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14 avril 2022 4 14 /04 /avril /2022 16:07

Le sens de la vie, présent dans la parole dès l’origine, est le partage

 

La parole dit le sens pour que l’action soit créatrice. Sans l’action qu’elle doit informer, la parole tourne sur elle-même et devient stérile. Marx avait bien compris cette interaction en parlant de praxis. Pour lui, la parole est liée à un faire. Et le sens du faire est inscrit dans la parole dès qu’elle se manifeste.

 

Le sens commence par la séparation

Le sens a pour fonction essentielle de sortir de la confusion. Si nous exposons un bel objet sur un meuble, il faut commencer par l’écarter de tout ce qu’il entoure. Ainsi nous lui donnons une individualité qui le fait rayonner de beauté dans son environnement. La beauté joue avec le sens, comme avec une alliée inséparable. Et pourtant la beauté a paradoxalement besoin de la séparation pour être inséparable du sens.

 

Les grandes séparations dans le mythe de la création

Dans la Bible, le créateur, comme un grand artiste, commence par séparer les éléments en les appelant par leur nom : la lumière et les ténèbres, le jour et la nuit, le matin et le soir, le ciel et la terre, la terre et la mer. Dès l’origine, la parole commençante, impliquée par le nom, porte en son sein le plus intime, la séparation comme une dimension essentielle du sens.

 

Le récit du déluge évoque la restauration des grandes séparations

Dans le récit grec du déluge, Zeus constate de ses propres yeux que la confusion s’est installée sur la terre. Les différences sont annulées entre la vérité et le mensonge, la vie et la mort, le mari et sa femme, Dieu et les êtres humains. Les hôtes massacrent leurs invités en plein sommeil, les enfants attendent avec impatience la mort de leurs parents pour bénéficier de l’héritage, les femmes empoisonnent leurs maris. On en vient même à offrir à Zeus un Molosse sorti de sa prison pour le faire cuire, avec l’idée que sera ensuite sacrifié le maître du ciel et des enfers. C’est alors que le roi Lycaon est transformé en loup. Et, au sein de l’assemblée des dieux, Zeus décide de provoquer un grand déluge pour purifier la terre et rétablir les grandes séparations disparues, notamment entre la vie et la mort et entre les générations elles-mêmes. A la fin, il ne reste plus que Deucalion, et Pyrrha, sa femme, tous deux « honnêtes, justes et pieux ». C’est à partir d’eux que la terre va pouvoir être repeuplée. Ils doivent jeter, derrière eux, les os de la grand-mère, c’est-à-dire les pierres. Les pierres jetées par Deucalion deviennent des hommes et celles jetées par Pyrrha deviennent des femmes. Ainsi la vie, séparée de la mort, est aussi fécondée par elle et un espace nouveau est rétabli entre les générations (passé et avenir).

 

 

 

 

La séparation précède le partage

Les Africains racontent qu’il y avait autrefois un village sans nom. Il avait été construit par les meilleurs artisans de la région, mais lorsque la construction fut achevée, on avait oublié de le nommer. Il était là comme un amas de maisons, sans personnalité aucune. En somme, il n’existait pas vraiment. Aussi était-il triste, et même menaçant pour les voyageurs qui le traversaient ; il n’y avait aucune pension réconfortante pour les accueillir. Et, en fait, les femmes n’arrivaient pas à avoir d’enfant.

Pourtant, un jour, une jeune femme sentit monter en elle une gaîté intérieure et partit, en quête d’aventure, dans la forêt voisine. Elle se mit à chanter. Un oiseau lui répondit. Intriguée, elle s’approcha et demanda à l’oiseau chanteur : « Peux-tu me donner ton nom ? – Et que veux-tu faire de mon nom ? – Je voudrais le révéler aux habitants de mon village pour qu’ils viennent chanter avec toi. – Mais dis-moi : quel est le nom de ton village ? - Il n’a pas de nom. – Eh bien, découvre le mien. » Vexée, la femme ramasse une pierre sur le sol et la tire en direction de l’animal moqueur. Il tombe sur le sol sans vie. Désarçonnée, elle le prend dans ses mains pour le réchauffer et le couvre de baisers pour lui redonner vie. Mais il faut se rendre à l’évidence : l’oiseau est bien mort. Aussitôt, la femme court voir son mari. « Tu viens de tuer un oiseau marabout, un Laro, lui dit-il, et sa mort porte malheur. Sans attendre, l’un et l’autre vont voir le chef du village. Il décide de faire de grandes funérailles pour apaiser l’âme de l’oiseau.

Six mois plus tard, la femme porte un enfant dans son ventre. On lui fait une fête et chacun lui demande ce qui lui ferait plaisir. « Je voudrais, dit-elle, qu’on donne à notre village le nom de l’oiseau mort, le nom de Laro ».

Un très bel enfant finit par naître et toutes les femmes du village sont enceintes.

On venait de séparer la mort et la vie si bien que le partage pouvait se faire entre elles : il appartenait alors à la mort, désormais présente grâce au nom de Laro, de féconder la vie. En même temps, le partage pouvait aussi se développer entre toutes les femmes et tous les hommes, puisque l’agglomération portait un nom, qui la distinguait de tous les autres villages. (Conte africain, Henri Gougaud, L’arbre aux trésors, Ed. Du Seuil)

 

La parole elle-même est partage

 Non seulement la parole dit que le sens de la vie est partage, mais elle est elle-même partage dans sa structure même. En effet, elle est dialogue, c’est-à-dire partage du logos (parole). Le sens qu’elle porte s’enrichit sans cesse dans les échanges qu’elle provoque. Et, de ce fait, c’est l’action elle-même qui s’enrichira avec elle dans sa propre créativité. L’ambition de la démocratie est alors de donner la parole à chacun, pour que la création, dans la cité ou dans le pays, prenne davantage d’ampleur. De ce fait, il appartient aux principaux responsables, non pas de s’accaparer la parole mais de la donner si bien que leur attitude principale devrait être l’écoute.

 

Le partage produit la multiplication, et le développement de la vie

Dans l’Evangile, pour faire comprendre l’importance du partage, Jésus avait opéré la multiplication des pains et des poissons. Il ne s’agissait pourtant pas, en l’occurrence, de faire un miracle pour accréditer une parole, mais de montrer que le partage lui-même produisait des miracles par son effet multiplicateur. En partageant, c’est-à-dire en divisant, je multiplie. C’est là l’effet de la vie elle-même. Dans « L’évolution créatrice », Bergson écrit (p. 90) : « Un simple coup d’œil jeté sur le développement d’un embryon lui eût pourtant montré que la vie s’y prend tout autrement. Elle ne procède pas par association et addition d’éléments mais par dissociation et dédoublement ». L’évolution elle-même ne promeut la permanence et le développement de la vie que parce qu’elle est l’effet d’un partage entre la vie et la mort.

Etienne Duval   ²²²²²²

 

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commentaires

J
Bonjour Etienne ,<br /> <br /> j'espère que tu vas bien et que tu peux marcher chaque jour et partager avec ceux que tu rencontres !<br /> <br /> Pour résumer je peux dire que ton texte rejoint l'expérience que j'ai vécue en allant à St Jacques de Compostelle : celle de l'écoute de la parole de l'autre ( même des peu croyants comme moi au milieu de pratiquants convaincus ) . Nommer les attentes , évaluer sa" météo mentale " en fin de semaine permet de clarifier les choses et aussi , comme tu le dis fort bien , de distinguer la vie , la mort etc ...<br /> Se mettre dans une situation propre au questionnement facilite les choses . Le cadre compte et je peux te dire que les paysages du " chemin français " , les cathédrales de Burgos , Léon , St Jacques sans oublier les plus petites églises contribuent à cet exercice .<br /> <br /> Ton optimisme fait du bien mais je ne peux m'empêcher de me demander si le " dialogue " Poutine / Macron a des chances d'aboutir quand on voit P. enfermé dans ses certitudes impérialistes ...Et pourtant il vaut mieux se parler ...<br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> Josiane
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E
Tu as eu une grande chance de faire le chemin de Compostelle. Tu étais dans les conditions idéales pour expérimenter le secret de la parole : fondamentalement, elle dit le sens de la vie, qui est partage. Je me demande si finalement les grands pèlerinages n'ont pas été inventés pour replacer femmes et hommes dans la parole elle-même.<br /> Tout va bien pour moi. Je marche modestement, mais ce que j'expérimente, c'est alors plus l'écriture que la parole. C'est comme si j'inscrivais sur le sol la marque de mes pieds ou de mes chaussures. Il faudrait pouvoir marcher pieds nus pour que l'écriture inscrite sur la base de mes pieds se transcrive sur la terre au bénéfice de tous.
B
Merci Etienne de ce beau texte auquel je souscris entièrement.<br /> Si seulement Poutine pouvait s'en inspirer, lui qui ne pense qu'à agrandir son immense territoire au détriment d'un pays beaucoup plus petit et qui finalement ne laissera que la guerre et la désolation comme héritage, lui qui rêvait de reconstruire l'URSS.<br /> Bernard Beaudonnet
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E
Comme toi je suis effaré par l'attitude de Poutine. Il n'adhère pas du tout au partage. Il est même dans une logique contraire. Je crains pour tous les dégâts qu'il va provoquer et surtout les victimes qu'il va susciter. <br /> Merci pour ton commentaire. Et poursuis toi-même dans le partage !
G
L'article est maintenant référencé par google?
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G
Cher Etienne,<br /> <br /> Je trouve et lis à l'instant ta réponse, comme toujours profonde et pertinente. J'y réfléchis.<br /> <br /> A bientôt peut-être.<br /> <br /> G.
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E
A bientôt peut-être !
R
on retrouve tes thèmes de prédilection Etienne <br /> <br /> La nécessité de la séparation et de ce fait l' acceptation "de la violence" comme force de séparation.<br /> <br /> l'homme n'est homme que par la relation qu'il tisse avec ses semblables ,et cette relation est nécessairement créatrice.<br /> <br /> Or avec le "même" il n'existerait pas de possibilité de relation créatrice ...<br /> <br /> c'est la force d'individuation qui permet cette différenciation et pas d'individuation sans séparation.<br /> <br /> Le paradoxe est que cette séparation doit être "encouragée"(par la vertu de l'exemple, des rites initiatiques) et "freinée " (par la vertu de l'interdit) . L'individuation est un processus qui doit venir de soi, être incorporé et qui doit être autorisé. <br /> <br /> La relation qui est faite de partage ( d'expériences, de choses et de mots) suppose quant à elle l'équanimité : je suis radicalement autre et pour être homme je dois tisser des relations avec cet autre qui m'est radicalement étranger<br /> <br /> Du côté des affaires de la Cité, les règles sont nécessaire pour vivre ensemble, mais ici comme à l'échelon individuel, ces règles doivent autoriser l'invention d'autres modèles et échapper à la toute puissance de l' ordre et de ses forces...à défaut la société devient inhumaine, et l'homme devient fou<br /> <br /> Romane
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E
Merci Romane, <br /> <br /> Oui, je suis d'accord avec toi lorsque tu soulignes le paradoxe de la séparation, qui, en même temps , me sépare de l'autre et me met en relation avec lui. Il y va de l'humanité elle-même. Plus encore, lorsque tu innoves, en parlant des règles de la Cité où tu montres que les règles sont nécessaires mais doivent échapper à la toute-puissance, pour permettre la nouveauté et l'évolution.
G
Distinguons<br /> <br /> Une fois de plus, tes propos touchent mes préoccupations récurrentes (jusqu'au radotage, je crains). Mais je vais essayer garder une distance, peut-être salutaire. Et productive ? -encore un mot d'aujourd'hui, tueur.<br /> « Rétablir les grandes séparations, pour un partage dont l'effet sera multiplicateur ».<br /> Bien sûr ! Et c'est le problème. Quelles séparations ? Quel effet ? Multiplicateur de quoi ? L'ambition de la démocratie est de donner la parole à chacun , certes oui, mais il s'agit bien d'une « ambition » proclamée, et peu suivie d'effet. On sait bien que ceux qui ont la « parole » la conservent soigneusement, et l' imposent avec le bavardage savant, le vocabulaire très sélectif, les ignorances maintenues, et une confusion entretenue. Et surtout, après la parole, on attend toujours l'action, et on trouvera d'autres paroles pour justifier qu'elle est différée. Il y a là une « séparation » première.<br /> J'écoute régulièrement la moins pire des stations (France-cul'.) et je constate avec un amusement sans plaisir l'abondance des commentaires et l'absence de sujets pourtant fondamentaux (de la réalité) ; l'absence de témoins directs qui savent de quoi ils parlent(ou parleraient) ; et l'absence trop souvent « d'experts » reconnus et compétents qui auraient beaucoup à dire et qu'on entend peu (Pinson – Charlot, Kempf, Gori, Foessel, Halimi, etc. - j'en ai derrière moi plus d' 1, 20 m. linéaire horizontal et vertical, sans compter le vieux Karl, Gorz...). Je vois -j'entends- dans les discours présents et dominants (parfois savants) des confusions (ou des vides), des non-dits soigneux, qui tuent la compéhension . Je vois là des « séparations » premières entre la réalité (qu'on ne peut que deviner) et les discours qui nous sont imposés. Il ne faut pas désespérer l'Hexagone.<br /> Ainsi, me dis-je en moi-même, la parole (même écrite – je lis Le Monde avec le même amusement agacé - manque d'humour ?) est toujours la même, au fond : abondante, lénifiante, rassurante autant qu'elle peut. Alors qu'il faudrait commencer par rappeler et distinguer les grandes « séparations » qui font « le monde », c'est-à-dire les pouvoirs réels, qui s'opposent et font la « marche du monde » (etqui est inquiétante) - et par ailleurs ceux nombreux,qui n'ont pas ces pouvoirs ou si peu qu'à peine. Il faudrait alors rappeler, distinguer clairement et honnêtement qui sont à chaque extrémité de cette « séparation » : ceux qui ont le vrai pouvoir- et ceux qui ne peuvent que le subir. Le tout est noyé quotidiennement dans un verbiage confusionniste . Alors qu'il faudrait distinguer (honnêtement!!!)les effets et, de même, les causes et les conséquences. (J'avoue une déformation intellectuelle grave, due notamment à mes meilleurs professeurs d'Histoire).<br /> Cette déformation intellectuelle ( qui me vient aussi d'autres professeurs – de métaphysique, de logique, d'éthique...) me pousse à distinguer (si je peux) les mots : leur sens, eur sous-entendus, leur emploi, leurs différences, leurs nuances -et parfois leurs jeux ! (merci l'Oulipo). S'y ajoutent alors des sens multiples et possibles qui ne se produisent que dans des distinctions inattentendues et discrètes, qui multiplent les sens possibles, donc (je l'espère) invitent à l'intelligence des choses et du monde comme il va ou ne va pas. Ce qui est d'une urgence absolue : ma préoccupation est que ces discours produits et entendus quotidiennement font autorité par leur masse et leur uniformité de fond.<br /> Ces commentaires uniformes ne vont pas jusqu'aux causes réelles, politiques et économiques -et idéologiques. Le résutat est toujours la confusion, la résignation et le désespoir en passant par la culpabilisation de ceux précisément qui subissent le tout sans oser l'analyse, faute de moyens et par peur entretenue de se trouver séparé de l'opinion commune et admise. Les discours quotidiens, bien faits, camouflent la manœuvre et du même coup ses bénéficiaires . Je simplifie ? J'admets. Les discours que j'entends trop souvent font de même, en bien pire. Là aussi, distinguons.<br /> J'arrive, mon cher Etienne, moi aussi, à un âge où j'aperçois en me retournant les couches accumulées, mais distinctes elles aussi. Cette accumulation apparemment aléatoire (mais aussi « c'est la vie »?) me fait encore tenir debout, plus ou moins. Mais si alors (en même temps?) je regarde « en avant », je ne peux m'empêcher de voir que je m'approche d'une autre distinction, elle, définitive. Et qui abolira définitivement toutes les autres .<br /> Gérard Jaffrédou.<br /> 15. IV. 2022
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E
Bonjour Gérard, <br /> <br /> La distinction est fondamentale pour la pensée, et tu fais bien d’y insister. Mais en parlant de séparation, je fais un pas de plus, en mettant de l’espace de lieu et de temps entre les choses et les êtres vivants. De ce fait, je pose le cadre de ce qui fait l’existence et le réel, si bien que plusieurs distinctions importantes que tu soulèves n’ont plus lieu d’être, par exemple entre les discours et la réalité. Il me semble qu’en séparant j’entre dans la réalité. Néanmoins, un certain nombre de questions que tu poses conservent toute leur pertinence, par exemple, la séparation entre ceux qui ont le pouvoir et ceux qui ne l’ont pas, entre les témoins et ceux qui ne le sont pas, entre les mots eux-mêmes. <br /> Par ailleurs, je vois bien ce que tu veux dire lorsque tu parles de la mort, mais il me semble que tu écartes d’emblée la séparation la plus fondamentale de l’existence, celle qui sépare la vie et la mort. Pour moi il appartient à la mort de féconder la vie, comme on le voit dans l’évolution elle-même et donc je ne parlerai pas d’opposition entre les deux.
G
"L’ambition de la démocratie est de donner la parole à chacun, pour que la création, dans la cité ou dans le pays, prenne davantage d’ampleur. De ce fait, il appartient aux principaux responsables, non pas de s’accaparer la parole mais de la donner si bien que leur attitude principale devrait être l’écoute."<br /> Merci Etienne pour ces paroles de sagesse. Elles donnent un horizon à nos débats politiques, mais aussi plus largement, je crois, à toute notre vie : aimer écouter la Parole qui se dit de manière toujours nouvelle dans l'existence de chacun.
Répondre
E
Merci Gilles. Pour mon travail professionnel, j'ai réalisé un millier d'entretiens non directifs, et peut-être plus. Je n'avais même plus besoin de réfléchir pour répondre aux questions que je me posais. La réponse m'était donnée et au-delà par la parole qui m'était livrée en toute liberté. Bonne fête de Pâques, qui nous invite au partage libérateur.
M
Bonsoir Etienne,<br /> <br /> L'idée du partage dans ton blog me fait penser à cette citation de Michel Serres :<br /> Si vous avez du pain, et si moi j'ai un euro : si je vous achète le pain, j'aurai le pain et vous aurez l'euro et vous voyez dans cet échange un équilibre, c'est-à-dire : A a un euro, B a un pain. Et dans l'autre cas B a le pain et A a l'euro. Donc, c'est un équilibre parfait.<br /> Mais, si vous avez un sonnet de Verlaine, ou le théorème de Pythagore, et que moi je n'ai rien, et si vous me les enseignez, à la fin de cet échange-là, j'aurai le sonnet et le théorème, mais vous les aurez gardés. Dans le premier cas, il y a un équilibre, c'est la marchandise, dans le second il y a un accroissement, c'est la culture."<br /> <br /> On peut dire pareil pour la parole (qui véhicule la culture)<br /> <br /> Merci de m'envoyer ton texte pour le prochain café-philo<br /> Je te souhaite de joyeuses fêtes de Pâques ( en ce qui me concerne, de gentils petits virus variants sont venus me tenir compagnie ! )<br /> <br /> Michèle
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E
L'intérêt du partage, c'est qu'il multiplie et enrichit dans tous les cas, même pour les biens matériels et non seulement pour la culture. J'ai vécu cela dans les petites communautés, après 68. Nous pouvions vivre avec très peu de choses, car nous n'étions pas dans le système marchand et encore moins dans le système capitaliste. Chacun pouvait verser à la communauté, ce qu'il avait en plus de ses besoins. Je le fais encore aujourd'hui avec les clochards. A un moment donné, je leur donne tout ce dont je n'ai pas besoin : pullovers, t-shirts, manteaux. Même s'il s'agit de choses matérielles, il y a multiplication des usages. Le capitalisme pervertit tout avec des différences de revenus inimaginables. Il était que nous nous mettions à réfléchir sur l'économie, à partir du partage. Les gains seraient inimaginables. Il faut absolument revenir à la table de multiplication et ne plus nous enfermer dans les soustractions.
J
merci beaucoup pour ce texte que je lirai un peu plus tard car je pars en Maurienne où je passerai les vacances avec ma mère .<br /> Ensuite j'irai à St Jacques de Compostelle
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E
Merci pour ton petit mot et surtout bonne marche vers Compostelle ! Tu as de la chance.

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