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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 16:57

La Tour de Babel


Babel et la genèse des révolutions

 

Les courants révolutionnaires qui secouent, en ce moment, la Tunisie, l’Égypte et une partie du monde arabe nous amènent à nous intéresser à la genèse des révolutions. Or il semble que le mythe de Babel offre un certain nombre de points de repère ; ils font apparaître les différentes étapes, qui conduisent à la confusion et à la violence, puis à une possible explosion de la parole pour un renversement du pouvoir en place. Il suffira, pour le vérifier et le mettre en évidence, de reprendre une à une, et dans la position où elles se trouvent à l’intérieur du texte, les principales phrases du récit.

   

Babel

 "Tout le monde se servait d'une même langue et des mêmes mots.

Comme les hommes se déplaçaient à l'orient,

Ils trouvèrent une vallée au pays de Shinéar et ils s'y établirent.

Ils se dirent l'un à l'autre : "Allons ! Faisons des briques et cuisons-les au feu".

La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier.

Ils dirent : "Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour

Dont le sommet pénètre les cieux !

Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés par toute la terre !"

 

Or Yahvé descendit pour voir la ville

Et la tour que les hommes avaient bâties.

Et Yahvé dit : "Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue,

Et tel est le début de leurs entreprises !

Maintenant aucun dessein ne sera irréalisable pour eux.

Allons ! Descendons ! Et là confondons leur langage

Pour qu'ils ne s'entendent plus les uns les autres."

Yahvé les dispersa de là sur toute la terre

Et ils cessèrent de bâtir la ville.

Aussi la nomma-t-on Babel,

Car c'est là que Yahvé confondit le langage de tous les habitants de la terre

Et c'est là qu'il les dispersa sur toute la face de la terre.

 (Bible de Jérusalem, Genèse XI — 1 à 9)

 

Enracinement dans la communauté

   Tout le monde se servait d'une même langue et des mêmes mots. 

 

La langue est comme une mère. En un sens, elle constitue la communauté et la prépare à engendrer la parole en chaque individu. Toute communauté est fondée sur un dialecte ou sur une langue commune. Et lorsque le mythe nous parle d’une même langue et des mêmes mots, il souligne avec force l’enracinement dans la communauté. C’est pourquoi lorsqu’on interdit certains dialectes, ce sont des communautés que l’on assassine, en détruisant leur capacité de fécondation des individus pour donner naissance à des paroles originales et irremplaçables.

 

La standardisation des comportements

  Ils se dirent l'un à l'autre : "Allons ! Faisons des briques et cuisons-les au feu".

 

La communauté est du côté du même, comme l’indique son étymologie, qui attire l’attention sur ce qu’il y a de commun entre tous ses membres. Ici, la force de l’apprentissage est dans le mime ou l’imitation. Les enfants tendent à copier les comportements de leurs parents, à utiliser leurs mots et à hériter de leurs savoir-faire. Les recettes de cuisine passent d’une génération à l’autre et l’art de bâtir s’inscrit dans une parfaite continuité. Dans la vallée de Thônes en Haute-Savoie, les enfants construisaient eux-mêmes leur chalet et le recouvraient des mêmes tavaillons, faits de lamelles de bois, un peu comme les briques cuites au feu de la cité idéale de Babylone.

 

La toute-puissance du pouvoir et la confusion du religieux et du politique

  Ils dirent : "Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour

Dont le sommet pénètre les cieux !

 

Ici la religion est transmise avec la langue et les dieux paraissent habiter avec les hommes. Souvent, mais pas toujours, ils sont engendrés par les hommes eux-mêmes et constituent des modèles symboliques à imiter. Auréolés de toute-puissance, ils développent l’envie des politiques, qui vont chercher à s’approprier le ciel. De la toute-puissance des dieux, on passe à la toute-puissance des hommes et si ceux-ci construisent des tours qui pénètrent les cieux, c’est pour s’assurer que la divinité en est absente et pouvoir prendre sa place. Ainsi la religion est instrumentalisée pour asseoir le pouvoir des princes au sein du peuple. Le politique se confond en partie au moins avec le religieux et cette confusion est basée sur un mensonge, qui va donner naissance à l’idolâtrie. Parfois, le religieux n’est pas explicitement nommé, mais il s’insinue tout de même dans le champ politique en sacralisant le pouvoir. Même dans le nazisme, le religieux était fortement présent grâce à la sacralisation de la race et de l’obéissance au chef providentiel.

 

La confusion de la communauté et de la société politique

  Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés par toute la terre !

 

Il faut rester dans la chaleur de la communauté et la société politique n’est rien d’autre que la communauté elle-même. Comme celle-ci, elle va assurer une filiation commune à tous ses « enfants » en engendrant un nom commun. Nous sommes toujours dans la toute-puissance. Normalement, l’insistance est mise sur la transmission du nom qui nous relie à une origine. Ici, c’est la production de ce nom qui est mise en avant : elle signale indirectement l’ambition de s’approprier l’origine comme on cherche à s’approprier le ciel. Ainsi le nouveau nom va transcender tous les autres noms et, d’une certaine façon, la transcendance elle-même va trouver ici sa propre incarnation.

 

L’idéologie totalitaire et la force de la Sécurité

  Et Yahvé dit : "Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue,

Et tel est le début de leurs entreprises ! .... »

 

Pour arriver à la formation d’un seul peuple, il convient d’inscrire dans la langue elle-même une idéologie commune, qui va donner à chacun l’illusion de penser et de parler. En fait ça parle et ça pense bien avant que les individus ne le fassent eux-mêmes. A travers les individus, c’est le pouvoir lui-même qui donne naissance à la parole et à la pensée et leur offre une orchestration inégalée. Ainsi sont muselées en douceur et de manière inconsciente toute pensée et toute parole personnelles. Toute différence tend à être détruite jusque dans la presse écrite ou parlée : journaux et périodiques offrent aux lecteurs les mêmes photos et les mêmes titres, télévisions et radios diffusent inlassablement les mêmes images et les mêmes discours.

 

A l’extérieur, la camisole est beaucoup plus apparente encore. La Sécurité devient toute-puissante. Elle est l’arme suprême du pouvoir.

 

La folie des grandeurs dans des projets insensés

  Maintenant aucun dessein ne sera irréalisable pour eux.

 

Finalement, le pouvoir est pris au piège de sa toute-puissance. Rien ne lui paraît « irréalisable ». Les grands projets qui appauvrissent le peuple et confortent la richesse des puissants fleurissent sur le territoire. Il est fait appel aux plus grands artistes, aux plus grands ingénieurs et aux plus grands architectes. Sans le vouloir, ils vont cacher la misère du pays et accroître de plus en plus les inégalités, en donnant toute la place à un libéralisme exacerbé qui attire les nouveaux riches.

 

Confusion et  violence

  « Allons ! Descendons ! Et là confondons leur langage

Pour qu’ils ne s'entendent plus les uns les autres."

 

Parce que la véritable parole est absente, les pauvres n’existent plus aux yeux du pouvoir. Leurs besoins essentiels ne sont pas satisfaits : ils manquent de pain et sont obligés de rafistoler leurs maisons. Le plus souvent, c’est à eux d’assurer la propreté de leur quartier. Peu à peu ils se trouvent offensés dans leur dignité d’hommes et la situation devient intenable. L’idéologie commune finit par se fissurer, l’incompréhension se développe à tous les niveaux et il suffit d’une étincelle pour passer du désespoir à la violence. De plus en plus, ce sont les jeunes, plus instruits, qui prennent l’initiative de la protestation

 

L’explosion des  différences

  Yahvé les dispersa de là sur toute la terre.

 

Sous l’effet de la violence, la belle unité de façade explose et les différences apparaissent, comme si elles étaient dispersées sur toute la surface de la nation. Ce qui avait été comprimé par l’idéologie interne manifeste désormais son véritable visage. Devant tant d’anarchie, le pouvoir s’affole et la Sécurité réagit. Ce sont alors les blessures et la mort qui font leur apparition. Chacun est épouvanté par la menace d’un véritable champ de bataille. Alors, l’armée, chargée de maîtriser les affrontements guerriers, sort de sa réserve et s’impose comme un arbitre provisoire.

 

Espace libre pour la parole

  Et ils cessèrent de bâtir la ville.

 

Maintenant, les commerçants baissent leurs rideaux, les usines se ferment et les chantiers s’arrêtent. Le pays tout entier reprend son souffle. C’est le temps de la pause, mais d’une pause relative. Pour arriver plus sûrement à ses fins, la violence prend l’arme de la parole. Rassurés les femmes et les enfants se mêlent à la fête jusqu'au jour où les tenants du régime entrent en scène pour revenir à la violence déstabilisatrice. En même temps, des trouble-fête, profitant de l’aubaine ou armés par on ne sait qui, cherchent à piller les appartements laissés vides par les émeutiers et à les détourner des manifestations. Une nouvelle fois, l’armée impose son arbitrage. C’est alors que la parole se répartit en deux camps, chacun surveillant l’autre : celui de la manifestation et celui de la négociation. Le pouvoir défend sa place et la foule mène le combat pour un changement de régime…

 

Arrivera-t-on à séparer le religieux du politique, la communauté de la société citoyenne, pour donner sa place au sujet concret, libre et responsable ? C’est là tout le problème… Seul l’avenir le dira. Il est encore des révolutions qui finissent par renforcer l’asservissement des habitants.

 

Duval Etienne, le 6 février 2011

 

 

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commentaires

I
<br /> <br /> Proposition corrigée d’Ibrahim Beydoun<br /> <br /> <br /> A la place du secrétaire général de la ligue Arabe, il est judicieux et impératif d’élire un Président pour 5 ans renouvelables une fois pour une Suprême Présidence<br /> Parlementaire Arabe : S.P.P.A avec une Constitution Unique pour tous les pays arabes, applicable dans ces points essentiels dans tous les états, principautés ou royaumes confédérés, inspirée<br /> par la constitution de la 5° République Française : 2 mandats de 5 ans pour le suprême présient comme pour les autres chefs d’états élus au suffrage universel. Aucune gouvernance à vie ne<br /> sera autorisée mais les anciens comme en France siègeront au conseil constitutionnel.<br /> <br /> <br /> Ibrahim<br /> <br /> <br /> <br />
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I
<br /> <br /> Merci Etienne de corriger le mot monarque par président élu pour 5 ans renouvelables une fois ce qui colle mieux avec les constitutions démocratiques<br /> modernes.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Je ne sais quoi penser de cette proposition. Le monarque suprême me gêne et je ne sais pas s’il faut<br /> une constitution unique pour tous les pays arabes. Je laisse à d’autres personnes plus averties et plus compétentes le soin de juger de cette proposition, qui peut évoluer si elle est<br /> discutée.<br /> <br /> <br /> <br />
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I
<br /> <br /> Une proposition d’Ibrahim Beydoun<br /> <br /> <br /> A la place du secrétaire général de la ligue Arabe, il est judicieux et impératif d’élire un Monarque<br /> Suprême pour une Suprême Présidence Parlementaire Arabe : S.P.P.A avec une Constitution Unique pour tous les pays arabes, applicable dans ces points essentiels dans tous les états,<br /> principautés ou royaumes confédérés, inspirée par la constitution de la 5° République Française : 2 mandats de 5 ans pour le suprême présient comme pour les autres chefs d’états élus au<br /> suffrage universel. Aucune gouvernance à vie ne sera autorisée mais les anciens comme en France siègeront au conseil constitutionnel.<br /> <br /> <br /> Ibrahim<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La théologie classique elle-même, me semble-t-il,  dit que créer c'est faire exister la chose par elle-même ou même l'univers par lui-même. Autrement dit  le fait d'exister sans Dieu<br /> viendrait de Dieu Lui-même. En fait personne n'est obligé de croire en Dieu mais je suis obligé de reconnaître qu'il y a une limite à ma propre connaissance.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
(
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Vous êtes cordialement invité à visiter mon blog.<br />       <br /> Description : Mon Blog(fermaton.over-blog.com), présente le développement mathématique de la conscience humaine.<br /> <br /> <br /> La Page No-11: BIG BANG !<br /> <br /> <br /> THÉORÈMES DES ORIGINES<br /> <br /> <br /> L'Univers n'a pas besoin de Dieu pour exister /Hawking !<br /> <br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> <br /> Clovis Simard<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> L’article précédent a été publié par :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> www.protection-palestine.org<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> Suite<br /> <br /> <br /> Quant à l’opposition laïcisante, Al Wafd de Sayyid Al Badawi, Hizb Al Ghad » d’Ayman Nour (qui en est issu) et Al Tagamoê de Rifaat Al Saïd, elle ne souhaite pas<br /> plus que la modification des articles de la Constitution qui font barrage à ses ambitions de présenter des candidats à la présidence et d’être représentée de façon conséquente dans les futur<br /> Parlement. Elle accorde toute sa confiance à l’armée et ne paraît pas faire de la levée rapide de l’état d’urgence une de ses priorités.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Mises en garde contre les grèves<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La chute de Moubarak a fait naître des espoirs de transformations sociales au sein de larges secteurs de salariés. Ces espoirs sont d’autant plus grands que la<br /> publication de chiffres sur les fortunes de la famille présidentielle et des ministres-businessmen du gouvernement Nazif (Rachid Mohamed Rachid, Zoheir Garana, etc.) indique la direction dans<br /> laquelle il faudrait aller chercher les budgets nécessaires à l’amélioration des revenus des Egyptiens les plus pauvres.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Des débrayages ont eu lieu dans des secteurs aussi divers que le textile, l’administration publique, les chemins de fer et la sidérurgie. Depuis quelques jours, les<br /> grévistes sont destinataires d’avertissements déguisés de l’armée, diffusés à la télévision ou par les sociétés de téléphonie mobile, priant les « honorables citoyens à unir leurs efforts afin de<br /> faire atteindre à la patrie la rive de la sécurité ».<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ces mises en garde n’ont pas empêché les protestations ouvrières, entamées la veille de la chute de Moubarak, de s’élargir, d’autant que les autorités, de peur<br /> d’une intifada généralisée, se montrent prêtes à faire des concessions (promesses de titularisations massives des personnels précaires, etc.). Toutefois, la propagande officielle, relayée par des<br /> médias publics relookés mais toujours aussi bien disposés envers le gouvernement, pourrait réussir à mobiliser contre les grévistes une partie de l’opinion (les classes moyennes et supérieures,<br /> les commerçants et, plus généralement, le secteur des services). L’effondrement de la Bourse (qui a obligé le gouvernement à suspendre ses activités le 27 janvier), la chute de la valeur de la<br /> livre (-1,3% par rapport au dollar) et la récession qui frappe le tourisme sont utilisés pour souligner les dommages des contestations populaires pour l’économie.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Une transition sous contrôle américain<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> L’hostilité de l’armée à la refondation du régime politique égyptien dessine les limites de la transition actuelle. D’autres éléments encore constituent de sérieux<br /> obstacles à un aboutissement réellement démocratique de celle-ci. Il s’agit, au niveau intérieur, de la pression d’une partie des classes possédantes, favorables à la continuité du système après<br /> le sacrifice du Parti national démocratique (PND) et de quelques proches de Gamal Moubarak, fils de l’ancien président. Il s’agit aussi - et surtout - des pressions des forces de police qui ont<br /> subi une cuisante défaite, symbolisée par l’engagement de poursuites pénales contre l’ancien omnipotent ministre de l’Intérieur, Habib Al Adli et l’ouverture d’enquêtes pour déterminer la<br /> responsabilité des tirs à balles réelles sur les manifestants.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ces forces seraient constituées de 1,7 million d’éléments selon l’opposant nassérien Abdel Halim Qandil (dans son livre « Al Ayyam Al Akhira », les deniers jours),<br /> soit deux fois ceux de l’armée estimés à 800.000 par le Centre arabe d’information. Elles craignent un changement majeur qui mette fin à leurs grands et petits privilèges. Elles ne manqueront pas<br /> de se défendre contre toute refonte des services de sécurité qui réduise leur place centrale dans le système de gouvernance (par exemple, la dissolution de « la Police de sécurité de l’Etat<br /> »).<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Au niveau extérieur, les Etats-Unis suivent avec attention l’évolution de la situation en Egypte. Si Barack Obama a eu l’intelligence réaliste d’encourager la<br /> déposition de Moubarak, c’est qu’il voyait en l’armée le garant d’une mutation politique mesurée, qui élargisse la base du pouvoir - en y associant probablement les Frères musulmans - sans<br /> compromettre les intérêts de son pays au Proche-Orient. L’aide financière que fournit le Pentagone à cette armée continuera de jouer le rôle qu’elle a toujours joué dans la régulation des<br /> relations égypto-américaines : celui d’un instrument de chantage pour faire avorter toute fraternisation de l’institution militaire avec une majorité d’Egyptiens opposés à la suprématie d’Israël<br /> et de son allié américain dans la région.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Du Caire, Yassine Temlali, « Maghreb Emergent »  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
Y
<br /> <br /> Egypte : une « transition démocratique » nécessaire à la survie du régime<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Du Caire, Yassine Temlali, « Maghreb Emergent »<br /> <br /> <br /> publié le samedi 19 février 2011.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 16 février 2011.<br /> <br /> <br /> http://www.maghrebemergent.com/actualite/internationale/2257-egypte-une-l-transition-democratique-r-necessaire-a-la-survie-du-regime.html<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  L’armée égyptienne compte gérer seule la période de transition<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bien qu’elle n’envisage pas de prendre le pouvoir, l’armée égyptienne est déterminée à gérer seule la période de « transition démocratique ». Elle refuse de lever<br /> immédiatement l’état d’urgence et semble considérer les collectifs de jeunes avec lesquels elle a de fréquents contacts comme des simples transmetteurs de ses messages à la population. Elle<br /> rejette aussi l’idée de l’élaboration d’une nouvelle Constitution, préservant ainsi un système politique hérité du règne du président Sadate, dans lequel l’institution présidentielle tient une<br /> place centrale. Les Etats-Unis ne sont pas mécontents de cette reconfiguration mesurée du régime égyptien qui ne compromet pas leurs intérêts en Égypte et au Proche-Orient.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La transition égyptienne, sous la houlette du Haut conseil des forces armées (HCFA), a symboliquement commencé avec la nomination de Tarek El Bichri à la présidence<br /> d’une commission chargée d’élaborer un projet d’amendement constitutionnel qui serait soumis aux électeurs dans un délai de deux mois.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La désignation à cette charge d’un magistrat qui jouit d’une solide réputation d’intégrité se veut un message rassurant en direction de l’opposition traditionnelle<br /> (libéraux, Frères musulmans, etc.) et des collectifs de jeunes issus des contestations lancées le 25 janvier, qui ont été couronnées par la démission du président Moubarak le 12 février dernier.<br /> Il fait suite à d’autres messages affirmant tous la détermination du Conseil de s’effacer de la scène dès la transmission du pouvoir à des civils démocratiquement élus. Si le HCFA n’envisage pas<br /> l’instauration d’un régime militaire, il ne paraît pas décidé pour autant à partager avec l’opposition la gestion de la période de transition. Il a ignoré la proposition de l’Association<br /> nationale pour le changement (Mohamed El Baradei) de former un « quadriumvirat présidentiel », dans lequel il n’aurait, lui, qu’un seul représentant. Il a maintenu à son poste le Chef du<br /> gouvernement, Ahmed Chafik, un ancien général nommé par le chef d’Etat déchu et dont le cabinet (en partie maintenu lui aussi) est moralement responsable du massacre de la Place Al Tahrir, le 2<br /> février 2011.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le HCFA n’a pas accordé d’oreille attentive à la revendication d’élection d’une assemblée constituante, qui rédige une Constitution entièrement nouvelle. Ceci<br /> signifie que le régime présidentiel ne serait pas remis en cause et que seuls seraient modifiés les articles de la loi fondamentale se rapportant aux élections présidentielles et au contrôle<br /> judicaire sur les élections parlementaires (76, 77, 88, 93, 189).<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> L’opposition : divisions et horizons limités<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le HCFA n’a pas levé l’état d’urgence, promettant de le faire « lorsque les conditions sécuritaires le permettraient ». En d’autres termes, il emploie cette même<br /> loi - qui a permis à Hosni Moubarak de gouverner l’Egypte, trente ans durant, dans l’arbitraire le plus absolu - pour s’assurer que la transition reste dans le cadre qu’il lui a tracé. Face à des<br /> revendications démocratiques comme la libération des détenus d’opinion et des manifestants arrêtés depuis le 25 janvier, il se contente de promesses d’« examen des dossiers ».<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le HCFA poursuit l’œuvre de l’ancien vice-président, Omar Souleimane, visant à diviser les forces juvéniles qui ont fait irruption sur la scène politique ces trois<br /> dernières semaines en favorisant leurs composantes les plus modérées qu’il incite à créer un parti. Il considère les collectifs des « Jeunes du 25 Janvier » avec lesquels il a eu des entretiens<br /> moins comme des partenaires que comme des courroies de transmission de ses messages à la population centrés sur l’urgence d’un « retour rapide à la normale ». La confrérie des Frères musulmans<br /> semble plus préoccupée de préparer sa transformation en organisation légale et de rassurer l’armée - et les grandes puissances - sur ses bonnes intentions que d’exiger du HCFA des garanties<br /> concrètes quant à l’issue démocratique de la transition. Décidée à ne pas dilapider le bénéfice de sa reconnaissance quasi-officielle depuis deux semaines (pourparlers avec Omar Souleimane,<br /> participation à la commission de révision de la Constitution, interventions à la télévision d’Etat), elle a réitéré sa décision de ne pas présenter de candidat aux prochaines présidentielles et<br /> réaffirmé qu’elle n’ambitionne pas d’obtenir la majorité aux législatives (elle ne présenterait pas de listes dans toutes les circonscriptions électorales).<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Quant à l’opposition laïcisante, Al Wafd de Sayyid Al Badawi, Hizb Al Ghad » d’Ayman Nour (qui en est issu) et Al Tagamoê de Rifaat Al Saïd, elle ne souhaite pas<br /> plus que la modification des articles de la Constitution qui font barrage à ses ambitions de présenter des candidats à la présidence et d’être représentée de façon conséquente dans les futur<br /> Parlement. Elle accorde toute sa confiance à l’armée et ne paraît pas faire de la levée rapide de l’état d’urgence une de ses pr<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Temps politique et révolution en Égypte<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Si, après la prise de parole, le temps politique est essentiel, on peut encore s’interroger sur l’avenir de la révolution égyptienne. Dans la mesure où, pour ce<br /> temps politique, le rôle essentiel est attribué à l’armée, l’avenir reste très incertain. L’armée, pour conserver son pouvoir, peut très bien s’approprier la révolution et la détourner des<br /> intentions des manifestants. Il lui faudra beaucoup d’abnégation pour se retirer et laisser à d’autres le soin de mettre en forme politique la révolution initiée par la prise de parole. Tout<br /> n’est pas joué, loin de là.<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Avez-vous des problèmes pour voir la totalité des commentaires<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J’aimerais savoir si vous avez de la difficulté à voir la totalité des commentaires. Personnellement il m’arrive souvent d’être bloqué à 34, 30, 45…, sans pouvoir<br /> aller plus loin. Heureusement j’ai l’avantage de pouvoir aller dans l’administration du blog. Après plusieurs manipulations, la situation est rétablie. Mais vous, comment faites-vous ? Si<br /> vous éprouviez de sérieuses difficultés, il faudrait que j’avertisse over-blog.<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Le temps politique<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Oui vous avez raison Danièle, nous restons trop souvent entre laxisme et totalitarisme. Le laxisme apparaît comme une réponse au totalitarisme et le totalitarisme<br /> voudrait nous sortir du laxisme. La révolte de la parole est un premier temps, un temps indispensable. Mais il reste après le temps politique proprement dit, temps de réflexion et de<br /> réorganisation. Le problème de 1968, c’est qu’il y a eu le temps de la parole ; mais il n’y a eu pas eu de temps politique. Mais c’est peut-être là aussi qu’il y a une limite dans<br /> « L’indignez-vous » de Stéphane Hessel : il nous oriente sur l’indignation de la parole, qui, je l’admets, est essentiel, mais il sous-estime peut-être le temps politique.<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> <br /> Merci Charles d’évoquer Monsieur Stéphane Hessel auteur de "Indignez-vous !"(Indigènes<br /> éditions) Titre qui pourrait être pris pour une injonction et nous entraîner dans une cacophonie. Et<br /> bien pas du tout ! c’est peut être celà le miracle Stéphane Hessel.<br /> <br /> <br /> Je me suis donc permise de prélever quelques textes-réponses de Monsieur Stéphane Hessel sur le<br /> tchat http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20110107.OBS5888/tchat-stephane-hessel-c-est-a-nous-citoyens-de-faire-pression.html<br /> <br /> <br /> <br /> « Oui, si l'on se borne à<br /> appeler à l'indignation sans préciser quelles sont les valeurs qu'il s'agit de ne jamais laissé violer, on risque d'ouvrir la porte à des violences irresponsables. Il faut lutter avec énergie,<br /> mais sans manque de respect pour ceux que l'on attaque.»<br /> <br /> <br /> <br /> «Les questions de coexistence entre religions monothéistes sont de tous les temps. Nous espérions avoir surmonté ces<br /> oppositions. ne nous laissons pas décourager »<br /> <br /> <br /> <br /> « Toutes les misères, tous les drames méritent une égale indignation. Chacun ne peut se concentrer que sur ceux<br /> qu'il connaît. »<br /> <br /> <br /> <br /> « Oui, la démocratie n'est jamais assurée et les tendances fascistes ne sont jamais mortes. Il faut nous défendre<br /> et ne pas croire que la France est à l'abri. »<br /> <br /> <br /> <br /> C’est peut aussi ça Babel : une couche de laxisme une couche de totalitarisme. <br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Le mythe est déjà une parole mais une parole qui doit être complétée<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Personnellement je suis heureux lorsque j’arrive à faire comprendre l’intérêt du mythe et, avec toi, une bonne partie du chemin est déjà faite. Si l’on pouvait<br /> parler d’inconscient à propos des événements collectifs et historiques, c’est bien ce mot que j’utiliserais pour en exprimer la nature. Le mythe révèle ce qui est sous-jacent, cette dimension de<br /> la réalité que l’on ne voir pas mais qui est la condition de possibilité pour que ces événements existent, ce qui en constitue le squelette invisible. Le mythe c’est peut-être tout simplement une<br /> des structures du langage dans sa relation avec la réalité. Mais j’en reste là au risque d’être incompétent. Il est déjà une parole mais une parole incomplète, qui passe le relais aux hommes pour<br /> qu’ils lui donnent sa forme définitive.<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Le mythe éclaire mais ne prédit pas l’avenir<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bonjour Etienne,<br /> <br /> <br /> à vrai dire c'est plutôt parce que le parallèle m'a paru limpide que je ne suis pas intervenue. Comme je reste encore assez imperméable à la méthode d'analyse des<br /> mythes, dans un premier temps, je me suis demandée pourquoi Yahvé était venu déranger cette belle entreprise. La réponse était plus loin : "parce que la véritable parole est absente". Le système<br /> totalitaire qu'engendrait la langue unique ne m'était pas apparu instantanément, (alors que je passe mon temps à argumenter pour la préservation des langues (hier l'occitan, aujourd'hui le<br /> français qui est en train de devenir un créole d'anglais et notre façon de penser aussi).<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le mythe révèle les structures profondes et les processus symboliques des événements historiques ; de ce fait, il permet d'une certaine façon, d'en déchiffrer<br /> le sens.<br /> <br /> <br /> En revanche ce qui peut advenir des ces mouvements n'est pas écrit. Je vois que tu es prudent et j'ai remarqué en parcourant internet qu'aucun analyste politique ne<br /> s'y risque.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J'ai en revanche beaucoup de mal avec la lecture de la chute dans le Coran qui me parait sommaire et grossière par rapport aux deux précédents. Je compte sur les<br /> intervenants pour m'éclairer.<br /> <br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> <br /> à demain,<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Oui, le mythe peut nous permettre de mieux comprendre les évènements actuels<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Gérard tu poses la vraie question : le mythe peut-il permettre d’interpréter des événements actuels ? Personnellement je réponds par l’affirmative. Bien<br /> entendu, cela ne saurait nous dispenser de toutes les analyses historiques, sociologiques ou philosophiques. Mais peut-être le mythe se situe-t-il à un niveau plus fondamental : il pose des<br /> questions que les autres disciplines esquivent, des questions liées aux structures symboliques de l’homme et du langage. Ici, d’une manière très générale, il nous met en garde contre une<br /> politique qui s’enfermerait dans le même, une politique qui exclut les différences et l’altérité. Sans doute permet-elle de superbes réalisations, des projets mégalomaniaques parce qu’elle<br /> nourrit la toute-puissance du pouvoir. Mais, à terme, elle ne peut conduire  qu’à la confusion sociale, à tel point que les hommes ne pourront plus s’entendre parce la langue<br /> elle-même ne peut respirer qu’à travers le rapport à l’autre. C’est cette situation qui va précipiter un tel système vers l’effondrement et permettre de passer de la confusion de la langue bridée<br /> par le pouvoir du même à une prise de parole libre des individus, qui est une dimension essentielle de toute révolution. Yahvé n’intervient là que pour signifier que nous sommes en train de<br /> toucher aux fondements de l’humanité asphyxiée et qu’il y a, dans cette humanité, des réflexes qui vont l’amener à retrouver les différences et l’altérité à travers une forme de révolution. Mais<br /> une telle présentation reste très grossière. Le texte nous suggère beaucoup plus de finesse dans l’analyse du processus lui-même.<br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> Un mythe très ancien peut-il servir à interpréter des événements actuels ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Non non, je n'ai pas de désaccord profond. Mais ta proposition d’interprétation, qui m'intrigue, m'a laissé un peu perplexe. De plus je voulais avancer sur un autre<br /> travail.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je veux quand même te répondre rapidement. Je n'ai as été convaincu que le mythe de Babel permette d'interpréter les actuelles secousses du "monde arabe". En tout<br /> cas, je pense que des schémas d'analyse plus directement historiques, économiques et politiques, et sociologiques bien entendu, seraient en l'occurrence plus pertinents, presque suffisants. Mais<br /> comme je connais très mal ces questions, je ne saurais en dire plus.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Quant au mythe lui même, je n'en ai qu'une vision très banale, très commune. Je dirai, quant à moi, que cette prétention à atteindre un universel abstrait qui<br /> s'imposerait à toute l'humanité -pour son bien- est un rêve fou et finalement mortifère. Je mets là-dessous la colonisation du monde par les "occidentaux", le pillage qui s'ensuit, et les haines<br /> consécutives : cela dans le passé (XVème-XXème : pas si loin). Dans le présent, je mets la mondialisation, qui est fondamentalement la soumission du monde entier à la Loi du marché et à<br /> l'uniformisation des esprits et des cultures qu'elle requiert.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La dispersion des hommes et leur division, que le mythe attribue à une décision de Yawhé, signifierait qu'au contraire, l' état de multiplicité est inhérent à<br /> l'humanité, qui doit se débrouiller avec -c'est à dire d'abord surmonter cette situation inconfortable -- sans se pousser du col. C'est à dire sans qu'aucune nation (aussi éternelle et aussi<br /> fille ainée de l'Église se croie-t-elle) s'avise de s'imposer à autrui.(autres versions : Gott mit Uns, in God we trust, etc )<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Évidemment tout cela est bien sommaire et vu à travers ma propre lorgnette.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je ne nie pas l'intérêt des schémas freudiens (que je ne connais pas bien) pour interpréter, à un certain niveau, les faits historiques. Par prudence, je préfère<br /> m'en tenir à ce qu'on peut constater, vérifier, sachant qu'on est dans de l'hypothétique et qu'il faut toujours identifier celui comme tel, car c'est (presque toujours) un point de<br /> départ...inconscient.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Sur Babel, je m'interroge sur le sens exact de la "confusion" (= Babel) qui peut signifier séparations, incapacité à comprendre à distinguer (Badiou dit justement<br /> que nous sommes dans une époque de grande confusion) ; mais qui peut signifier aussi, au contraire (?), mélange, fusion, avec le même résultat : l'incapacité à comprendre, à SE comprendre et à<br /> comprendre tout autre, qui est aboli. .<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Excuse moi pour ces remarques grossières.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je ne savais pas que Derrida voyait dans Babel "le mythe des mythes". Intéressant. Il faudra que j'aille voir ça.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Gérard<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Teotihuacan<br /> <br /> <br /> Description des ruines de Teotihuacan<br /> <br /> <br /> Teotihuacan est situé pas loin de Mexico. C'est le site archéologique d'une ville monumentale construite longtemps avant l'empire aztèque par les anciens occupants<br /> de la région. On pense que la cité florissait entre le premier siècle et le 7ème siècle de notre ère. Quand les premiers Aztèques migrèrent dans la région au 14ème siècle, ils le considèrent<br /> comme site sacré où les dieux s'étaient réunis pour créer le soleil et la lune. Ils l'appelèrent Teotihuacan (site des dieux) et en firent un lieu de pèlerinage. La cité est divisée en deux<br /> sections par une vaste rue, qui s'appelle l'Avenue des Morts. Le nom dériva d'une idée fausse que les grandes structures le long de la rue étaient des tombeaux. Teotihuacan fut désigné site<br /> classé Patrimoine Mondial en 1987.<br /> <br /> <br /> Teotihuacan<br /> <br /> <br /> L'Avenue des Morts, à peu près 4 kilomètres de long, coupe en deux la partie centrale de la ville. L'avenue est placée sous un angle de 15 degrés 24 minutes à l'est<br /> de nord. Le long de l'avenue il y a beaucoup de structures de temples et de palais.<br /> <br /> <br /> La plus grande structure est l'immense pyramide du soleil qui a 63 mètres de haut. La plateforme d'Adosada construite au-dessus de la façade de la pyramide fut<br /> ajoutée plus tard. Elle fait face à l'Avenue des Morts. Elle est construite pour être exactement orientée au soleil couchant les jours où le soleil vient au zénith du ciel à midi.<br /> <br /> <br /> Pyramide du Soleil<br /> <br /> <br /> A l'extrémité nord de l'avenue se trouve la Pyramide de la Lune qui a 46 mètres de haut. Bien qu'elle soit plus petite que la Pyramide du Soleil, c'est une<br /> structure très importante. Elle est construite dans un style typique de Teotihuacan avec des panneaux (tablero) placés sur des murs en pente (talud).<br /> <br /> <br /> http://www.france5.fr/inca-maya-azteque/fr/03-azteque/teotihuacan/description.html<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> <br /> Teotihuacan, cité des dieux au Mexique, qui évoque Babel<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Précautions pour une bonne impression sur le blog<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 1. Faire le texte sur word<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 2. Mettre le titre en taille 14<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 3. Le corps du texte en taille 10<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 4. Copier le texte<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 5. Aller sur le blog en appuyant sur « Ajouter un commentaire »<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 6. Remplir le haut (nom, e-mail)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 7. Coller le texte dans la partie prévue au milieu<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 8. Appuyer dans le bas sur « Publier le commentaire »<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 9. Votre texte ne restera définitivement sur le blog que s’il est validé<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 10. Seul, le responsable du blog peut valider<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Il faut savoir que, pour rester sur le blog, les textes doivent être validés et cela, je suis le seul à pouvoir le faire. J’ai donc été averti par over-blog que tu<br /> avais mis quelque chose. Lorsque je suis allé voir, le texte n’était plus là. Pour le restituer j’ai dû utiliser le message du serveur, qui avait fait disparaître tes gras et tes<br /> soulignements.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En général, Charles, je mets les références pour les textes que je cite. Parfois, peut-être ne sont-elles pas complètes. Alors je m’en excuse et promets de ne pas<br /> recommencer.<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Etienne,<br /> <br /> <br /> il joue à quoi ton overblog ?Le texte que m'inspirait la fable qui, me dis-tu, a d'abord disparu pour être ensuite récupéré par overblog, est devenu à peine<br /> lisible. J'avais pris soin de mettre des mots en caractère gras et souligner les titres, (à ce propos ce serait bien quand tu nous cites un texte de nous en donner les références, ce qui permet<br /> parfois de le resituer dans son<br /> <br /> <br /> contexte), et puis macache walou !Charles<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> L’écriture et le mythe qui sont les mères de la parole<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J’ai toujours pensé que l’écriture était, en un sens, la mère de la parole. Elle peut non seulement en engendrer une, elle peut en engendrer une multitude. Sa<br /> distance est le secret de sa fécondité. Grâce à l’écriture, Socrate nous fait encore parler, et même le mythe de la Tour de Babel, qui est, comme le dit Derrida, le mythe de l’origine des<br /> mythes ; cela signifie qu’il n’a pas fini de nous faire parler, dans les révolutions et ailleurs, probablement parce que sortant de l’indifférencié il nous renvoie à la différence.<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> L’énigme de l’écriture<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Socrate et La Fontaine sur le blog, quelle belle idée, Etienne ! Car notre cher La Fontaine n'a pas manqué de méditer avant nous le Phèdre de Platon et son mythe du<br /> Theuth. Comme le disait Paul Ricoeur dans un interview d'Alain Finkielkraut, et bien avant eux Socrate à Phèdre (275, a    et e) "dés que nous avons l'écriture, nous<br /> avons la distance. Un texte écrit est orphelin, alors qu'une parole orale a toujours son défenseur "à portée de voix".<br /> <br /> <br /> L'écriture est lancée dans le vide à la conquête du quelconque lecteur, et c'est le fait d'être ouvert à quiconque, c'est cela l'énigme de l'écriture : elle a rompu<br /> ses amarres avec le sujet<br /> <br /> <br /> parlant et devient son propre destin. Chaque discours une fois écrit "s'en va rouler de tous côtés" (Phèdre    275,a) répond Socrate à<br /> Phèdre; ainsi de nos "ancêtres", "Vorfahren" disent les allemands, mot-à-mot : "ceux qui roulent avant nous, pour nous.<br /> <br /> <br />     <br /> <br /> <br /> Et pour ne pas me laisser distraire du modeste projet de ce blog, belle mise en oeuvre tout de même, je trouve, de ce que peut être le travail de la parole sur<br />  "le Net", voici celle, plus terre à terre, de Charles Dulin parlant du renouveau du théâtre français dans les années 30 : "Nos réalisations ne seront que la mise en pratique de<br /> nos   recherches immédiates."<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />     Charles Lallemand<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> La Tour de Babel, le mythe de l’origine du mythe<br /> <br /> <br /> Babel : un nom propre d’abord, soit. Mais quand nous disons Babel aujourd’hui, savons-nous ce que nous nommons? Savons-nous qui? Considérons la survie d’un texte<br /> légué, le récit ou le mythe de la tour de Babel: il ne forme pas une figureparmi d’autres: Disant au moins l’inadéquation d’une langue à l’autre, d’un lieu de<br /> l’encyclopédie à l’autre, du langage à lui-même et au sens, il dit aussi la nécessité de la figuration, du mythe, des tropes, des tours, de la traduction inadéquate pour suppléer à ce que la<br /> multiplicité nous interdit. En ce sens il serait le mythe de l’origine du mythe, la métaphore de la métaphore, le récit du récit, la traduction de la traduction. Il ne serait pas la seule<br /> structure à se creuser ainsi mais il le ferait à sa manière (elle-même à peu près intraduisible, comme un nom propre) et il faudrait en sauver l’idiome.<br /> <br /> <br /> La «tour de Babel» ne figure pas seulement la multiplicité irréductible des langues, elle exhibe un inachèvement, l’impossibilité de compléter, de totaliser, de<br /> saturer, d’achever quelque chose qui serait de l’ordre de l’édification, de la construction architecturale, du système et de l’architectonique. Ce que la multiplicité des idiomes vient limiter,<br /> ce n’est pas seulement une traduction «vraie», une entr’expression transparente et adéquate, c’est aussi un ordre structural, une cohérence du constructum. Il y a là (traduisons) comme une limite<br /> interne à la formalisation, une incomplétude de la constucture. Il serait facile et jusqu’à un certain point justifié d’y voir la traduction d’un système en déconstruction…. (Des Tours de<br /> Babel de Jacques Derrida)<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br />    PAROLE DE SOCRATE<br /> <br />             Socrate un jour faisant bâtir,<br />             Chacun censurait son ouvrage.<br /> L'un trouvait les dedans, pour ne lui point mentir,<br />             Indignes d'un tel personnage ;<br /> L'autre blâmait la face (1), et tous étaient d'avis<br /> Que les appartements (2) en étaient trop petits.<br /> Quelle maison pour lui ! L'on y tournait à peine (3).<br />             Plût au Ciel que de vrais amis,<br /> Telle qu'elle est, dit-il, elle pût être pleine ! (4)<br />             Le bon Socrate avait raison<br /> De trouver pour ceux-là trop grande sa maison.<br /> Chacun se dit ami ; mais fol qui s'y repose.<br />             Rien n'est plus commun que ce nom ;<br />             Rien n'est plus rare que la chose.<br /> <br /> <br /> <br /> (Jean de La Fontaine)<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Sur la Parole<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Et alors un homme de lettres dit, "Parle-nous de la Parole".<br /> <br /> <br /> Et il répondit, en disant :<br /> <br /> <br /> "Vous parlez quand vous cessez d'être en paix avec vos pensées;<br /> <br /> <br /> Et quand vous vous lassez d'habiter la solitude de votre coeur vous allez vivre sur vos lèvres, et les sons qui s'en échappent vous servent de divertissement et de<br /> passe-temps.<br /> <br /> <br /> Et souvent vous noyez la moitié de vos pensées sous les flots de vos paroles.<br /> <br /> <br /> Car bien que la pensée soit un oiseau éthéré, qui pourrait déployer ses ailes dans une cage de mots mais ne saurait s'envoler.<br /> <br /> <br /> Certains d'entre vous recherchent les bavards par crainte de rester seuls.<br /> <br /> <br /> Comme ils se sentent mis à nu par le silence de la solitude, ils préfèrent alors le fuir.<br /> <br /> <br /> Et d'autres parmi vous qui parlent, et sans le savoir ni le prévoir de leur bouche sort une vérité dont ils ignorent la portée.<br /> <br /> <br /> Il en est également qui portent la vérité en eux-mêmes, et la transmettent sans passer par la parole.<br /> <br /> <br /> C'est en leur sein que se love l'esprit en silence rythmé.<br /> <br /> <br /> Quand vous rencontrez un ami au bord de la route ou sur la place du marché, que l'esprit en vous anime vos lèvres et inspire votre langue.<br /> <br /> <br /> Que la voix en votre voix parle à l'oreille de son oreille ;<br /> <br /> <br /> Car son âme gardera la vérité de votre coeur comme le palais se souvient du bouquet du vin.<br /> <br /> <br /> Même si sa couleur est oubliée, même si la coupe n'est plus".<br /> <br /> <br /> (Khalil Gibran, Le prophète)<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Les faucheurs de la parole<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Comme tu le soulignes, Charles, la pub fauche le sujet pour parler à sa place. Elle a fait son travail  lorsque ça parle en moi pour susciter un<br /> désir qui n’est pas le mien. Exactement comme dans Babel où la parole du pouvoir est distillée par l’information, la radio et la télévision. Elle fait alors de chacun de petits sujets installés<br /> dans la soumission jusqu’à ce que le brouillage des messages réveille en nous le véritable Sujet qui finit par reprendre la parole qu’on lui a habilement subtilisée. Ou peut-être le clown au nez<br /> rouge, qui ridiculise les brouilleurs ou les faucheurs.<br /> <br /> <br /> <br />
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I
<br /> <br /> Quel beau buste de Philippus, cet  homme de 45 ans environ ! Cherchons son sosie ????<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Certainement pas dans les partants ni dans les contestés, il ne peut être que dans la jeunesse éclairée, attendons pour voir.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ibrahim<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> L'intervention intempestive d'une pub (ça m'arrive souvent !) qui a envoyé mon début de réponse aux oubliettes m'a perturbé au point de confondre à propos des "valeurs universelles" Elie Wiesel<br /> au lieu de Stéphane Hessel que j'écoutais ce matin dans "Répliques" sur France-Culture, répondant à François Zimeray, ambassadeur en charge des droits de l'homme qu'il<br /> était souhaitable de lire avec attention son Indignez-vous et ne pas se contenter du titre. Il passe demain dimanche sur Arte à 15h35,<br /> mais pour ma part à cette heure-là je serai avec mon nez rouge à mon stage mensuel de clowns, nous sommes une quinzaine "en scène" comme tu dis Etienne, ce qui est quand même plus léger que La<br /> Cène, même si le public, après tout, pourrait être le même : il y a quelque chose qui relève du sacré, je trouve, dans le théâtre.<br /> <br /> <br /> Bon, je m'en tiens là car je sens que la pub faucheuse ne va pas tarder !<br /> <br /> <br /> Bon dimanche à nous, Charles<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Buste de Philippus d’Arabie<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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I
<br /> <br /> Philippus l’arabe<br /> <br /> <br /> «  Né en Indumée vers 204- 249, empereur romain de 244 à 249, il célébra le millénaire de Rome en 248 il fut en lutte perpetuelle<br /> contre les usurpateurs, il fut vaincu et tué à VERONE par Décius »<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Lève-toi et marche, Philippus d’Arabie,<br /> <br /> <br /> Empereur par la Rome antique désigné<br /> <br /> <br /> En orient, par le corps consulaire installé<br /> <br /> <br /> Pour gouverner là-bas en force et harmonie !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Selon la grande loi des pouvoirs établis<br /> <br /> <br /> Libres et resposables, justes et engagés<br /> <br /> <br /> En temporel et spirituels éclairés<br /> <br /> <br /> Qui fonctionneraient  telle une symphonie !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Aujourd’hui,  Philippus,  la terre des prophètes<br /> <br /> <br /> Est à feu et à sang, ouragans et tempêtes<br /> <br /> <br /> Menacent ses structures, conçues havres de paix,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Elle appelle au secours ses enfants d’autrefois<br /> <br /> <br /> Philippus tu es un de ceux qui l’ont aimée<br /> <br /> <br /> Envoie lui des élus éclairés comme toi !<br /> <br /> <br /> Ibrahim Le 10 02 2011<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Le sujet concret, lieu de l’articulation<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Comme toi, Ibrahim, j’utilise le triangle et je le déclinerai de la manière suivante : communauté, société et sujet, spirituel, temporel et sujet. Autrement<br /> dit, c’est pour moi le sujet concret, en même temps individu et être social, qui fait l’articulation entre les deux autres réalités. Pour toi, si j’ai bien compris, c’est la symphonie. Peut-être<br /> symphonie de sujets parfaitement à leur place. Dans ce cas, nous ne serions pas très loin, l’un de l’autre.<br /> <br /> <br /> <br />
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I
<br /> <br /> Le triangle corps, cœur, esprit<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pour moi Etienne la séparation du politique du religieux ne satisfait pas ma curiosité de voir s’établir une cité juste et prospère, je préfère revenir au sens<br /> originel du mot politique qui signifierait : gouverner la cité, prévoir et prévenir.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pour cela il faut un pouvoir temporel qui gouverne et un pouvoir spirituel qui prévoit et prévient et les deux travaillant en parfaite harmonie comme dans une<br /> symphonie que le peuple entendra et appréciera et même participera à son élaboration. C’est donc la participation du triangle corps, cœur et esprit qui régit la vie de la nation humaine dans son<br /> ensemble et les pays dans leurs particularités.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Amitiés Ibrahim<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> <br /> Le désert, la source et l’oasis<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Lapsus<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je devrais m’interroger sur mon lapsus et sur ce qu’il signifie. J’avais, dans mon imagination, l’idée d’une scène de théâtre, nettement surélevée : le lieu de<br /> l’acteur qui joue le rôle de sujet. Et je me dis que le théâtre n’est peut-être rien d’autre qu’un forme d’apprentissage au métier de sujet, dans son jeu avec les autres.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Entre nous, la Scène n’est pas la Cène, mais je n’ai rien à dire sur l’interprétation que tu en fais et qui me paraît tout à fait intéressante<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> je viens de rédiger ma réponse qui, semble-t-il, est partie aux oubliettes. Alors je recommence de mémoire, avant que mes mots aient déjà bougé !<br /> <br /> <br /> Etienne merci pur ton écoute.<br /> <br /> <br /> Tu parles "d'avant-scène" dans l'espace intermédiaire,  thème qui t'es cher (et chair), mais moi, je parle de "l'autre scène", comme on dit aux passages à niveau<br /> qu'un train peut en cacher un autre", voire, venant en sens opposé. Et je ne puis ne pas penser, avec ce qu'a nourri la cuture chrétienne de ma jeunesse, à "La Scène", celle de l'eucharistie et<br /> du partage du quotidien dans l'au-delà du quotidien. Celle d'une "communauté" ouverte sur "la société et "le politique" (pas forcément politiquement correct).<br /> <br /> <br /> Communauté qui n'a pas la nostalgie du "retour au pays", telle celle de ces moines Des vivants et des dieux<br /> qui, chacun personnellement, en vient à se dire "mais qu'irais-je faire à retourner dans ma famille, dans mon pays?", communauté qui réalise alors aujourd'hui après hier ce "pourquoi" elle est<br /> là, et qui est tout sauf du prosélytisme.<br /> <br /> <br /> Quant à ton "avant-scène", je me méfie de nos utopies qui ne sont souvent que la construction à partir d'un imaginaire passé. Ainsi des "valeurs universelles" des droits<br /> de l'homme et du citoyen, chères à Elie Wisel. Elles sont issues de la philosophie des Lumières du XVIIIème siècle européen. Mais "universel" ne veut pas dire "unique", sauf peut-être en<br /> espéranto !<br /> <br /> <br /> Charles<br /> <br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> Overblog préente cet article du blog : http://www.over-blog.com/profil/blogueur-1082857.html<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> La terre, le désert et l’oasis<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Charles, je te suis bien dans ton développement, notamment en ce qui concerne cet espace intermédiaire où se constitue le sujet, entre le même et l’autre, entre le<br /> communautaire, le religieux et le politique. C’est cet espace intermédiaire qui est l’avant scène dont tu parles ? Personnellement j’aurais tendance à penser que cet avant scène est aussi le<br /> désert, ce lieu d’apprentissage de l’autre, qui se situe dans l’autre terre. Peut-être cette autre terre est-elle tout simplement l’oasis, lieu de ressourcement bien concret mais aussi lieu<br /> symbolique qui annonce une sorte de terre universelle où tous les hommes pourront se retrouver. Ainsi la société politique serait-elle toujours un projet, jamais complètement réalisé si ce n’est<br /> à la fin des temps, si cette fin des temps existe. Elle est l’oasis mais en même temps toujours au-delà de l’oasis. Sans aucun doute est-elle déjà le lieu de la révolution où se fait la prise de<br /> parole.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ainsi la ligne en pointillé que nous donne le mythe est-elle le trajet plus ou moins inconscient, ou si l’on veut la carte, avec sa boussole, qui va nous conduire<br /> au sujet concret, libre et responsable.<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Suite<br /> <br /> <br /> Cet interdit d’aborder Dieu à partir de la paternité, laisse l’homme face à un désert généalogique entre lui et Dieu. Or la condition de vie<br /> désertique expose les hommes à l’errance, elle les oblige à être solidaires, à prendre soin des oasis où ils peuvent trouver refuge, sous peine de se dessécher. Autrement dit, le<br /> désert entre Dieu et le Père est le lieu où s’institue le politique."<br /> <br /> <br /> Encore faut-il que le politique ne se laisse pas enfermer à nouveau par l’Éden de l’oasis et puisse garder ouvert cet espace intermédiaire<br /> où il n’est de sujet que dans l’altérité. "J’ai suivi à la trace les origines, écrivait Nietzsche. Alors je devins étranger à toutes les vénérations. Tout se fit étranger autour de<br /> moi, tout devint solitude. Mais cela même au fond de moi, qui peut révérer, a surgi en secret. Alors s’est mise à croître l’ombre duquel j’ai site, l’arbre de<br /> l’avenir."<br /> <br /> <br /> Bien le bonjour,<br /> <br /> <br /> Charles  <br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> <br /> L’autre scène du sujet et la traversée du désert<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ta réflexion sur « la communauté oubliée et l’impasse politique » m’avait laissé interrogatif, d’où mon observation en langage, il est vrai,<br /> psychanalytique, sur le fait que la castration se fait toujours dans la langue maternelle. Je m’explique : "la castration", ce n’est pas le zizi qu’on va couper,<br /> ce qui dans l’inconscient masculin laisserait entendre que ce sont les femmes qui sont castratrices et qu’il faut s’en protéger. La castration, au sens symbolique du<br /> complexe d’Oedipe, c’est : « tu ne retourneras pas dans le ventre de celle qui t’a conçu(e) », ne serait-ce que parce que pour "concevoir", sauf le "réel" qu’introduisent<br /> aujourd’hui les manipulations génétiques, il faut un spermatozoïde et une ovule, il faut être deux. Mais c’est l’homme, en position d’autorité, qui administre la<br /> castration, qui barre le retour fusionnel à  la mère, et c’est donc bien dans la langue maternelle que ça se passe, y compris dans tout ce qui touche<br /> au maternage : recherche du confort et de la sécurité de nos sociétés de consommation, serait-ce par le recours aux drogues, et en<br /> amont, tout ce qui a nourri notre enfance : religion, culture, cuisine, famille, patrie-matrie, nos racines identitaires, y compris par la suite nos familles politiques ; en un mot la<br /> "communauté", là où tu dis justement qu’il y a de "l’Un", Gemeinschaft en allemand, l’un qui fait "l’individu" et qui, pour s’identifier, s’oppose à l’autre. Alors,<br /> confrontés à la complexité et à l’aridité de la société à laquelle nous rattache notre "lien social", nous sommes pris de "nostalgie", au sens où l’entendaient les<br /> grecs (νόστος άλγον), la maladie du "retour au pays". N’y a-t-il pas quelque chose de cela chez Rousseau le romantique : « L’homme est bon par nature,<br /> c’est la société qui le corrompt », quelle nature ? Celle de l’homme paléolithique ? Certes, notre prétendue domination, nous rappelle Laurent de son Diois, nous en a séparés, et<br /> je pense par exemple à la dimension industrielle des abattoirs dans son rapport avec la mort de l’animal qui n’a plus rien à voir avec celui du paysan avec sa bête ; de là à passer à<br /> l’univers concentrationnaire il n’y a qu’un pas, et nous savons qu’il a été franchi par la prétention de réduire certaines "catégories" d’humains à du bétail.<br /> Aujourd’hui, par bonheur, l’animal lui-même nous interpelle, comme il interpellait François d’Assise.<br /> <br /> <br /> Il reste que nous sommes fondamentalement des exilés, et c’est notre chance, même si, et je suis bien d’accord avec Jacques, la barrière<br /> des langues est une sacrée barrière. Encore faut-il, en nous libérant du poids de "la société", ne pas nous leurrer sur la liberté que, le<br /> croyons nous, la démocratie va nous apporter. Les "freeter" (free-Arbeiter : travailleurs libres) au Japon, pensant se démarquer de la société industrielle par de "petits<br /> boulots" indépendants, se trouvent rattrapés par cette même société avec 36%  de contrats précaires et une rémunération en baisse constante (16% en France, mais avec les<br /> nouveaux "travailleurs indépendants", le phénomène risque de se propager). Jacques Attali dans Une brève histoire de l’avenir, après<br /> l’hyperempire de la première vague, et l’hyperconflit de la deuxième, croit, veut croire à l’hyperdémocratie qui n’aurait plus grand-chose à voir avec nos démocraties représentatives de l’Ordre<br /> marchand. La réponse suffira-t-elle à ceux qui préconisent plutôt un retour à l’Ordre religieux ?<br /> <br /> <br /> Mais qu’il s’agisse d’un ordre laïc comme d’un ordre religieux, pointe inévitablement derrière la question du<br /> pouvoir ; on le voit bien, comme le souligne le texte très éclairant de Mohammed Arkoum rapporté par Danièle sur "Islam et modernité", le contentieux entre<br /> l’Islam et l’Occident était déjà là dans le discours coranique. Et aujourd’hui pouvoir religieux contre pouvoir laïque, cela va consister pour les uns à<br /> instrumentaliser la religion (par l’intégrisme, "l’un" sous toutes ses formes) et pour les autres à instrumentaliser la science (le scientisme, et toutes les formes<br /> d’intégrisme laïc qui sous couvert de séparer le religieux du politique, nient purement et simplement le religieux).<br /> <br /> <br /> Pour dépasser ce conflit de pouvoirs, tu préconises Etienne, non seulement de séparer le religieux du politique et la communauté de la société citoyenne, mais,<br /> comme manifestement cela ne suffit pas, d’instaurer, par delà la notion d’individu, celle d’un sujet concret, libre et responsable. Mais qu’est-ce qu’un "sujet" ?<br /> Descartes lui-même, avec son doute radical, avait du aller chercher le voisinage de Dieu pour garantir son existence. "sujet", en latin subjectum, Charles Melman traduit :"ce<br /> qui est foutu, ce qui est jeté dans les dessous" et en grec c’est pareil ύποκείμενον, par conséquent, poursuit Melman "qui dérange toujours l’ordre<br /> social, parce que l’ordre social est évidemment conçu sur le principe de la satisfaction assurée que les membres du groupe sont susceptibles de partager dans la communauté concernée.<br /> D’où le fait qu’il y a un subjectum, une voix qui s’exprime sur une Autre scène et pour dire qu’il y a qque chose qui ne va pas, de la demande et du désir qui ne parviennent<br /> pas à se satisfaire."<br /> <br /> <br /> Et c’est peut-être sur cette "Autre scène" que le religieux et le politique peuvent se rejoindre.  J’entendais un manifestant en Tunisie confier<br /> à un journaliste que « le pouvoir a peur du peuple », de quel peuple ? Des masses affamées, infiltrées de terroristes ou du peuple citoyen, celui qui,<br /> non moins affamé, dénonce la corruption et les injustices ?  C’est là qu’effectivement, nous pouvons peut-être retrouver notre "sujet" ; mais c’est, pour accéder à<br /> une autre dimension tout autant du religieux que du politique, ce qu’un psychanalyste, également tunisien, Fethi Benslama, appelle une traversée du désert. "Il ya, dit-il,<br /> l’affirmation coranique radicale que Dieu n’est pas le père et ne saurait être rapproché d’aucune façon de sa représentation, de sa fonction ou de sa<br /> métaphore. <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Compter avec l’imprévu<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Merci Josiane pour ton point de vue, juste à ton retour de Patagonie. Il fait moins chaud en Patagonie qu’en Égypte !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Comme je l’ai déjà exprimé, un véritable mythe nous permet de lire la réalité et d’en saisir le sens.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Avec ton voyage tu n’as pas dû voir toutes les manifestations. En Égypte, en particulier, les frères musulmans sont bien présents dans la rue. Leurs revendications<br /> d’islamisation de la société semblent aller à contresens de la volonté des manifestants les plus engagés. Enfin on ne sait jamais. L’exemple de la Turquie pourrait me rendre plus optimiste. Mais<br /> le véritable problème, c’est l’armée. C’est elle qui a le pouvoir et je ne suis pas sûr qu’elle veuille s’en dessaisir. En réalité,  ce qu’il y a de sûr, c’est que, dans de tels<br /> événements, il y a toujours de l’imprévu.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> La confiance dans les peuples<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Merci pour ton analyse éclairante. Je suis troublée de voir à quel point un mythe peut s’adapter à l'actualité .<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je partage ton point de vue mais ta conclusion me paraît trop pessimiste même si  le réalisme face à ces révolutions impose de la patience. Si<br /> j'en crois nos médias, la religion n'est pas dans la rue en Tunisie et en Égypte. J'ai confiance dans les peuples.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La matinale de France - Inter de ce matin, consacrée à l’Égypte, allait en partie dans ton sens, m'a t'il semblé.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> La séparation nécessaire au respect et à la relation<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je suis très admiratif du tableau que tu fais de l’évolution humaine. Comme tu le dis toi-même, le vers est dans le fruit lorsque l’homme en vient à vouloir dominer<br /> le non humain et même à vouloir dominer l’autre pour ses propres intérêt. Ce faisant il se coupe de son intériorité et devient un être divisé.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Personnellement j’apporterai une petite nuance à ce que tu dis. Dans un premier temps la séparation de la nature et même la séparation de l’autre homme (pas au sens<br /> de rupture) étaient nécessaires pour sortir d’une fusion dangereuse à long terme et permettre ensuite une véritable relation, faite de respect, avec l’une et avec l’autre.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> La richesse unique de l’Homme<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Dans les temps ancestraux, les chasseurs-cueilleurs, nomades, isolés en petits groupes n'auraient jamais imaginés la tour de Babel. . L'homme paléolithique prenait<br /> simplement dans la nature ce dont il avait besoin, mais son positionnement par rapport à son milieu, au cosmos était certainement très humble.  Il vivait dans un Cosmos<br /> sacralisé, participait à une sacralité cosmique, manifestée aussi bien dans le monde animal que végétal (voir l'art pariétal). Il y avait pour lui une communauté d'âme avec le non humain (monde<br /> animal, végétal, minéral et autres éléments de la nature). Forme d'animisme-chamanisme qu'on retrouve aujourd'hui chez les amérindiens, en Amérique du Sud, en Afrique, etc.<br /> <br /> <br /> Et puis la sédentarisation est apparue.<br /> <br /> <br /> A partir du moment où les humains s'arrêtent, domestiquent l'animal sauvage, sélectionnent des plantes pour les cultiver apparaît une coupure entre l'humain et la<br /> nature. La domination du non humain est en route. Ça marche tellement bien que les humains croissent et se multiplient (avant la sédentarisation, il n'y avait pas plus de 3 à 4 millions<br /> d'habitants sur la terre estiment les paléontologues). Les villages, les villes apparaissent et deviennent de plus en plus grandes. La communauté des humains domine le monde.<br /> <br /> <br /> L'homme s'invente des dieux qui justifient cette nouvelle position dominatrice de l'Homme (cf. La Genèse - versets 26 à 29).<br /> <br /> <br /> Le vers est dans le fruit. L'idée de Babel peut émerger !<br /> <br /> <br /> Mais les conflits d'intérêts génèrent des règles de vies sociales, une morale, une hiérarchie et donc des inégalités, de la promiscuité, de la violence. Non<br /> seulement l'humain c'est coupé du non humain mais il est de plus en plus coupé de lui-même, des ses perceptions, des ses sensations, de ses intuitions : c'est l'extérieur qui décide : les règles,<br /> la morale, les religions, les conditionnements sociaux.<br /> <br /> <br /> Alors comment s'étonner qu'aujourd'hui en Tunisie, en Égypte, mais aussi ici, l'humain se tourne vers ses oppresseurs-sauveurs puisqu'il n'a plus de force, d'âme en<br /> lui-même.<br /> <br /> <br /> Notons que l'oppresseur qui fournit à l'animal-humain un milieu de vie correct n'a pas de problème !<br /> <br /> <br /> L'animal-humain ayant simplement perdu cette richesse unique que la Vie et l'évolution de l'espèce ont donné à l'Homme : la capacité de conscience, la capacité à<br /> abandonner ce regard étroit de l'ego pour entrer dans un regard complètement ouvert qui fait Un avec tout ce qui l'entoure : autres humains, animal, végétal, minéral, etc.<br /> <br /> <br /> Heureusement que quelques humains sur la planète témoignent de cet aboutissement à la vraie finalité de l'humain.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Un Babel à l’envers<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J’ai bien aimé, Jacques, ton évocation, pour aujourd’hui, d’un Babel à l’envers. Des femmes et des hommes, venus de multiples horizons se rassemblent comme si<br /> c’était le retour de tous ces gens qui ont dû quitter Babel. Ils viennent avec leur langue, leurs coutumes, qui devraient enrichir notre culture. Comme s’il avait fallu partir pour revenir. Et<br /> puis peut-être, revenir pour partir à nouveau. Le mouvement de la vie serait dans cet aller et retour avec tous les risques que cela comporte. Et, comme nous sommes aveugles, nous nous obstinons<br /> à contrarier la dynamique de la vie.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En ce qui concerne la liberté, telle que la conçoit Jacques Attali, je renvoie à ce qu’écrivait Khalil Gibran dans Le prophète :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> « En vérité ce que vous appelez liberté est la plus solide de ces chaînes, bien que  ses maillons étincellent au soleil et éblouissent vos<br /> yeux. Et qu'est-ce que la liberté sinon des fragments de vous-même que vous cherchez à écarter pour devenir libre ? Si vous croyez que la clé de la liberté se trouve derrière une loi injuste<br /> qu'il suffit d'abolir, dites-vous que cette loi a été inscrite de votre propre main sur votre propre front. »<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> <br /> Un clin d’œil ! Le pavillon de la Chine à l’exposition de Shanghai<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Un mouvement de retour de ceux qui viennent de toute la surface de la terre ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> MERCI d’avoir mis sur le blog cet article qui évoque les « courants révolutionnaires qui secouent en ce moment la Tunisie, l’Egypte et une partie du monde<br /> arabe ». Il fallait le faire et tu l’as fait avec ce qu’il faut de délicatesse pour qu’on voie poindre entre les lignes certaines perspectives plus ou moins souhaitables. Je suis plus<br /> réservé quant à l’utilisation du mythe de la Tour de Babel. D’abord pour être honnête, il me faut dire que c’est un mythe que je n’aime pas, l’intervention divine là dedans me paraît néfaste, mon<br /> innocence de mauvais élève en langue me conduit à penser que c’est un bonheur quand davantage d’hommes et de femmes parlent et entendent une même langue et que l’incompréhension est un malheur.<br /> Qu’est-ce que je serais heureux d’entendre …. Le Chinois ! On comprend que dans ces conditions, je ne suis pas un fervent défenseur des langues et dialectes locaux. Mais l’important n’est<br /> pas là.<br /> <br /> <br /> Dans la cuisson des briques et l’utilisation du bitume pour les lier, je ne vois pas imitation des parents, mais peut-être une formidable nouveauté technologique.<br /> Bâtir n’est pas forcément copier et en ce qui concerne les enfants de la vallée de Thônes l’immobilisme des techniques me paraît être  une simple conséquence d’une trop grande<br /> force de la tradition qui vient peut-être justement de leur isolement. Avec ce que tu appelles « la folie des grandeurs », tu frôles un autre grand problème<br /> politique : investissement social ou investissement d’équipement, investissement matériel « qui se voit » et qui fait réélire, ça n’a rien à voir avec la toute puissance du<br /> pouvoir, s’il y a piège, c’est plutôt celui de la corruption car on récupère plus de sous en faisant construire qu’en distribuant des aides. Les pauvres ne renvoient pas les ascenseurs….<br /> <br /> <br /> Pour le reste de ton texte, encore merci et bravo.<br /> <br /> <br /> Pour provoquer un peu, je te livre suite au commentaire sur la LIBERTE la citation suivante de Jacques Attali, peu connue, je l’aime bien :<br /> <br /> <br /> « D’aucuns découvriront alors que la liberté elle-même - objectif majeur de l’homme depuis les débuts de l’Ordre marchand - n’est en fait que l’illusoire<br /> manifestation d’un caprice à l’intérieur de la prison du temps.<br /> <br /> <br /> Viendra alors la grande crise de cette forme. »<br /> <br /> <br /> Jacques ATTALI, « une brève histoire de l’avenir » (fayard.<br /> <br /> <br /> Un peu d’humilité fait du bien.<br /> <br /> <br /> Quant à celui d’Aristote, il introduit la bien nécessaire notion « d’alternance démocratique » et me conduit à m’interroger sur la possibilité<br /> d’alternance pacifique entre un pouvoir qui s’inspire du religieux pour établir un système basé sur la « Charia » et un pouvoir laïque le suivant ? Les deux ne sont pas dans le<br /> même champ, l’alternance n’est possible dans nos démocraties occidentales que parce que les différents partis sont proches, ils sont dans le même champ de manœuvre.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Et pour rire un peu, je me demande si nous ne vivons pas aujourd’hui plutôt un moment de retour, rassemblement, rapprochement de tous ces hommes et femmes qui<br /> viennent « de toute la face de la terre » chercher dans nos pays jadis « centre du monde », refuge, asile, travail, bonheur, prospérité, avec l’obligation de parler<br /> comme nous, d’acquérir au prix de longues et difficiles démarches des identités proches de la nôtre, de justifier leur démarche et se plier avec peine à nos coutumes. Un Babel à l’envers<br /> en somme ?  Avec tous les risques de chaos que cela comporte. !<br /> <br /> <br /> <br />
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