br /> Citation de Jules Simon ; Le devoir (1854)<br /> Il n'est personne à qui l'amour n'offusque la raison. <br /> Citation de Ménandre ; Les fragments - IVe s. av. J.-C.<br /> La raison est trop faible contre le pouvoir de l'amour. <br /> Citation de Axel Oxenstiern ; Les réflexions sur la raison (1652)<br /> La raison contrarie le cœur, et ne le persuade pas. <br /> Citation de Marie-Jeanne Riccoboni ; Les pensées, réflexions et maximes (1792)<br /> Le plus difficile en amour, c'est de conserver l'équilibre entre le sentiment et la raison. <br /> Citation de Jean-Napoléon Vernier ; Les fables, pensées et poésies (1865)<br /> Il n'est personne à qui l'amour n'offusque la raison, et l'homme le plus sensé, et l'homme le plus faible d'esprit, sont également exposés à ce malheur. <br /> Citation de Ménandre ; Les maximes et pensées morales - IVe s. av. J.-C.<br /> On n'aime vraiment que lorsqu'on aime sans raison. <br /> Citation de Anatole France ; La vie littéraire (1888-1892)<br /> L'amour est, de toutes les affections humaines, la seule qui résiste à la raison. <br /> Citation de Ménandre ; Des Aphrodisies - IVe s. av. J.-C.<br /> La raison de l'amour, c'est l'amour ; la raison de l'amour, c'est qu'on aime. <br /> Citation de Vladimir Jankélévitch ; Qui suis-je ? (1986)<br /> Quand la raison agit, l'amour a le dessous. <br /> Citation de Jean-François Regnard ; Le joueur (1696)<br /> Pour aimer à un certain degré, il faut une foi profonde, il ne faut pas seulement une raison. <br /> Citation de Henri Lacordaire ; Les conférences de Notre-Dame de Paris (1835)<br /> Un mari qui s'est fait un système de n'aimer que sa femme et d'être aimé de même, doit, pour se conserver cette félicité, n'avoir plus de raison, ni plus de volonté. <br /> Citation de Destouches ; Le philosophe marié, le 15 février 1727.<br /> Ma raison n'a pas assez d'empire, pour m'empêcher d'aimer ce que mon cœur admire. <br /> Citation de Thomas Corneille ; Le geôlier de soi-même, IV, 2 (1655)<br /> L'amour, quand la raison le tempère, est une chose douce. <br /> Citation de Carlo Goldoni ; Molière, V, 1 (1751)<br /> La raison d'aimer, c'est l'amour. <br /> Citation de Antoine de Saint-Exupéry ; Citadelle (posthume, 1948)<br /> Que signifie d'étreindre quelqu'un, si on ne l'aime pas à en perdre la raison ? Mieux vaut aimer l'insaisissable, l'inaccessible, un souvenir. <br /> Citation de Marcel Jouhandeau ; Le portrait de Don Juan (posthume, 1981)<br /> C'est un grand malheur de se faire aimer, avant qu'on est assez de raison pour se faire craindre. <br /> Citation de Madeleine de Scudéry ; Les choix de pensées, De l'amour (1766)<br /> Un amour violent aux raisons ne s'amuse. <br /> Citation de Mathurin Régnier ; Élégie Zelotypique, 102 (1604)<br /> Aimer à perdre la raison, aimer à n'en savoir que dire, à n'avoir que toi d'horizon, et ne connaître de saisons, que par la douleur du partir, aimer à perdre la raison. <br /> Citation de Jean Ferrat ; Aimer à perdre la raison (Louis Aragon)<br /> L'amour toujours n'attend pas la raison. <br /> Citation de Jean Racine ; Britannicus, II, 2, le 13 décembre 1669.<br /> Raisonner sur l'amour, c'est perdre la raison. <br /> Citation de Stanislas de Boufflers ; Le cœur, Poésies diverses (1813)<br /> Il y a toujours un peu de folie dans l'amour, mais il y a toujours aussi un peu de raison dans la folie. <br /> Citation de Friedrich Nietzsche ; Ainsi parlait Zarathoustra (1885)<br /> Personne sans raison plus que suffisante ne doit être privé de son droit en amour. <br /> Citation de André le Chapelain ; De Amore, VIII - XIIe siècle.<br /> Si c'est la raison qui fait l'homme, c'est le sentiment qui le conduit. <br /> Citation de Jean-Jacques Rousseau ; Julie ou La nouvelle Héloïse (1761)<br /> Si la raison est le plus grand de tous les biens, l'amour est le plus grand de tous les maux. <br /> Citation de Madeleine de Scudéry ; Les choix de pensées, De l'amour (1766)<br /> www.mon-poeme.fr<br /> Didier Glehello<br /> Résidence Captal C401<br /> 6, rue François Legallais<br /> 33260 La Teste (Gironde, France)
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F
Merci Etienne pour cette stimulation, raison/amour qui est en plein dans les tensions de la vie de chacun, je crois... Tenir ensemble ces deux pôles, oui, mais pas évident dans le quotidien des relations... Tu dis que la raison tend à l'universel, ok, analyser et comprendre au-delà de toute expérience particulière. Et je pense que l'amour par contre tend plutôt au particulier, à l'unique parfois et en tout cas à des relations/tensions personnalisées, qui peuvent alors être créatrices ou destructrices, ouvrir plus large ou au contraire enfermer et fermer sur la priorité des comportements relationnels... certainement probablement le christianisme comme tu dis ouvre à une croix, à un croisement entre un bras de raison et une poutre d'amour.... Mais qui crucifie quand-même... et alors c'est l'appel au souffle de l'Esprit qui aide à tenir et à concilier... "entre tes mains je remets mon esprit"....<br /> Mais bon, intéressant de réfléchir à ce qui fait le tissu de la vie quotidienne de nos relations... et à concilier tout ça dans un vécu, souffert souvent....<br /> A la prochaine.... Francesco
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E
Merci Francesco pour ta réaction rapide. Comme tu le dis, il y a bien un croisement entre une raison universelle et un amour qui tient compte des situations personnelles. Et peut-être est-ce là que vont se présenter les souffrances d’un chemin de croix, qui susciteront l’appel à l’Esprit. <br /> Pour moi, l’Esprit, il est déjà dans l’amour et, au-delà, il est l’Amour lui-même, la Vie qui se donne pour être partagée.<br /> Sans aller jusqu’aux sommets où tu nous entraînes, l’idée d’une nécessaire conjonction entre la raison et l’amour permet de comprendre les difficultés auxquelles s’affronte la politique de Macron. En effet la raison est bien mise en œuvre dans ses projets mais il manque, au moins apparemment, cette bienveillance qui tient compte des problèmes concrets de chacun.
O
Merci à Olivier pour son rôle efficace d'intermédiaire.<br /> <br /> Appuyer sur son nom pour entrer dans son blog de blogs.
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